Fairy Tail - Une Aventure Éternelle

Chapitre 21 - Pétales de fleur

Le couloir sembla aussi interminable qu'un jour de solstice d'été aux yeux de Refia. Elle avait erré entre ces murs un instant qui lui avait paru durer des heures. Mais la rouquine savait qu'il n'en était rien. L'inquiétude grandissante qui la dévorait à petit feu trompait ses sens et altérait son jugement. Elle ne craignait pas pour sa vie, mais pour le sort de ses camarades. Malgré ses mots débordant de confiance, Refia avait un atroce pressentiment. Ils étaient arrivés au palais royal, l'endroit où étaient regroupés les plus dangereux mages du pays. Elle avait eu un avant-goût de leurs capacités et même une mage aussi aguerrie que la chasseuse de dragon comprenait que ne pas les prendre au sérieux serait une erreur fatale. De plus, la menace omniprésente de ce mystérieux Maître cruel et puissant dont ils ignoraient tout planait au-dessus de leurs têtes, comme une épée prête à leur trancher la nuque au moindre écart. Nous devons vaincre, nous n'avons pas le droit à l'échec, pensa Refia pour mettre court à ses pensées parasites.

La mage de Fairy Tail parvint enfin à une charmante cours intérieure, au centre de laquelle reposait un majestueux cerisier. Aussitôt, ses sens se mirent en alerte et elle huma l'air. Il n'y a personne, s'étonna Refia. Elle s'était pourtant attendue à se retrouver en face d'un des membres de l'Elite des 4. Il y avait quatre portes à l'entrée, une pour chaque mage. Pourtant, il n'y avait nulle trace d'une présence ennemie dans cette cours. La cours était silencieuse, il n'y avait rien hormis le bruissement des pétales sous la douce danse du vent.

- Il y a quelqu'un ?

Il n'y eut aucune réponse. L'endroit était désert. Refia resta sur ses gardes encore quelques instants pour s'assurer qu'aucun mage de l'Elite des 4 se trouvait dans les parages tout en dissimulant sa présence. Mais après de longues minutes, la jeune femme décida de s'avancer vers les imposantes portes en bois qui faisaient face à celle – bien plus modeste – par laquelle elle était rentrée.

Délicatement, comme pour ne pas abimer ce bois sculpté avec tant de finesse, Refia vint effleurer du bout des doigts la poignée d'acier. Les portes restèrent parfaitement immobiles. Elles étaient closes. Je vais devoir entrer par la force, en convint la mage de Fairy Tail qui concentra son énergie dans la paume de sa main.

- Poing d'acier du dragon lumineux.

De toutes ses forces, Refia vint percuter les portes jumelles. Mais, à sa grande surprise, l'impact lui fut renvoyé et la rouquine se retrouva propulsée quelques mètres en arrière pour atterrir lourdement entre les racines du beau cerisier. La jeune femme eut tout juste le temps de relever la tête pour apercevoir des runes recouvrant le bois des portes avant qu'elles ne disparaissent sans laisser de trace. Un sort de protection empêche quiconque n'en possède pas les droits d'en franchir le seuil, comprit Refia qui ne put s'empêcher de penser qu'elle avait choisi le mauvais couloir. Lahar s'en saurait sorti aisément. Après tout, les runes étaient le domaine de prédilection du mage du Conseil.

Refia mena quelques autres vaines tentatives, conservant le vague espoir de parvenir à rompre le sort – sans grande conviction – puis elle en vint à la conclusion que son adversaire, quel qu'il soit, n'aurait aucun intérêt à la retenir prisonnière ici infiniment. D'autant qu'elle pouvait rebrousser le chemin quand bon lui semblait. Je n'ai qu'à attendre que quelqu'un vienne à ma rencontre.

La jeune femme prit alors place contre le tronc du cerisier et ferma les yeux pour permettre à ses sens de s'aiguiser davantage. Si pulsation dans le sol ou respiration dans l'air il y avait, Refia ne manquerait pas de le repérer. Ainsi, la jeune femme attendit avec patience que son adversaire ne daigne se dévoiler à elle. Au loin, quelque part entre les murs du château, Refia ressentait les fortes énergies magiques qui se heurtaient les unes autres. Ses compagnons livraient un combat féroce, elle en était certaine. Et même si elle ressentait avec une précision accrue les vibrations de ces affrontements, elle était incapable d'en connaitre l'issu, ce qui ne fit qu'accroitre son inquiétude.