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— Kuro'o, merci de m'avoir appris à jouer au volley.
Il m'avait dit ça en ancrant ses yeux noisettes dans les miens ; un sourire aux lèvres, simple et léger, mais qui était si inhabituel sur ce visage blasé.
Au départ, j'avais volontairement exagéré ma réaction, mon côté moqueur s'amusant de la joie peu commune que manifestait Kenma pour autre chose que ses jeux vidéos. Mais quelque chose dans mon coeur, comme un pacemaker qui rendrait mes battements irréguliers, me faisait comprendre à cette instant la véritable nature du lien qui m'unissait à lui.
Nous avions grandi ensemble et je considérais, tout comme lui, les parents de l'autre comme des membres à part entière de ma famille. D'ailleurs, il n'était pas rare que nous passions les fêtes de fin d'années tous ensemble.
Mais jusque-là, même si je ne m'étais jamais posé la question, je pensais, à tord, que je le considérais comme un ami à qui j'étais étroitement lié. Une sorte de petit frère que je surveillais constamment du coin de l'œil, conscient de ses difficultés à s'intégrer ; même si à une lointaine époque, les rôles étaient inversés.
Puis il y avait eu cette énième match contre Karasuno. La guerre des poubelles se déroulait cette fois sur un terrain central, dans le cadre d'une compétition, avec un réel objectif en jeu. À plusieurs reprises j'avais remarqué que Kenma agissait différemment face à Shôyo. Ses yeux se mettaient soudainement à crépiter, comme lorsqu'il rencontrait enfin le boss final d'un jeu vidéo. Son cerveau tournait à vive allure, ses réflexions se trouvaient plus claires, plus détaillées, plus nombreuses également. Il prenait du plaisir à jouer, et moi je prenais du plaisir à le constater.
Pour la première fois, ce sont les corbeaux qui ont remporté cette rencontre mythique. Contrairement à ce que les gens s'attendaient, nous étions tous heureux. Un peu frustré, bien sûr, mais c'était un beau match et j'étais ravi pour le vieux Nekomata que nos deux équipes se soient données à fond. Mais celui qui subissait ces deux sentiments contradictoires au plus haut degré, c'était lui. Lorsque que Kenma perdait face à un boss, chose qui était déjà rare, il pouvait se mettre dans une colère noire que peu pouvaient imaginer chez lui. À contrario, Hinata avait ce caractère jovial et spontané qui, plutôt que de ressentir de la rancœur, poussait quiconque à surpasser ses limites.