Nouvelle # 9 - Mauvais choix

34 5 14
                                    

Et pour les copines hip hip hip : ypertext mangeur_de_livre Mayarahnee Em_esse AnyHunt

------------------

Bonjour, chers lecteurs. Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue dans cette nouvelle histoire. Je suis le conteur et c'est moi qui aurais la difficile charge de vous narrer l'histoire d'aujourd'hui avec, je l'espère, la plus grande fidélité et la justesse qu'il faut pour lui rendre hommage. Nombreux sont ceux racontant contes et autres fables extravagantes, mais peu d'entre nous trouvent une place dans la mémoire du lecteur, contrairement à nos histoires. Mais trêve de préambule, place au récit.

Cette histoire se passe en des temps et lieux bien difficiles à estimer, mais peu importe, d'ailleurs la chose ne vous gênera guère pour saisir la teneur de l'intrigue. Ce qu'il est important de retenir, comme dans chaque bonne histoire qui se doit, est que la seule chose qui compte vraiment, c'est la morale que l'histoire peut nous enseigner. C'est d'ailleurs chaque fois une sorte de jeu de piste pour vous de déceler cette morale lorsqu'elle est habillement cachée entre les lignes. Saurez-vous la trouver cette fois-ci ? Et bien, nous allons voir cela.

L'histoire commence pendant une nuit claire, une de celles ou la lune diaphane, accompagnée par les diamants scintillants du rideau céleste, éclairait tellement bien que l'ont pouvait y voir sans forcer le regard.

À cette heure tardive, sur les quais, il n'y avait pas âme qui vive. La brume pouvait certes masquer les marcheurs nocturnes, mais en cet instant, aucun son ne trahissait la moindre présence humaine. Il n'y avait que le clapotis de l'eau qui frappait en cadence contre les vergues des navires.

Au milieu des ténèbres arriva un homme qui fendit la brume, en-capé, le visage masqué par une large écharpe, la tête couverte d'un chapeau aux coins tombants, orné d'une plume à demi brisée.

Après être arrivé sur le côté d'un bâtiment, il regarda tout autour de lui pour être bien certain que personne n'allait le surprendre, puis fit basculer une planche et entra rapidement.

À l'intérieur, il marcha dans les ténèbres de la petite pièce, longeant une table en se laissant guider par le toucher de sa main, puis trouva une étagère sur laquelle il prit une coupelle qu'il remplit d'huile. Ensuite, il sortit un briquet à silex. À la deuxième étincelle, l'huile s'enflamma. Il prit alors quelques bougies qu'il alluma et répartit tour à tour de part et d'autre sur la table.

Une fois la lumière faite, il retira son chapeau, se débarrassa de son manteau et découvrit son visage. C'était un homme d'une trentaine d'années, les cheveux courts, les joues mal rasées, le nez droit, la bouche large et les lèvres charnues, les sourcils rares et les yeux grands, bleu très clair. Son visage donnait une sensation de douceur naïve, de gentillesse.

Il s'assit à table, joignit les mains devant lui et laissa tomber son front dessus en soupirant lourdement, s'abandonnant doucement aux pensées terribles qui lui hantaient l'esprit.

Il entendit soudain un bruit, se redressa vivement et tira son pistolet. Il arma le chien et vérifia que le heurtoir était bien sec — il s'agissait de ne pas rater son unique coup — puis se cacha sous la table et attendit.

Un homme, non, deux, entrèrent. Le premier ouvrait la marche et semblait soutenir le deuxième qui, d'après ses gémissements, souffrait terriblement.

— Allez mon vieux, tiens le coup, dit le premier.

— Non, je... je vais pas y arriver... c'est foutu, je suis fait... pleurait le deuxième.

Livre des Nouvelles : Fantasy - Volume 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant