Après leur mariage,Ouma s'était absentée pendant deux ans.
Laye s'était bien comporté. Il n'avait pas faillit à son serment .Au retour de son épouse, Laye s'installa à Daaray . Il participait à toutes les cérémonies de mariage,de naissance et de décès. Il suffisait qu'on l'informât . Il était très riche et il était toujours prêt à aider et à rendre service. Quant à Ouma , elle était une femme exemplaire.
Ce qui faisait d'eux le couple le plus admiré du quartier. Ils se comprenaient bien et ne se querellaient jamais.Ouma accoucha d'une fille . Après leur libération de la maternité, Soga chercha un petit nom pour sa fille . Le jour du baptême, on l'a nomma Fati .
- Ouma , dit Mr Soga , puisque le nom de la fille aînée ne doit pas être prononcé au su et au vu de tout le monde d'après la tradition, je propose que nous l'appelions Lola.
- Lola est un joli surnom. Tu as bien réfléchi car Lola représente l'association des quatres initiales de nos deux noms . Si tu ne l'avais pas remarqué, je te le rappelle.La petite faisait le bonheur de ses parents . Trois ans plus tard, Ouma donnait naissance à sa seconde fille . Soga l'ui donnait le nom de sa belle mère Aïcha. Cette fois encore il fallait lui trouver un surnom , car aucun des deux parents ne pouvait l'appeler par ce nom .
Lorsque son homonyme assista au baptême, elle traira Aïcha de vilaine.
Votre fille est comme une louve , dit-elle ! Elle mérite pas mon nom . Vous souhaiterez qu'elle devienne comme moi n'est-ce pas ? Elle ne le sera jamais ! Par contre je lui souhaite bonne chance et longue vie!Elle garda le bébé un instant dans sa main . En le remettant à sa mère, elle le baisa au front puis le remet à sa mère.
- Tiens ma Loulou ! Soit belle et rend tes parents heureux ! Surtout sois sage ma louve!Ce fut un ouf de soulagement pour les parents qui cherchaient comment l'appeler. A partir de ce jour , ils l'appelèrent Loulou.
Ouma accoucha d'une troisième fille quatre ans après. Son père, Mr Laye fur nommé directeur général d'une société de la place, le lendemain de la naissance de sa fille. Pour rendre hommage à sa défunte mère, il l'a baptisa Marie. Cette fois encore la tradition intervint. Marie devient petit chou . On la nomma Chouchou.
Ouma est de bonne moralité. Elle avait finit par apprendre un bon comportement à son mari ; elle lui apprenait la morale comme on lui en faisait à l'école,car après chaque mauvais comportement, elle lui faisait le reproche et lui dictait l'attitude à adopter lorsqu'il se trouvait devant telle ou telle situation.
C'était ainsi que Mr Soga priait régulièrement, il faisait un mois de carême et il enlevait sa zakat à l'instar de ses frères musulmans.
Laye ne ratait aucune prière de vendredi. Mais il n'avait pas encore effectué son pèlerinage au lieu saint de l'islam.Toutes les voisines d'Ouma l'enviaient . Elle avait un beau et bon mari qui passait pour l'homme le plus saint du Quartier
Saint ? Oui , si on peut le dire. Il trichait quelques fois , mais cela était sans incidence sur la vie du couple. Il était toujours là au moment où on a besoin de lui . Son travail le retenait souvent à des heures tardives mais il prévenait toujours.
Il évitait de tomber dans le piège des étudiants en ne jouant pas leur jeu. Et cela pendant dix-huit ans. Il avait pu respecté son serment par amour pour celle qui avait su le tirer de l'enfer.Il n'avait pourtant pas oublié Lami. Mais le fait qu'elle soit devenue une sainte soeur lui ôtait tout espoir de réconciliation.
Lami s'était réfugiée dans l'église pour ne pas trop souffrir. Mais un jour elle finit par mourir à la suite d'un arrêt cardiaque .
Les nouvelles du décès de Lami sont parvenues à Mr Laye.il n'avait rien dit à sa femme. Lui qui s'était résigné à jamais,reprit goût de revivre son amour pour L'ami à titre posthume.
Pendant deux jours, il faisait son deuil . Il restait dans sa chambre enfermé et vivait sa peine. Elle avait juste dix-huit ans lorsqu'ils s'étaient rencontrés. Il revoyait toutes les images de leur amour depuis le début jusqu'au dernier jour. Et lorsqu'il arriva au moment fatal de leur séparation, il éclata en sanglots.
Pendant que le père se morfondait pour la mort de sa défunte amie,les trois filles accompagnées de leur mère parcouraient les différents centre d'examens à l'écoute de leurs résultats : Lola au baccalauréat,Loulou au brevet et chouchou au certificat.
De retour , ouma frappa à la porte,elle le trouva méditant et pensait que son mari s'inquiétait pour des examens de ses filles . Elle cria en même temps que les enfants.
- chéri, chéri réveille-toi ! Aujourd'hui est le plus beau jour de notre union!
Nos filles sont toutes admises!Il sursauta . Réveillé et Revenu de de très loin dans les nuages ,il se jeta dans les bras d'Ouma et il pleura à chaudes larmes. Content de la réussite de ses enfants, puis pleurant la mort de son inoubliable bien aimée L'ami. La tête posée sur l'épaule droite de sa femme,les larmes coulèrent et les idées de bousculèrent:
<<pourquoi meurt-elle aujourd'hui où je suis au top de ma joie ?je suis son assassin ! Elle aurait dû être la mère de mes enfants et prendre la place d'Ouma ce jour ! Quel dommage !
Je l'ai tué. Elle était morte à petit feu ,par ma faute ! M'a-t-elle vraiment pardonné comme elle me l'a écrit ? Dieu me pardonnera t-il ? Pauvre Lami! Que Dieu te pardonne ! Que la terre te sois légère ! Amine >>.Il rentra dans sa douche,se lava les yeux et sortit féliciter ses enfants en les prenant une à une dans ses bras.
- ha ! Dit-il, émerveillé. Vous me comblez de joie mes chéries ! Je suis très fier de vous toutes. Nous allons arroser votre réussite. Faites vos listes et apportez les moi . Prenez tout votre temps. N'oubliez surtout aucun détail mes enfants ! Vous avez jusqu'à demain matin pour me les faire parvenir !Puis il retourna dans sa chambre . Cette belle surprise l'arracha de son malheur. Il ne pensa plus qu'à l'organisation de l'arrosage car il voulait vraiment rendre heureuses ses filles . Une façon de leur rendre la monnaie de ce grand plaisir qu'elles venaient de lui offrir.
- Cette fête doit être une réussite Ouma ! Dit-il à sa femme. Il faut t'en mêler .Le petit ami de Lola fut mis responsable de l'organisation. Il a confectionné des badges à toutes les filles qui étaient sollicitées pour y jouer un rôle quelconque. Un restaurant de la place fut proposé à Mr Soga pour abriter la fête. Arrange-toi, dit-il pour qu'il n'y ait pas de badauds qui pourraient déranger la quiétude et le sens sérieux de la fête. Ce qui fut fait.
Mr et Mme Laye étaient à l'invitation juste pour écouter les discours d'ouverture. Ce discours fut préparé par leurs trois filles et lu par la benjamine.
" Chers camarades, filles comme garçons,
Ce couple que vous voyez en face de nous ,sont nos parents. Mr et Mme Abdoulaye Abdou.
Les mots nous manquent, les expressions aussi. Nous ne pouvons trouver les mots,dans aucun dictionnaire quelqu'en soit son volume,dans aucune langue quelqu'en soit son vocabulaire ,dans aucun language quelqu'en soit son style,pour les qualifier .
Nous ne pouvons les remercier assez car leur devoir ils l'accomplissent avec toute l'ardeur de leurs forces. Ils le font de si bon cœur que nous ne savons pas exactement à quel endroit de notre corps se situe le plaisir que nous sentons. Celui d'être leurs enfants et d'être aimées.
Nous pouvons seulement retenir qu'ils n'ont pas de semblables. Ils n'auront aucun égal à nos yeux , ni ici-bas,ni dans l'au-delà ; ils sont par conséquent uniques en leur genre.Ils nous ont tous donné,ils ont instruit en nous la patiences, l'amour du prochain et l'amour du travail . Ils nous ont donné l'éducation qu'ils nous fallait. Inscrites dans l'école le plus chère du pays, nous avions quant à nous , juré de leur offrir ce bonheur. Celui d'admettre ensemble, chacune de son côté. Nous vous jurons une fois encore de continuer dans le même sens papa et maman !
Des cris se firent entendre dans la salle. Des applaudissements vinrent de partout. Les filles serrèrent à trois leurs parents ils formèrent à cinq une boule indissociable.ce fut une photo principale de la famille ce jour-là . Les amis leurs firent des accolades,ils présentèrent leurs félicitations.
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Le Prix Du Silence
SpiritualNotre société de consommation a fait du bonheur, un impératif moral. Il faut être heureux à n'importe quel prix. C'est ainsi que Mr soga voit son amour --pour sa belle-soeur --grandir, car cette dernière, elle aussi, est attirée par le charisme et s...