L'amour d'une orpheline [EN PAUSE]

Chapitre 13

Bien sûr que oui, je la croyais. Sa détermination brûlait vivement ses pupilles, me laissant imaginer qu'elle était capable de l'impossible. C'était à la fois beau et hallucinant, autant de volonté de réussir. Je relisais de nombreuse fois cette simple phrase, qui voulait pourtant tellement dire. Comment mon cœur se sentait-il ? Je crois qu'il adorait un peu trop cette sensation. Ne devrais-je pas être effrayé ? Comment Aslan allait-il réagir s'il apprenait que mes amis comptaient lui mettre des bâtons dans les roues ?

Je ne pus retenir un sourire, que je tentais pourtant de dissimuler. Seulement, elles n'étaient pas aveugles et après ce geste, Joe me sauta dans les bras. Sentir le parfum de ma meilleure amie, c'était si réconfortant. Une odeur forte et fatale, qui donnerait l'impression d'avoir une combattante à nos côtés. Ça la définissait bien.

- On a beaucoup réfléchi avec les filles. Commençait Rose derrière Joe. À des solutions !

Celle-ci se détacha de moi, tandis que je fis signe à Rose de continuer.

- Étant donné que tu sembles avoir une confiance aveugle en ton conjoint. Je sentis le sarcasme dans sa voix. On a décidé, que pour l'instant, on continuerait de se voir ici sans qu'il ne le sache.

- Mais Aslan a des connaissances ici.

- Avait. Joe me rectifiait.

Je fus surprise de la voir s'exprimer au passé. Que voulait-elle dire par là ? Ce rictus sournois qu'elle laissait paraître sur son visage, me prouvait bien qu'elle me cachait quelque chose. Les filles se lancèrent un regard furtif et enjoué. Le genre que nous avions l'habitude de faire lorsqu'on prévoyait de faire des choses que nous n'étions pas censées faire. Je plissais des yeux, lui montrant une certaine réticence.

- Tu ne pensais tout de même pas que nous n'avions pas tout prévu ? Tu as déjà oublié d'où tu viens ?

C'est vrai qu'elle n'avait pas tort.

- Et du coup ? Je lançais intéressée, tout en croisant les bras.

- Du coup, j'ai cherché nos coupables qui n'ont pas été très difficiles à trouver, étant donné qu'ils nous observaient non-stop. Ensuite, avec Shera on a regardé dans les registres de l'ordinateur à son père pour voir si par hasard ce n'était pas des délinquants. Elle insista sur le dernier mot. Et il se trouve qu'ils traînaient dans des petites affaires pas très clignes.

- C'est pourquoi on les a suivit hier soir pour récupérer deux, trois petites preuves contre eux et qu'on a passé un furtif coup de fil pour les dénoncer. Ajoutait Rose.

- Non seulement, ils vont faire un petit séjour en prison, mais en plus de cela ils sont virés de l'université. Terminait Shera.

Je n'arrivais pas à croire tout ce qu'elles avaient réussi à faire en même pas une journée. Enfin, peut-être qu'elles prévoyaient ça depuis bien plus tôt ? Je n'en savais rien. Après tout, je ne devais pas être surprise. Dans ce groupe, nous avions toujours été près à tout l'un pour l'autre.

Il était vrai que le père de Shera avait été promu lieutenant cette année. Avant, il occupait un simple poste de brigadier de police. Seulement, je savais depuis longtemps, qu'il était dans les bonnes grâces de l'ancien patron. C'était sûr qu'il allait être le suivant.

Nous étions en milieu d'après-midi. Paisiblement, on décida de rejoindre le couloir d'où j'avais été extrait un peu plus tôt. C'était agréable de pouvoir marcher sans se sentir épié. Je ne pouvais pas les voir autant que je le souhaitais, mais l'université était déjà un bon début. Je me promettais de faire mon possible à l'avenir pour voir Aslan changer d'avis vis-à-vis d'elles.