Une poigne de mes cheveux dans son imposante main, c'est ainsi que Aslan me fit sortir de la voiture. Il me tenait toujours ainsi et ne me lâchait pas, même en rentrant chez nous. Il avait bien une idée en tête et je n'allais pas tarder à la découvrir. J'avais déjà tellement mal, la blessure à la tête, puis sa force sur mon cuir chevelu. C'était horrible. Il me traîna dans les escaliers de notre duplex, nous menant jusqu'à notre salle de bain où il me jeta à l'intérieur.
Je ne comprenais pas, mais ne fis rien pour comprendre. Je le regardais simplement, une larme à l'œil. Aslan retira mon pull, mon pantalon, mes chaussures et mes chaussettes. J'étais en sous-vêtements et le laissais délibérément me balancer dans la douche violemment. Je ne tentais pas de sortir. J'avais appris avec le temps que, plus je résistais et plus j'en prenais des plus durs.
Il alluma le pommeau de douche sous sa forme de massage et il mit la température à son maximum. Je tentais doucement de le résonner, comprenant ce qu'il comptait faire, mais il ne m'écoutait pas. Il y avait comme un filtre entre-nous durant ces moments-là. Il ne m'entendait plus et était complètement prisonnier de sa colère.
Un premier jet sur mon corps et je ne pus me retenir de crier. La chaleur était si ardente, que c'était impossible pour moi de supporter. En plus de cela, la puissance du mode massage était insupportable pour un corps aussi faible que le mien. Il le passait un peu partout, sur les endroits les plus sensibles de mon anatomie. Les brûlures ne faisaient qu'empirer mon état déjà pauvre.
Ses yeux étaient complètement noirs, ça m'effrayait terriblement. Il resta ainsi un bon moment à me torturer, avant de finalement changer de température et de passer au mode glacial. Je hurlais, mais ça ne lui faisait rien. Il continuait de me brutaliser, de me descendre plus bas que terre. Je n'en pouvais plus et ma tête tournait de plus en plus. Il prenait son temps. Je voyais trouble, toute la pièce autour de moi bougeait dans tous les sens. Les secondes et les minutes passaient, mais elles étaient interminables, comme cet enfer.
Après un dur instant, il s'arrêta enfin et lança l'objet par terre, près de moi. Sans un regard en plus, il me laissa là. Comme une moins-que-rien. Je n'étais pas sûr d'avoir froid ou chaud, mais je sentais que je peinais à supporter tout ça. J'étais à bout, comment pouvait-on faire autant de mal à une personne que nous étions censés aimer ?
Je pleurais contre ce carrelage frais et mes pleurs résonnaient dans la pièce. Je gémissais, et personne ne me répondait. J'étais si seule. Était-ce vraiment le destin que l'on avait choisi pour moi ? Est-ce que j'allais être capable de continuer à me battre pour changer cette situation étouffante ?
Je n'osais plus bouger et sursautais au moindre petit bruit. Où était donc passé cette fille qui aimait la vie, profitait de celle-ci et s'épanouissait pour un rien ? Je n'avais plus rien à voir avec elle, et tout ça c'était à cause de lui. Petit à petit, il m'avait amené à le mettre sur un piédestal, oubliant ma propre personne. Il avait créé un mur digne de celui de Berlin qui séparait chaque côté de la ville, sauf que dans mon cas, il s'agissait de mes amis et de moi.
Après un bon moment à me lamenter, je décidais de me lancer et rejoindre le rez-de-chaussée. J'étais toujours en sous-vêtements, trempés de la tête aux pieds. Je passais dans le salon, où Aslan ne daigna même pas me regarder. Il était au téléphone avec l'un de ses potes sûrement.
Je rejoignais notre chambre, silencieuse à l'extérieur, mais hurlante à l'intérieur. Je jouais un concert qui aurait été abominable pour n'importe qui. Le bruit qui résonnait dans mon crâne aurait fait fuir, même les plus grands amateurs de métal. Mes sous-vêtements posés au sol, j'attrapais un pyjama en laine sans prendre la peine de me soigner. Je n'avais ni l'envie, ni la force de le faire.
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L'amour d'une orpheline [EN PAUSE]
RomanceCela fait un bon moment désormais que Wyko est enfermée dans les profondeurs de ce cachot obscur. Enfant orpheline et aimante, elle s'est laissé tomber dans les bras trompeurs d'un pervers narcissique qui refuse de la lâcher. Elle a mal. Celle-ci so...