L'OCEAN DANS SES YEUX [ERWIN]

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LA NOBLESSE DES SENTIMENTS

XIV. L'OCEAN DANS SES YEUX.

Il s'était trompé.

Levi ferme les yeux alors que le vent du large fait voler ses cheveux de façon anarchique.

''Levi, c'est non.''

Telle est sa réponse. Le ton est calme mais catégorique, ne lui laissant aucune possibilité de négocier.

''Je ne changerai pas la formation.'' Ajoute-t-il pour clore définitivement le débat.

Le caporal Levi plisse les yeux, son regard dur et sombre ancré dans celui de son supérieur pour le défier.

Les deux hommes se fixent sans ciller pendant un long moment.

Levi ne veut pas céder mais il sait très bien qu'il ne gagnera jamais contre lui. Il a beau être buté, Erwin a toujours été le plus obstiné des deux.

''Très bien, je te fais confiance.'' Lâche-t-il à contrecœur.

Sur ces mots, il se détourne de lui et s'apprête à sortir du bureau. Sa main est posée sur la clenche lorsque Erwin l'interpelle.

"Levi, attends."

Le soldat, la mâchoire crispée, s'oblige à se tourner à nouveau pour lui faire face. Le major s'est levé, une main posée sur son bureau, l'autre sur un carnet usé qui ne le quitte jamais. Il est sur le point de dire quelque chose, mais semble hésitant. Il finit toutefois par renoncer en soupirant.

"Non, rien. Oublie..."

Levi prend congé et Erwin se laisse choir sur son siège avec dépit. Ses doigts se promènent sur la couverture en cuir reliée de son vieux carnet. Il l'ouvre ensuite et tourne les pages jusqu'à trouver celle qui l'intéresse. Posant à plat le carnet, il observe la marguerite séchée tout en se demandant quel serait le meilleur moment pour le lui dire...

 Posant à plat le carnet, il observe la marguerite séchée tout en se demandant quel serait le meilleur moment pour le lui dire

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Froid.

Les flocons ont cessé de tomber, mais l'air reste glacial. Même les rayons du soleil ne parviennent pas à réchauffer sa peau.

Frissons.

Le caporal enfonce ses mains au fond des poches de son manteau et serre les poings en observant le ciel sans nuage.

Crispation.

Erwin, qui l'a finalement rejoint et se trouve à présent derrière lui, l'observe silencieusement. Sa nuque rigide, son dos parfaitement droit, les muscles de ses bras tendus à l'extrême. Il lutte pour contenir sa colère... Et son impuissance.

Le major s'approche doucement et retire un de ses gants avant de plonger sa main dans la poche Levi. Ce dernier frémit légèrement avant de tourner la tête vers lui, les sourcils arqués, interrogatif. Erwin lui offre un sourire d'excuse, répondant à sa question muette en enveloppant sa main de la sienne afin de lui donner un peu de sa chaleur. Le brun ne se dégage pas.

La Noblesse des Sentiments [EruRi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant