Ce volume contient les contes et histoires se déroulant dans l'univers des romans que vous trouverez sur ma page. Événements passés, présents ou futurs, il y a en a de toutes sortes et de tous genres.
NB: Certaines nouvelles sont directement liées a...
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'' Mon cher père, c'est avec tendresse que je pense à vous en écrivant ces lignes, mais vous l'aurez certainement deviné en remarquant comme ma calligraphie est agitée : ma main tremble.
Si la peur est partiellement responsable de mon état, je crois qu'il faut accuser en premier l'urgence de la situation car, en vérité, j'ai bien peu de temps pour rassembler mes esprits et coucher mon message sur le papier.
C'est du château dont il me faut vous parler, Sävahlia, notre refuge sacré, celui où vous avez décidé de m'envoyer afin de m'épargner les affres de la guerre qui gronde à l'est, et pour laquelle vous menez vos troupes aux côtés de nos alliés : weddëans, kenoës, tysèns, afin d'offrir la paix aux peuples de l'ouest.
Sävahlia, l'émeraude de Tirnam'Ban, est aujourd'hui sur le point de tomber, car l'ennemi est à nos portes.
J'ignore comment les lustiens ont découvert la route secrète menant jusqu'ici, comment ils ont pu passer outre les créatures sauvages et la flore protectrice. Peut-être que notre forêt faiblit, elle aussi...
La garde des nymphes tente courageusement de résister au siège que nous subissons, mais il faut se rendre à l'évidence, leurs forces sont bien trop nombreuses. Ce n'est qu'une question de temps avant que les portes ne cèdent. Peut-être même sont-elles déjà tombées au moment où j'écris ces lignes.
Je sens au fond de moi ce qui va arriver, aussi je n'ai guère d'illusion car, si la forêt a cédé, alors que pouvons-nous faire maintenant... ''
À ce moment-là, la porte de la chambre s'ouvrit brusquement et c'est alors qu'une femme au souffle court entra. Son armure et ses armes étaient couvertes de sang.
– Votre Altesse, il faut partir maintenant ! Les lustiens ont pénétré l'enceinte, nous livrons bataille dans la grande cour, mais nombre des nôtres sont déjà tombées. Dame Belyne m'envoie pour assurer votre fuite.
– Je t'ai déjà vu, guerrière, quel est ton nom ? demanda-t-elle.
– Je... je suis Nyhu, première lame de l'ordre des nymphes de Sävahlia, répondit la combattante.
– Nyhu, cela veut dire courage dans la langue des anciens, le savais-tu ?
– Votre Altesse, pardonnez-moi, mais, ne m'avez-vous point entendue ? L'ennemi est là vous dis-je ! Je regrette, mais nous n'avons pas le temps pour...
– Accorde-moi encore un instant, Nyhu. Je dois impérativement terminer cette lettre. Si nous fuyons maintenant, alors cela ne sera plus possible.
