Quelqu'un de bien

Chapitre 17 : surprises

Assise sur la chaise haute du comptoir de la cuisine, Charlie ne se gênait pas pour observer son compagnon s'activer derrière le comptoir. Bucky préparait depuis quelques minutes le repas du soir et il surveillait la cuisson d'un plat qu'il avait mis au four tandis que la blonde épluchait le courrier du jour. De la publicité, cinq périodiques et trois enveloppes. Parmi les trois enveloppes, deux retinrent l'attention de Charlie. La première était grande et épaisse, adressée à son nom, et estampillée du tampon des services administratifs américains, elle attendait ce courrier avec impatience et sourit en l'ouvrant. Accompagné de tout un tas de paperasse inutile, Charlie trouva dans l'enveloppe le certificat attestant que désormais, aux yeux de la loi, elle n'était plus la gardienne mais bel et bien la mère d'Elliot. Elle soupira, satisfaite, et reporta son attention sur la deuxième enveloppe couleur crème et dont le grammage était de qualité. Elle l'ouvrit proprement dans un bruit net et en tira une carte épaisse qui s'avéra en réalité être une pochette cartonnée vert foncé.

-Un problème Cha' ? demanda Bucky qui voyait son regard circonspect.

-Euh... Je crois qu'on a reçu une pochette de mariage...

Le couple se dévisagea, ne sachant trop comment réagir dans la mesure ou aucun de leur proche n'avait fait part de ses intentions de se marier. Bucky sortit de l'espace cuisine et se plaça derrière Charlie pour observer le morceau de papier cartonné dans ses mains. L'objet était de qualité supérieure, un ruban argenté agrémenté d'une petite broche en forme de fleur retenait deux rabats vert sapin qui ressemblaient à de la dentelle et derrière lesquels se devinait une carte.

-Monsieur et Madame Barnes-Neel ? s'étonna le brun qui avait pris l'enveloppe dans ses mains pour s'assurer que le facteur ne s'était pas trompé.

-Donc c'est bien pour nous... dit-elle sans relever la fusion de leurs deux noms. Qui pourrait...

-Il n'y a pas d'expéditeur.

Délicatement, elle tira sur le ruban et le posa sur la surface en face d'elle. Bucky se tenait à ses côtés, quelque peu tendu et prêt à agir si quoi que ce soit d'étrange venait à se passer. Elle ouvrit les deux rabats et découvrit la face ornée d'une carte. Il s'agissait d'une couronne de fleurs de couleurs vives et agrémentées de petites touches de vert, en son centre un énorme « félicitations » était tracé à l'encre noire. N'y tenant plus, Charlie retourna le bout de papier cartonné et chercha le nom de leur mystérieux correspondant.

-H. Z. tu penses que c'est...

-Zemo... gronda Bucky.

Le texte sur la carte était succinct, mais le super soldat reconnaissait la touche nonchalante du sokovien. A l'encre noire, on pouvait lire sur la carte : « Un choix contestable Charlotte, mais ne rien vous offrir alors que vous avez épousé le sergent Barnes serait incorrect de ma part. La broche du ruban faisait partie des trésors de la famille royale sokovienne. Vous apprécierez sa finesse. H.Z. »

Charlie en avait le souffle coupé et elle était persuadée que si elle s'était tenue debout, elle en serait tombée à la renverse. Qu'Helmut Zemo lui envoie une lettre était plus qu'inattendu, elle ne pensait même pas qu'il avait connaissance de son existence (c'était mal le connaitre) mais qu'en plus il lui offre un « cadeau de mariage » alors là... Rapidement, elle saisit son smartphone et ouvrit son moteur de recherche, sous le regard de Bucky qui relisait les quelques lignes, y cherchant un quelconque message caché. Les résultats ne tardèrent pas à arriver puisqu'elle avait toujours accès à une banque de données plus élargie que la normale. Elle ouvrit une page spécialisée dans les bijoux précieux.

La broche y était en effet répertoriée comme propriété de la famille royale de Sokovie. Loin dans la liste car considérée comme « petit trésor » (elle faillit s'étouffer). La photo correspondait pierre pour pierre à l'objet sur le plan de travail. En cliquant sur le détail, elle apprit que les huit pétales étaient composés de diamants purs, qu'ensuite huit perles naturelles sertissaient l'émeraude au centre du bijoux, le tout reposant sur une épingle en or blanc 24 carats. L'objet était estimé à plusieurs millions de dollars et il était précisé que la famille royale l'avait acheté pour plus de 35 millions.