Chapitre 8

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Aussitôt touché, Luke hurla de douleur tout en attrapant sa tête entre ses mains. Je profitais de cet instant pour me défaire de son emprise, me dirigeant ensuite vers la fenêtre, afin de l'ouvrir. J'étais prête à sauter, seulement une main m'attrapa sauvagement par l'épaule tout en me retournant. Je n'avais pas de temps à perdre et c'était ma dernière chance de m'enfuir. Je devais la saisir.

La bouteille de whisky sur ma droite me fit de l'œil. Elle était posée sur un vieux meuble moisi sur toute la surface. Je saisis celle-ci et frappais une nouvelle fois Luke sur son épaule, qui ne m'avait pas vu venir. Je le poussais brutalement, lui affligeant un coup de pied dans ses parties intimes afin qu'il ne puisse plus bouger pendant un certain temps. Je récupérais ensuite les clés de la porte dans la poche de sa veste et courrais vers celle-ci pour l'ouvrir.

Je tremblais, mais l'adrénaline me permettait de tenir bon. J'y étais presque, je ne pouvais pas abandonner. Une fois libre, je rejoignais le couloir tout en vérifiant que mon portable était toujours présent dans la poche de mon jogging. Heureusement pour moi, il était là.

Des hommes arrivèrent dans le couloir, sûrement alertés par les cris de Luke. Je ne devais absolument pas les laisser deviner ce qu'il se tramait. C'est pourquoi, je courrais dans leur direction, déterminée et me laissais glisser entre les jambes de l'un d'entre eux.

Entre-temps, j'entendis Luke nous rejoindre et hurler à travers le couloir de m'attraper, tout en m'insultant de tous les noms. Quant à moi, je venais d'atteindre les escaliers. Je ne pouvais pas sortir par la porte d'entrée, car je savais que des hommes y avaient été postés lorsque nous étions arrivés. C'est pour cette raison, que lorsque je fus arrivée au niveau du premier étage de l'escalier, j'ouvris la fenêtre et passais par celle-ci.

Ce n'était pas très haut, mais malheureusement, il y avait énormément de ronce. Celles-ci me coupèrent un peu partout, sur les bras et le torse. Je me remerciais intérieurement d'avoir mis mes chaussures dans la voiture. Je sentais du sang couler sur ma main, me rendant compte qu'en sautant, j'avais atterri sur un bout de verre.

Une voix au-dessus de moi, me fit revenir à la réalité. Je me mis à courir sans m'arrêter. Nous n'étions pas loin de la ville et surtout de mon université. L'ancien hôtel se trouvait un peu à l'écart de celle-ci, mais ce n'était pas non plus très éloigné.

Je pris un chemin, qui sur ma gauche, donnait sur la forêt et sur ma droite, sur des petites maisons. Heureusement qu'il y avait des lampadaires, ce noir m'oppressait. Je sentais mon adrénaline redescendre, alors que je ralentissais le pas de plus en plus. Ce fut à ce moment précis, que mon corps se décida à me faire souffrir. Je sentais le froid des brises de la nuit, me glacer de haut en bas. Mon nez était frigorifié et le bout de mes doigts également.

J'arrivais finalement sur mon banc, en face du parking et m'installais sur celui-ci délicatement. J'inspirais un bon coup, le regard lointain. Je savais déjà ce qu'il me restait à faire. J'attrapais mon téléphone et composais son numéro, toute tremblante.

Une sonnerie seulement, avant que sa voix grave ne finisse par résonner dans mon oreille, faisant vibrer tout mon corps.

- Où es-tu ? Il me questionna simplement.

- Sur mon banc, à l'université.

- J'arrive.

Il raccrocha ensuite, sans me laisser le temps de répondre. Je n'étais pas sûr d'avoir un bon point de vue sur mon état. J'avais peur, mais de quoi ? J'étais soulagée, mais pourquoi ? Je rapprochais mes jambes de ma poitrine, afin d'y poser ma tête et de tenter de me réchauffer. Ma cage thoracique était sensible, mon cœur s'acharnait contre elle.

L'amour d'une orpheline [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant