Chapitre 4

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Devant la grande porte en bois, son sac de voyage à la main, Sarah hésite à entrer, tétanisée par les émotions. Bêtement, elle se demande si elle doit sonner. Soudain, la porte s'ouvre devant elle, laissant apparaître une silhouette qu'elle chérit tant. Sa mère l'observe tendrement et la prend dans ses bras sans retenue. La jeune femme échappe son sac au sol et rend l'étreinte à sa mère, la seule.

— Je suis désolée d'avoir réagi comme ça, murmure-t-elle dans le cou de sa mère.

— Chut, ma puce, c'est tout à fait normal, c'est à nous de nous excuser, lui souffle-t-elle en lui caressant les cheveux. Je suis contente que tu sois venue. Je pense que nous avons beaucoup de choses à nous dire.

Éliane s'écarte de sa fille et place ses mains sur chacune de ses joues, essuyant ses larmes.

— Viens, ne reste pas devant la porte.

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Voilà maintenant une semaine que Sarah est chez ses parents. Les choses se sont calmées et ils n'ont finalement jamais été si proches. La jeune femme a décidé de chercher sa vraie mère avec leur accord. Elle ne souhaite pas les remplacer, mais juste comprendre d'où elle vient. Elle en a besoin et ils le comprennent parfaitement. Après avoir beaucoup discuté tous les trois, ils ont réussi à identifier le lieu représenté sur la carte postale dissimulée pendant tant d'années. La recherche s'est avérée rapide puisque des indications sur le lieu de la photo étaient imprimées au dos « forêt des landes ». Il a quand même fallu approfondir les recherches puisque cette forêt s'étend sur un gigantesque territoire. Ayant pris contact avec la région et après de nombreux appels à plusieurs offices du tourisme, ils pensent avoir trouvé. C'est le seul indice que la jeune femme ait. Elle s'y accroche. Pour vérifier, elle sait qu'il va falloir se rendre sur place, mais hésite encore à se lancer dans cette aventure qu'elle devra faire seule. Elle est sortie de ses pensées par la sonnerie de son téléphone.

— Allo ?

— Franchement Sarah ! T'as rien oublié ? lui crache Ju sans aucune délicatesse.

Depuis qu'elle est chez ses parents, elle sait qu'elle l'a délaissé et ne l'appelle que très rarement. En partant, elle lui a laissé un simple post-it pour le prévenir qu'elle allait passer quelques jours chez ses parents et ne l'a rappelé que deux jours plus tard. Elle s'en veut du manque d'attention qu'elle lui porte.

— Euh... Dis-moi... répond-elle hésitante.

— Tu fais chier... C'était aujourd'hui le rendez-vous avec le traiteur et l'organisatrice du mariage ! T'as oublié ! J'y crois pas.

— Je suis désolée Ju, vraiment. Je...

— Non, vraiment laisse tomber... Je comprends que tu sois perturbée, qui ne le serait pas... et je t'aime de tout mon cœur, mais on se marie dans moins de deux mois Sarah. Tu ne peux pas tout me laisser gérer du jour au lendemain, souffle-t-il peiné. Tu me manques...

— Je vais rentrer ok ? Je vais revenir. Ça ne sert plus à rien que je reste ici maintenant, ajoute Sarah.

— Tu es sûre ? Je ne veux pas m'immiscer dans tout ça, ma belle. Je sais que tu devais réfléchir et que tu avais besoin de les voir....

— Je rentre.... je pars dans une heure Ju. Je t'aime, le coupe-t-elle sans hésiter.

— Moi aussi. À tout à l'heure, fais gaffe sur la route.

Il ne faudra que quelques instants à la jeune femme pour regrouper ses affaires et prévenir ses parents de son départ. Elle doit retrouver sa vie et surtout ils doivent parler.

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