L'amour d'une orpheline [EN PAUSE]

Chapitre 10

Vous trouverez ci-dessus une jolie petite musique pour accompagner votre lecture. Bonne lecture..

Il l'avait dit d'un air détaché, comme souvent. C'était ainsi qu'il était. Je n'arrivais pas à croire que Sasha se trouvait dans mon salon, tranquillement en train de feuilleter le livre qui était posé sur la table basse. Il ne m'avait toujours pas regardé et m'avait seulement entendu arriver. Je ne bougeais plus, j'étais paralysée de la tête aux pieds. Jamais je n'aurais imaginé le voir chez moi, et j'avais d'ailleurs du mal à comprendre ce qu'il faisait là.

- Qu'est-ce que tu fais ici Sasha ? Je le questionnais complètement ahuri.

- Rien, je.. Il commençait tout en se tournant vers moi, sauf qu'il s'arrêta de parler.

Je sentis son regard se poser lourdement sur ma personne. Je compris rapidement pour quelle raison, il semblait surpris. Je portais toujours la robe et il ne m'avait jamais vu dans ce genre de tenue. Aussitôt, je sentis le rouge me monter aux joues, celles-ci étaient en feu. Surtout, qu'il prenait un malin plaisir à laisser ses yeux glisser lentement de haut en bas.

L'atmosphère sembla s'alourdir instantanément, je n'avais jamais ressenti ce type de lourdeur. Ça me prenait aux tripes, mais étrangement, ce n'était pas désagréable. Loin de là. Ma salive avait des difficultés à passer le pharynx de ma gorge, et mon corps semblait se consumer de l'intérieur. Des sensations époustouflantes, mais à la fois inquiétantes. Qu'est-ce qu'il m'arrivait ?

Il souffla difficilement, presque agacé, pour je ne savais quelle raison et dirigea son attention sur mon livre une nouvelle fois.

- Ta bibliothèque ne comporte que des livres romantiques. Tu manques d'amour à ce point ? Il me demandait naturellement, mais je sentais que c'était une pique.

- Non, j'apprécie seulement ce genre-là.

Je ramassais en même temps le bordel à mes pieds. Heureusement pour moi, le diffuseur n'avait rien, il avait atterri sur le plaid. Quant à Sasha, il me regardait faire silencieusement. Je posais le tout sur le côté, et m'installais finalement sur le fauteuil d'en face.

- Tu n'aimes pas la romance ? Je demandais soudainement.

Ma question le fit rire.

- C'est trop complexe pour moi, je préfère la facilité si tu vois ce que je veux dire.

Il me fit un clin d'œil d'une manière drôlement effronté et je saisis aussitôt où il voulait en venir. Il faisait allusion au coup d'un soir, chose que je n'avais jamais connue. Aslan était ma première fois et je ne l'avais jamais trompé. Le malaise devait se sentir dans mes yeux, car une fois de plus, Sasha rigola. Il se moquait de moi sans retenue. C'était étrange de le voir autant sourire.

Brusquement, comme si je me réveillais à peine, je me rappelais d'une chose essentielle. Sasha était chez moi et Aslan pouvait rentrer à tout moment. Les instants en sa présence étaient si énigmatiques, que j'en oubliais le reste. Je préférais tenter de déchiffrer chaque chose, chaque lueur dans ses yeux. Et si j'étais resté ainsi, cela aurait sûrement causé ma perte.

Sasha remarqua aussitôt mon changement de comportement.

- Tu ne peux pas rester ici ! Si Aslan rentre, je suis morte.

- Il ne risque pas de rentrer, crois-moi.

- Qu'est-ce que tu en sais ? Je répliquais, curieuse.

Seulement, il ne me répondit pas. Au lieu de cela, il se leva et s'approcha de la porte-fenêtre qui se trouvait toujours ouverte. Il sortit une cigarette de son sombre paquet, et posa ses coudes sur les rebords tout en l'allumant.