Chapitre 18

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Le silence qui suivit le choc contre le mur, me tuait. Que faisait-il ? Pourquoi je n'entendais rien, ni sa voix et ni ses pas ? Un rebond au niveau de mon cœur se fit ressentir. Était-il en train de se calmer, afin de ne pas me brusquer ? J'avalais difficilement ma salive, croisant les doigts pour que ce soit ça. Je patientais et il n'y avait rien de facile dans cette tâche-là. Je peinais à rester concentré et à maintenir ce corps qui n'en pouvait plus.

Je me mis à respirer fortement lorsque j'entendis soudainement un premier pas. J'amenais mes mains contre ma bouche, cachant durement ma difficulté à respirer, ainsi que cette peur que l'on pouvait facilement discerner dans celle-ci.

Les pas s'arrêtèrent finalement devant ma porte, créant en moi une vague de chaleur qui menaçait de me faire tomber dans les pommes. Je suais presque, m'obligeant à essuyer mes mains contre le drap de ma couverture. La poignée descendit lentement, accentuant chaque sensation dans mon corps que je ressentais depuis le début. J'allais exploser si tout cela continuait à prendre autant de temps.

Mes doigts, non, mon corps entier tremblait.

Je n'arrivais pas à croire qu'il venait ici, cependant, mon cœur faisait de son mieux pour se rassurer. Il me criait qu'il allait sûrement venir me parler calmement, que peut-être rien de ce que j'imaginais n'allait se passer. Il était en train d'ouvrir cette porte et je croyais encore en l'impossible, je rêvais encore qu'il puisse me choisir.

Toutefois, lorsque celle-ci fut grande ouverte, son regard m'électrisa. J'avais l'impression de voir une âme possédée, quelqu'un d'oublier au fin fond des abysses de l'enfer. Il était terrifiant, accompagné de cette cigarette illégale et presque fini qui trônait dans sa bouche. Le rouge autour de ses pupilles m'horrifiait. J'en perdis pendant l'espace d'une seconde, toutes les sensations de mon anatomie. Je me vis paralyser durant ce petit laps de temps, qui me parut durer une éternité.

Je me levais précautionneusement, les mains vers l'avant, le suppliant du regard. Les larmes se mirent à couler à nouveau, qu'allais-je bien pouvoir faire ? Il ne disait toujours rien, il gardait simplement son regard dans le mien.

- Aslan, si ce soir tu me frappes..

- Qu'est-ce que tu vas faire ? Il me répondit, rompant son silence.

Je n'osais pas répondre, car sa voix glaçante venait de foudroyer tous mes sens d'une mauvaise manière. En plus de cela, il s'avançait dangereusement vers moi. Il sentait mauvais, l'odeur de l'alcool et de l'herbe me répugnait. C'était fou de le voir tenir debout, alors qu'il ne semblait plus être maître de lui-même.

Aslan se rapprocha encore, alors que mes mains se trouvaient toujours en l'air, souhaitant instinctivement mettre de la distance entre nous. Malgré tout cela, j'espérais encore jusqu'à la dernière seconde, qu'il ne prenne pas l'initiative de me punir.

- Tu oses manquer de respect à mes potes. Il continuait froidement, tout en empoignant mes cheveux à l'arrière de mon crâne. Tout ça pour quoi ? Pour l'honneur de tes amis et de cet enfoiré ? Tu crois que j'ai pas remarqué comment tu le regardes ?

Une première gifle se perdit, alors qu'il me tenait toujours fermement. Je devais être rouge dans le visage tant il serrait fort. Je pleurais et cela ne lui faisait rien. Je tenais sa poigne avec l'aide de mes deux mains, espérant me soulager même un petit peu, mais rien n'y faisait. Je souffrais.

- Des toxico ? Il reprit mes mots, tout en me giflant deux fois de plus.

Mes yeux se posèrent dans les siens, alors que ma tête siégeait encore en arrière. Je le surpris rire nerveusement, la haine le consumant. Je lui avais fait honte devant ses amis en leurs manquant de respect, et cela l'avait rendu ainsi. Fou de rage.

L'amour d'une orpheline [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant