Chapitre 4 - Regrets, rires et souvenirs

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Mest poussa la porte d'entrée d'une auberge et faisant preuve de galanterie, il laissa passer Refia, qui reconnaissante lui adressa un sourire radieux. C'était tellement différent de ce à quoi elle avait été habituée depuis le début de cette mission. Une sensation de bien être s'empara d'elle quand, après avoir passé la porte à son tour, son compagnon se replaça à ses côtés. Sa présence le rassurait, surtout quand ils prenaient des risques.

Depuis que les deux jeunes mages avaient quitté Jiisan, ils avaient continués de marcher en direction de la capitale, de villages en villages. Refia trouvait le trajet long, ce qui l'étonnait car lorsqu'ils étaient encore tous réunis chez Ben et sa femme, Lahar avait dit que le chemin jusqu'à la capitale de Shinta ne durerait qu'une dizaine de jours. Et cela faisait un bon bout de temps maintenant. Mais après tout, c'était tout à fait logique, quand elle y repensait. Ils avaient perdu du temps chez Jiisan et lorsqu'ils étaient tombés de la falaise, le fleuve avait dû les éloigner de leur destination. Elle se demandait si leurs deux autres compagnons se portaient bien et s'ils étaient enfin arrivés à la capitale. La rouquine ne le souhaitait pas, car si jamais ils se faisaient prendre, elle ne serait pas en mesure de venir en aide à Luxus. Mais heureusement, depuis qu'ils avaient fuis les deux mages de l'Elite des 4, plus aucun soldats ennemis ne s'étaient dressés sur leur chemin et ils avaient pu faire route tranquillement.

- J'vous d'mande pardon, mais par les temps qui cours, j'dois poser des questions à la tombée de la nuit, la tira de ses pensées la gérante de l'auberge. Z'êtes qui et v'nez d'où ?

Par-dessus la capuche de son long manteau qui la recouvrait tout entière, elle jeta un bref regard à la femme aux larges épaules qui se tenaient derrière un buffet, tablier autour du corps. Mais le regard perçant de la bonne femme croisa celui de la jeune fille et cette dernière baissa aussitôt les yeux. Il ne fallait surtout pas qu'on les reconnaisse car leurs visages étaient connus partout dans tout le royaume.

- On est des voyageurs étrangers, et on aimerait passer la nuit ici, expliqua Mest d'un ton poli.

Mais sa camarade se raidit aussitôt et lui lança un regard affolé. Il ne fallait surtout pas préciser qu'ils n'étaient pas du coin, ça allait attirer les soupçons !

- Etrangers, vous dites ? s'étonna la gérante en fronçant les sourcils, ses yeux de faucon les toisant sévèrement.

- Oui, nous venons d'un village voisin, rectifia précipitamment la jeune fille, dans l'espoir que la bourde de son compagnon ne passe inaperçu.

Elle retenue son souffle en attendant une réaction de la part de l'imposante femme, mais celle-ci resta un bon moment silencieuse, scrutant ses clients avec attention. A ses côtés, Refia sentait que Mest non plus n'était pas serein, parfaitement conscient que des soldats royaux pourraient être appelés d'un moment à l'autre. Et ce n'était pas le moment de se faire découvrir par l'ennemi, ils devaient se reposer et la rouquine avait les jambes en compotes après ces longues journées de marche. Pour une fois qu'ils s'autorisaient à avoir un lit convenable !

Finalement, la gérante de l'auberge sembla juger qu'ils ne représentaient aucune menace et demanda à un de ses larbins de les amener jusqu'à une chambre à l'étage. Alors qu'il suivait le jeune homme au nez en bec d'aigle, la jeune fille aux cheveux auburn ne put s'empêcher de trembler de soulagement. Pendant qu'ils montaient des escaliers grinçant férocement sous leurs pieds, Mest prit sa main dans la sienne et la pressa doucement, comme pour la réconforter. L'effet fut immédiat et Refia se détendit.

Une fois à leur chambre, le domestique s'en alla en marmonnant qu'ils pouvaient l'appeler s'ils étaient dans le besoin et ils le remercièrent chaleureusement. Après ça, ils fermèrent la porte à clé pour pouvoir être tranquille. Quelque peu soulagée, Refia retira sa longue cape et la laissa tomber sur une chaise. Mest fit de même tandis qu'elle observait brièvement les lieux du regard. La pièce était modeste, meublée d'une table, de quelques chaises et d'un lit. Il y avait également une salle d'eau dans une petite pièce à l'opposé de l'entrée. Mais c'était largement suffisant pour des voyageurs comme eux qui ne comptaient passer qu'une nuit ici. La rouquine songea que c'était une bonne chose qu'ils aient de quoi se nourrir car cela leurs éviterait d'avoir à se mêler aux autres clients de l'auberge et d'ainsi être repérés.

Fairy Tail - Une Aventure ÉternelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant