Chapitre 4

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Je ne reconnus pas spécialement cette voix, même si elle ne m'était pas étrangère. Il me fallut quelques secondes, avant de me décider à rejoindre lentement le couloir qui donnait sur la porte d'entrée. Je n'étais pas sûr de comprendre ce qu'il se passait, mon corps réagissait à cette intrusion comme n'importe qui d'autre aurait réagi. Une respiration difficile, une salive plus abondante qui m'obligeait à avaler difficilement. Des mains moites, mais aussi un cœur qui battait extrêmement vite.

- Elle n'est pas là ? Résonnait soudainement une énième voix, celle-ci me rassura aussitôt.

- Joe ? Je demandais en sortant ma tête de derrière le mur qui me cachait.

Je vis ma meilleure amie, m'offrir le plus beau des sourires. Elle fut rassurée de me voir, ou plutôt de me savoir en vie. Je ne pus me retenir de lui rendre l'appareil, seulement, une autre personne attira mon attention. Je me doutais bien que c'était lui, que j'avais entendu un peu plus tôt.

L'homme qui nous avait rejoint au bar la dernière fois et dont je ne connaissais toujours pas le prénom. Je me demandais bien pour quelle raison, il nous faisait l'honneur d'être présent. Mon interrogation à son encontre dû se faire ressentir, car un rictus se dessina aux creux de ses lèvres.

- Il semblerait qu'on ait eu besoin d'un prince charmant pour venir sauver la princesse.

Sa voix était exotiquement un pur délice. Incapable de définir ce timbre unique.

- Écoute Wyko. Commençait Joe, en se rapprochant de moi. On s'inquiétait énormément avec les autres, alors on a décidé de venir te sortir de là. Je vois qu'on a bien fait vu ton état..

- Comment ça me sortir de là.. ? Je demandais perdu.

Je remarquais mon amie observer nerveusement mon soi-disant "prince charmant". Elle attrapa mes mains d'une manière étonnamment douce, et caressa ensuite mes épaules. Ces simples gestes me réchauffaient délicieusement.

- Je ne sais pas tout ce que tu vis Wyko, mais je vois le vide dans tes yeux et ces marques que tu portes souvent partout sur ton corps. Cela ne m'a pas été difficile à deviner, que cet enfoiré ne te faisait pas rêver comme tu l'avais toujours désiré. Elle souffla doucement. Tu ne peux pas rester avec lui, je ne te laisserais pas. Tu viens chez moi !

Moi ? Partir d'ici ? Je n'étais pas sûr de vouloir.. Aslan allait me tuer s'il venait à me retrouver. Non, c'était impossible et trop dangereux. Et puis, je devais être sûr que ce n'était pas qu'une simple phase, qu'il n'allait pas changer pour me décider à partir. Est-ce que je pourrais le faire même un jour ?

Les questions s'enchaînèrent dans ma tête, désespérée à l'idée de devoir partir. Je n'étais pas sûr d'être prête. La faiblesse encore bien trop présente en moi, allais-je réussir ? Je paniquais et Joe le vit directement, c'est pourquoi elle resserra son étreinte. L'homme patientait sans rien dire, il ne faisait qu'observer mon état. Il devait me trouver pitoyable.

- Joe, non, j-je ne peux pas. Je disais doucement.

- Fais-moi confiance. Elle ne se laissa pas démonter. N'aie pas peur, on sera tous là pour te protéger, les garçons, les filles et moi. Tu ne seras plus seule, comme tu l'es ici.

Sa dernière phrase fit écho en moi. Elle était douloureuse à encaisser, et c'était bien à cause de sa véridicité. Je sentais leur regard sur moi, intense, bouillant et déterminé. Pourquoi lui et pas Aden ? Je m'interrogeais curieusement.

L'amour d'une orpheline [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant