Point de vue Dae-yang :
Je marche seule, les cris des personnes ayant perdu un enfant se propagent tout autour de moi, et je finis par tomber, la main sur ma bouche comme pour étouffer le cris d'horreur qui me submerge. Je ne sais même plus quoi penser, pourquoi il a fallu que cette catastrophe se passe, à force de croire que les mauvaises choses n'arrivent qu'aux autres, on en oublie que nous aussi nous sommes vulnérables.
Je m'assois près de l'eau, et regarde la mer, cette faste étendu d'eau qui ne semble pas avoir de fin. C'est là-bas qu'il est mort, noyé, quand j'y pense n'est-ce pas l'une des pires manières de mourir ? Je reste comme ça quelques secondes, comme coupé de tous ce qui m'entours, comme si je n'entendais plus ces cris infâmes de personnes détruites. Je suis parti dans mes pensées et je ne fais plus rien que de regarder l'eau, encore et encore. Jusqu'au moment ou un bruit étrange me parvienne, je reviens à moi et tourne la tête vers ma droite, là-bas près des gros rocher un garçon, aussi grand que moi qui regarde l'eau et qui lance une sorte de couverture en hurlant. En sortant du contexte ont pourrait facilement le prendre pour un fous, mais moi je sais pourquoi il agis comme ça, je le comprend.
Alors sans rien dire, je continu à le regarder et égoïstement je suis contente que se garçon ressente ce que je ressens, car grâce à ça je me sens moins seule, et je prend aussi conscience que si je l'avait été, j'en aurais voulu à la terre entière, je me serais demandé pourquoi moi et pas les autres ? Pourquoi les autres ont survécus et pas mon frère ? Pourquoi lui et pas les autres ?
Alors oui ces questions sont tristes et horriblement égoïstes, mais pourtant c'est ce que j'aurai pensé si ils n'étaient pas des centaines à mourir aujourd'hui. Je regarde encore une fois vers le garçon énervé, et cette fois je constate que lui aussi me regarde. Je reste quelques secondes comme ça, à lire toute la peine du monde dans ces yeux, et je détourne mon regard, le voir ainsi me fait prendre encore plus conscience des choses.
- Hey !
Je regarde encore à ma droite, c'est lui qui m'a appelé c'est sur, je le regarde sans trop comprendre et sans rien dire.
- Ils sont morts ?
Mon expression change, alors il est dans dénis ? Il n'accepte pas la vérité ? Est-elle trop violente pour lui ?
- S'il te plait dis moi que c'est un cauchemars.
Il prononce ces derniers mots en tombant à genoux, je vois qu'il pleure, la tête baissé qu'elle scène de film, tout à fait réaliste. J'aimerais être dans un film actuellement, mais j'ai beau chercher partout, je ne vois aucunes caméras à l'horizons.
- Ils sont morts, mais il y a des survivants. dis-je
- Combien ?! demande le garçon en criant
- Pour les lycéens une soixantaine, voir plus on ne sait pas pour le moment.
- Tu dis ça avec tellement de facilité.
- Il n'y a rien de facile.
- Ah oui ? Alors ou sont tes larmes ?!
Sa voix, forte se propage en écho autours de nous, mais entendre des gens qui crient ne surprend plus personne aujourd'hui.
- As-tu seulement perdu quelqu'un ? Ressens-tu seulement de la peine ? demande t-il encore
- Comme la tienne ? Oui, mille fois oui.
- Qui est mort ?
- Plus de 300 personne sur plus de 400 et ils n'ont pas retrouvés tous le monde.
- Je le sais ça !
A chaque fois qu'il parle sa voix se propage partout autour de nous, en temps normal ça m'énerverais que quelqu'un puisse passer ces nerfs sur moi, mais là ça ne me fait rien.
- Qui tu as perdu toi ? As-tu seulement perdue quelqu'un ? demande t-il
- Laisse moi. dis-je en me levant et en me braquant
Je commence à m'éloigner et à retourner vers les boxes, je veux partir loin de ce gars, il me rappelle beaucoup trop que Hope est parti, et même si je sais que de retourner le voir à côté de tout ces corps ne m'aidera pas, je préfère prendre cette dernière option.
Mes parents sont toujours là, ils discutent avec les secours, l'homme qui est est allée repêché mon frère. Tout le monde est touché par l'événement et la police ne dit rien, elle se contente de faire barrière fasse aux journalistes qui viennent aux nouvelles.Je me contente de rester assise là vers mon frère en le regardant, pendant de longues minutes. Je suis perdue, anéanti et je me sens coupable de l'avoir pousser à monter dans ce bus. J'ai l'impression d'avoir participé à sa mort et cela me bouleverse. Je n'ai rien d'autre à faire, seulement de rester assise et laisser mes larmes couler sans un bruit, faire un début de deuille sans pour autant y croire.
Ce que j'ai perdu est bien plus important que tout le reste aujourd'hui, et jamais je ne pourrais rattraper cela, ni retrouver cette chose perdue. Son âme est tout simplement dans l'océan, dans cette grande étendue bleue qui maintenant me terrifie.
- Dae ?
Je me retourne et regarde ma mère accompagnée de mon père. Elle me regarde tout juste, ces yeux sont rouges et sa peine perceptible à des kilomètres.
- Nous rentrons, nous reviendront à l'hôpital pour le corps de ton frère.
- D'accord.
Je les laisse partir, moi qui suis grande je peux me débrouiller seule, mais pour le coup je ne sais pas où je vais aller, ni ce que je vais faire. A l'heure actuelle je redoute seulement la fin de la journée et à la nuit qui laissera place à un jour nouveau, sans mon frère.
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Les enfants de la mer - J.jk
Ficção HistóricaLe 16 avril 2014 le Sewol un ferry coréen coule et emporte avec lui 304 personnes dont la plupart sont des lycéens du lycée Danwon de la ville d'Ansan en corée du sud. Mon histoire est basée à 90% sur cette horrible tragédie et il me tient très à c...