AU SOURIRE QUI NE FANE JAMAIS [ERWIN]

238 26 4
                                    

LA NOBLESSE DES SENTIMENTS

XI. AU SOURIRE QUI NE FANE JAMAIS.

Levi veut aller se recueillir.

Il me l'annonce comme ça, sans préambule, alors que nous petit-déjeunons à une des tables du réfectoire du QG de la Garnison de Shiganshina.

Je hausse un peu les sourcils, surpris par la soudaineté de sa demande.

Très bien, je n'ai pas d'objection. De toute façon j'avais prévu de lui laisser le quartier libre pour la journée.

Je lui demande s'il souhaite que je l'accompagne.

Il me rétorque que j'ai déjà beaucoup à faire avec mes réunions, alors il n'a pas envie de me faire perdre mon temps précieux.

Mais je vois bien à son ton et son regard que ça ne lui aurait pas déplu. Quand il s'agit de ses propres besoins, il ne s'impose jamais, ne demande jamais rien. Probablement de peur de me déranger. Alors je fais le premier pas.

J'ai une réunion avec Pixis en fin de matinée, mais si tu veux bien m'attendre, je viendrai avec toi.

S'il a besoin de quelqu'un à ses côtés, je serai là. Il n'a pas à traverser toutes les épreuves difficiles tout seul. Plus maintenant. Je m'en assurerai.

Il me sort que c'est moi qui décide, qu'il ne m'oblige à rien. Mais c'est tout décidé, je t'assure que ça ne me dérange pas, Levi, j'insiste pour le rassurer.

Le caporal se lève de table. Il me prévient qu'il va aller faire un tour en ville pour faire quelques achats en m'attendant. Probablement un bouquet de fleurs, s'il en trouve.

C'est une bonne idée. Si tu as besoin de moi, tu sais que tu peux me demander. Il répond qu'il peut se débrouiller tout seul sur ce point-là.

D'accord, on se retrouve aux écuries vers... Hum, disons treize heure, ça te va ? Il acquiesce d'un signe de tête. Parfait.

Je regarde sa petite silhouette se frayer un chemin entre les soldats, pour disparaître dans la lumière éblouissante du soleil qui illumine la porte donnant sur la cour.

La réunion me semble durer une éternité. Je fais un effort pour rester concentré jusqu'au bout mais mes pensées son tournées vers autre chose...

Lorsqu'enfin, Pixis sort une bouteille et m'invite à une partie d'échec, je décline poliment, prétextant que des obligations m'attendent ailleurs puis je m'éclipse rapidement.

Ce n'est ni plus ni moins qu'un demi-mensonge. Le bien-être de mes subordonnés fait parti de mes priorités.

Mais Levi... Eh bien c'est Levi. Je ne le considère pas comme une obligation ou un simple subalterne. Il m'est si précieux...

Je fais un petit détour par le marché et rejoins à grands pas les écuries, ne voulant pas le faire attendre trop longtemps.

A ma grande surprise je ne le trouve pas, et pendant un instant je crains qu'il ne soit déjà parti. J'aperçois toutefois avec soulagement sa jument qui est toujours dans son box, en train de mâchouiller son foin avec le même flegme que son cavalier.

Bon, je vais en profiter pour prendre soin de ma monture en l'attendant, cela fait longtemps que je n'ai pas eu ce loisir.

Une vingtaine de minutes plus tard, je vois Levi arriver tranquillement vers moi. Je décide de le taquiner un peu.

Eh bien, c'est à cette heure là qu'on arrive ?

Il me rétorque qu'il savait que j'allais être en retard, alors il a pris son temps.

La Noblesse des Sentiments [EruRi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant