Un ciel de béton || Spider-man

𝙳𝚒𝚡

Bonne lecture !

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Peter l'attend exactement au même endroit que le premier jour. Appuyé contre le muret, les mains dans les poches, il supporte le sourire en coin de Ned et le remuage de sourcils de MJ avant d'être laissé seul.

Il n'a pas à attendre longtemps, pour être honnête : à peine cinq minutes plus tard Cody descend les escaliers du lycée et le rejoint en une seconde. Son sourire lui donne des papillons dans le ventre et Peter a l'impression de sautiller sur place.

— Alors ?

— Le prof de sport m'a fait ranger tous les ballons du gymnase après le cours, grimace Cody.

— Qu'est-ce que t'as fait pour ça ?

— Quoi ? Rien !

Peter hausse un sourcil.

— Bon, j'ai peut-être fait un croche pied à ce mec-là, Jake. C'est un crétin et le prof l'aime bien parce qu'il est bon en sport. Du coup en plein match de basket je l'ai étalé sur le sol, mais c'est uniquement parce qu'il arrêtait pas de se moquer du pantalon de cette pauvre fille. Elle était super mal à l'aise et il faisait des commentaires de gros lourd sur son...

Il hausse les épaules.

— Enfin, bref. Je regrette rien.

— Tu m'en diras tant.

— Et toi, Parker ? Quoi de neuf depuis ce matin ?

Ils se mettent doucement en marche, sans même se concerter. Cody semble savoir ou il va puisqu'il le guide silencieusement avec son épaule.

— Rien du tout, parce que je suis un bon garçon. J'ai fait la sieste en littérature, j'ai argumenté avec M. Watson pendant dix minutes à la fin du cours de bio pour lui prouver que j'avais pas triché, et j'ai évité Flash pendant toute la pause déjeuner car apparemment quelqu'un a évoqué Mr Stark devant lui pendant la matinée et ça lui a fait penser à moi. Et bien sûr, ça lui a donné envie de me faire chier.

Cody grogne avec irritation et leurs coudes se cognent l'un à l'autre.

— Je me demande vraiment pourquoi il te croit toujours pas. Alors que... que t'as ton badge ! Et le certificat de stage ! Et même le numéro de Tony Stark dans ton téléphone portable. Pourquoi tu lui montres pas juste... un selfie ? Je sais que t'en as plein.

— Ça changerait rien, Cody... tu sais qu'il dirait que c'est du fake. Il pourrait voir Mr Stark en personne dans ma chambre qu'il lui demanderait si je l'ai payé pour faire semblant.

Il sourit, amusé. S'il avait été le même gamin qu'à la sortie du collège, peut-être que le lycée aurait été un enfer. Peter adore Tony Stark. Ça a presque toujours été le cas : jamais il n'aurait ne serait-ce qu'imaginé qu'un jour Mr Stark se pointerait dans son salon après avoir visionné quelques vidéos.

Peter qui vole entre les immeubles. Peter vêtu d'un ensemble de jogging légèrement ridicule. Peter qui arrête une voiture sans trop d'efforts.

Être Spider-man lui permet à présent de prendre du recul, d'avoir une fenêtre d'air pur, de se dire qu'il n'est plus vraiment faible et sans défense, il fait juste semblant. C'est rassurant. Flash peut attaquer Peter Parker, celui qu'il était (et l'adolescent qu'il est toujours au fond) mais il ne peut pas toucher à Spider-man.

— Je m'en fiche un peu. Et même si Flash est un crétin, parfois j'ai un peu pitié de lui.

— Pitié de lui ?

— Il se sent seul. Et chez lui, personne ne fait attention à lui. Et aussi.... enfin, quand mon oncle est mort, il m'a présenté ses condoléances. Tu sais ? Sincèrement.

Cody fait la moue. Peter voit bien sur son visage qu'il n'est pas tout à fait convaincu, mais il ne lui en veut pas : Cody est comme ça, légèrement impulsif et parfois étrangement calme. Il a tendance à croire que le monde est tout noir ou tout blanc et ne se sent pas le moins du monde coupable de taper sur quelqu'un qui a fait quelque chose de mal (sans se soucier de la raison).

Peter n'est pas comme ça. Il ne peut s'empêcher de vouloir comprendre.

Spider-man ne tue pas les gens, oui. C'est le début d'une règle bien plus longue.

Peter se racle la gorge.

— Alors, on va faire quoi ?

— J'ai un petit programme. Ne pose pas trop de questions et contente toi de me suivre.

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