Chapitre 21 : Thanksgiving Day
« Celui qui suit la foule n'ira jamais plus loin que la foule qu'il suit. Celui qui marche seul peut parfois atteindre des lieux que personne n'a jamais atteint ! »
- Albert Einstein -
// 22 novembre 1979 //
Depuis des années, Julian n'avait plus besoin de réveil. Son cerveau semblait s'être câblé sur les minutes qui s'égrenaient et il arrivait à se lever à l'heure pour les cours. Son arrivée aux Etats-Unis l'avait détraqué un temps : il avait subi les effets du décalage horaire de plein fouet. Aujourd'hui, tout était rentré dans l'ordre et, ce matin-là, il ouvrit les yeux à huit heures, l'esprit encore brumeux de sommeil. Il roula sur lui-même et enfouit son visage dans son oreiller. Ce n'était pas parce qu'il arrivait à se réveiller qu'il parvenait à sortir de son lit avec facilité.
En soupirant, il se maudit pour avoir veillé si tard la veille. Il était resté jusqu'à deux heures du matin avec Liam, Aileen, Théa et Othilia à surveiller la potion et à faire des essais pour briser les strates de sortilèges que mentionnaient les runes traduites. En deux semaines, Théa et Othilia s'étaient révélées d'une aide inestimable. Il avait eu raison de leur demander de l'aide et même Liam s'en était rendu compte. Avec Othilia, ils formaient un duo de potionistes redoutables et avançaient plus vite que prévu sur les parties mineurs de divers élixirs nécessaires. Ils avaient en revanche dû recommencer la potion principale, trop endommagée par Albert leur chaudron défectueux qui avait rendu l'âme une semaine auparavant. Une telle longévité poussait quand même au respect et ils l'avaient entreposé dans un coin de la pièce, comme une mascotte bienveillante. Aileen, quant à elle, se chargeait des recherches théoriques et avalaient les livres le plus vite possible pour trouver des traces de ce rituel ancien, sans succès. Lui et Théa travaillaient la partie des sortilèges. Certains lui donnaient un mal de tête pendant des heures tant ils étaient complexes, composés de maillages si entrelacés que les démêler pour en comprendre le fonctionnement s'avérait être presque impossible pour des élèves de sixième année. Pour la dixième fois au moins, Julian se demanda pourquoi le corbeau les avait choisis eux pour une tâche si compliquée et non des briseurs de sorts ou des professeurs chercheurs en sortilèges reconnus. Ce contre-rituel était d'un niveau rarement observé d'après ce que Aileen avait lu sur le sujet. Ce qu'il servait à garder ne pouvait avoir qu'une valeur à la hauteur de sa complexité. Un objet ? Un endroit ? Un élément naturel aux propriétés magiques ? Ils l'ignoraient pour le moment et le corbeau n'avait plus donné signe de vie. Au fond de lui, Julian en était soulagé. Soit il n'était pas au courant que Liam s'était entouré de personnes pour l'aider à percer le rituel, soit il le savait mais laissait faire. Julian espérait que c'était la deuxième option.
Alors qu'un faible rayon de soleil perçait les rideaux pour le frapper dans l'œil, il se décida finalement à se lever. Dès qu'il posa le pied par terre, il manqua de trébucher sur une cravate abandonnée et il retint un juron pour ne pas réveiller ses camarades de dortoir. Il se levait souvent en premier ou après Enjolras. Le lit de ce dernier était d'ailleurs vide, tout comme celui de Wilde, ce qui était plus surprenant. Il allait dépasser un Liam profondément enfoui sur sa couverture quand une voix sur sa gauche perça la pénombre :
- Pourquoi tu te lèves si tôt ?
Julian sursauta et se figea en même temps, à l'image de ce que son cœur venait de faire dans sa poitrine.
- Merlin Noah ! jura-t-il en reconnaissant sa voix.
A moitié redressé sur son matelas, il distingua la silhouette de Noah et surtout celle de ses boucles en bataille. Il s'approcha à pas légers.
VOUS LISEZ
L'héritage d'Ilvermorny : La baguette de Salazar Serpentard [1]
Fanfictie1979. La première guerre des sorciers fait rage et Voldemort ne cesse de progresser dans sa quête de pouvoir. L'Angleterre est plongée dans la terreur et la déroute. Julian Shelton, sang-mêlé de seize ans, vient de perdre sa mère dans un attentat r...