Chapitre 4 : les élèves

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   Le parquet grince sous leurs pas. Personne ne peut les voir, personne n’a envie de les voir. Pourtant, à l’écoute de leurs bruits de pas, les élèves ne peuvent qu’imaginer la force qui s’émane d’eux. Des pas lourds, réguliers.

Chacun tente de reprendre sa respiration tandis que la terreur paralyse peu à peu leurs membres. S’ils doivent se battre, il doivent être préparés.

   Les pas s’arrêtent dans le salon. Midoriya est caché avec Todoroki, Iida et Uraraka derrière le comptoir de la cuisine. Chacun tente à sa manière de ne pas faire de bruit. La brune, terrifiée, maintient ses mains sur sa bouche, la peur horrible de faire le moindre bruit. Iida, lui, se tient droit comme un pique, un couteau à la main. Malgré sa position, le vert peut voir ses mains trembler à cause de la terreur qui l’envahit. À cet instant, il a l’impression de se retrouver avec All for One. Mais cette peur qui les dévore, elle est beaucoup plus intense, beaucoup plus destructrice.

— Midoriya… Izuku ?

Le vert se fige tandis que son coeur fait un bond dans sa poitrine. Cette voix gutturale, ce souffle sifflant, c’est la même personne qui lui a parlé au téléphone tout à l’heure. Le vert ne sait pas quoi faire. Doit-il rester caché ? Ou doit-il se présenter à ces silhouettes meurtrières ?

— Midoriya Izuku !

Il s’énerve. Cette chose, à quelques mètres d’eux, est en train de perdre patience. Tant pis, il n’a pas le choix. Qui sait ce qu’ils seraient capable de faire s’il ne se montre pas ?

Faisant fi de la peur qui lui paralyse les jambes, le vert se redresse. Immédiatement, le bicolore et le délégué l’attrapent. Il décèle dans leurs yeux cette peur qui les dévore. Mais surtout, ils le supplient de ne pas bouger, et ce sans la moindre parole. Mais Midoriya sait qu’il n’a pas le choix. Pour une raison qu’il ignore, ces silhouettes semblent vouloir communiquer avec lui. Tout à l’heure, l’appel au téléphone. Maintenant, la discussion en face à face.

Les autres comprennent ses intentions, mais leur poigne ne le lâche pas. S’il se montre, qui sait ce que ces personnes lui feront ?

Mais ils n’ont pas la force suffisante pour le maintenir derrière le comptoir. Très vite, le vert est debout, et il se dirige vers le salon, les mains levées vers le ciel pour indiquer qu’il ne tentera rien. Le vert quitte sa cachette, et le voilà qui se retrouve face à ces silhouettes vêtues de rouge.

En le voyant arriver, les silhouettes tournent la tête à l’unisson. À nouveau, Midoriya sent la lourdeur de ces pairs d’yeux sur lui. À nouveau, des sueurs froides coulent le long de sa colonne.

— Midoriya Izuku… enchanté, prononce la voix.

Le vert ne répond pas tout de suite. Ses mots restent coincés dans sa gorge. Elle est sèche, et il doit s’y reprendre à plusieurs fois pour enfin réussir à déglutir et à prononcer la moindre phrase.

— À qui ai-je l’honneur ?

Les silhouettes en face de lui n’ont pas retiré leur capuche. Seuls des trous noirs le fixent, un noir si profond qu’il pourrait l’aspirer. Sans un mot, la silhouette dotée de parole approche ses mains de sa capuche rouge. Lentement, elle la fait tomber sur ses épaules, et le vert se fige.

Cette silhouette si effrayante qui se tient devant lui, cette chose à la voix si terrifiante… n’est autre que lui. Cette silhouette, elle lui renvoie un reflet déformé de lui-même. Les mêmes cheveux verts en bataille, mais des cernes creusées, une longue balafre qui s’étend de son front jusqu’au bas de sa joue gauche. Et ses yeux… des yeux verts ternes, un regard à infliger la plus terrifiante de toutes les terreurs à son interlocuteur. Et tandis que cette silhouette savoure la réaction du vert, Midoriya n’arrive plus à bouger le moindre membre.

— Je m’appelle Green… enchanté de te rencontrer… Midoriya Izuku.

Mais le vert ne peut pas répondre. Cette fois, sa voix s’est évaporée. Encore sous le choc, il ne peut pas parler, il ne peut pas bouger.

— Je te présente... mes collaborateurs, dit-il d’un geste du bras qui englobe le reste des silhouettes restées derrière lui.

Seuls ses yeux sont capables de bouger. Alors, son regard se porte vers les autres silhouettes rouges qu’il ne voulait jusqu’alors pas regarder. Derrière Green, d’autres doubles aux carrures toutes plus effrayantes les unes que les autres. Même si Midoriya ne peut pas voir leur visage, il imagine aisément leur force, ainsi que leur arme qu’ils gardent certainement cachée dans la poche de leur sweat.

Soudain, Green émet un étrange bruit guttural en se tournant vers ses confrères. Aussitôt, ces silhouettes rouges se mettent à bouger. Deux d’entre elles s’avancent vers lui et, avant qu’il n’ait le temps de bouger le moindre membre, elles ont déjà attrapé ses bras. Le voilà maintenant mis à genoux, à la merci de ces ombres qui se profilent petit à petit dans tout l’internat.

Le vert est terrifié. Cette force, cette brutalité. Ces deux silhouettes pourraient lui briser les bras si elles le voulaient. Encore, le vert est incapable de parler. Son instinct lui hurle de se taire, de ne pas faire le moindre geste qui pourrait être mal interprété. Alors, Midoriya ne bouge pas d’un pouce quand une des silhouettes passe dans a cuisine, jusque derrière le comptoir. Tout ce qu’il peut faire, c’est sentir la terreur le consumer un peu plus.

— Ne leur fait pas de mal, se surprend-il à marmonner.

— Ne t’en fais pas… Midoriya Izuku…  je ne vais pas les tuer tout de suite.

Them (MHA)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant