Chapitre 15 - Le calme avant la tempête

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Jiisan contempla un à un les quatre enfants qui se tenaient face à lui. Tous abordaient une attitude bien différente. Le plus âgé d'entre eux souriait avec un calme déconcertant et la cruauté qui se lisait dans ses yeux écarlates malgré son âge avait de quoi glacer le sang. A ses côtés, un jeune garçon à la chevelure verdoyante conservait un visage impassible. Ses yeux semblaient vidés de toutes émotions ou pensées. Il donnait l'impression de ne pas être en vie. Ces enfants sont terrifiants pour leurs jeunes âges, pensa le mage de l'Elite des 4. Venait ensuite la seule fille du groupe, une rouquine qui ne cessait de jeter des regards furtifs autour d'elle, comme si elle guettait le moindre échappatoire à sa survie. Elle toisait d'un œil furieux quiconque osait s'approcher d'elle et un malheureux garde qui s'était essayé à la toucher s'était vu mordre sauvagement en retour.

Un reniflement vint rompre le silence pesant de la salle d'entrainement. Tous les regards convergèrent vers un jeune garçon au teint halé qui se tenait prostré dans un coin. Le bambin était recroquevillé au sol et serrait ses genoux contre lui. Son corps était secoué de sanglots et il semblait en état de choc. Jiisan fut saisie de compassion mais n'alla pas le réconforter. Nulle effusion de tendresse envers un mage n'était permise au palais, encore moins en présence de la garde royale.

-         Le Maître vous a-t-il confié des informations à propos de ces jeunes enfants ? demanda Jiisan en s'écartant des recrues. Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ?

Jiisan ne recevait pas ses directives du Maître, pourtant son supérieur hiérarchique, comme aucun autre membres de l'Elite des 4. L'énigmatique Maître ne souhaitait pas se présenter face à ses subalternes puisqu'ils étaient des mages, et qu'il les haïssait. Alors Jiisan devait sans cesse passer par un intermédiaire, comme aujourd'hui alors qu'il avait été nommé instructeur de ces malheureux jeunes enfants.

Le capitaine de la garde étant chargé de la surveillance des enfants mages avait rechigné à suivre Jiisan à l'écart mais ne quittait pas des yeux ce qui représentait pour lui une grande menace pour son roi : des mages, hors de contrôle, sans la moindre discipline.

-         Allons-bon ! Ce ne sont que des enfants, par dieu ! s'exaspéra Jiisan. Il est peu probable qu'ils provoquent une catastrophe. A cet âge, sûrement aucun d'eux ne maitrise pleinement sa magie !

-         Détrompez-vous, Maitre Jiisan. Chacun de ces enfants a démontré une maîtrise de la magie aigüe et des capacités de destruction considérables. Le pleurnichard dans son coin, Dakota, dit-il en désignant du menton le petit blond. A réussi à blesser grièvement pas moins d'une vingtaine d'adultes à lui seul.

Le cœur de Jiisan se serra un instant d'effroi.

-         Quelles ont été les circonstances de ce drame ?

-         Les habitants du village voisin où la famille s'était réfugiée lorsque le petit a fait preuve de magie s'étaient réunis pour les chasser.

-         Ce qui explique son œil boursoufflé et ses nombreux hématomes. Il n'a usé de sa magie que pour se défendre, murmura Jiisan avec une pointe de pitié. Quant-aux autres ?

-         Le gringalet à l'air absent, Lazard, semble posséder une magie similaire à celle de la foudre. Nos gardes étaient venus chez lui pour arrêter sa mère, une mage d'eau redoutable qui s'est défendue comme une diablesse, la mécréante, siffla avec colère le capitaine de la garde. Nous avons dû l'abattre et c'est à ce moment-là, que le petit a électrocuté onze de nos hommes. Tous morts sur le coup.

La magie naissant dans la souffrance est toujours la plus terrifiante de toutes, songea le mage de l'Elite des 4.

-         Quant-à la fille, Gaïa, une vraie petite démone, reprit le soldat. Nous n'arrivons pas à identifier quelle est sa magie. Ses victimes survivantes mentionnent toutes une force invisible aussi tranchante que l'acier. Elle était connue de notre garde comme une voleuse et fauteuse de troubles. Je ne compte plus le nombre de mes hommes qu'elle a envoyé à l'hôpital. Mais elle est loin d'être la plus terrifiante du groupe. Le garçon au teint pâle – il désigna l'adolescent qui souriait d'un air sinistre – a mis le feu à sa propre maison. Lorsque les services de sauvetage sont arrivés sur place, il riait et se vantait de son exploit. Mais vous ne savez pas le pire ? C'est qu'il a lui-même étouffé avec sa magie ses propres parents et son jeune frère avant de mettre feu à leurs corps. Etes-vous toujours si certain que ces enfants ne sont pas dangereux, maître Jiisan ?

Fairy Tail - Une Aventure ÉternelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant