9-1-1 - Renaissance - Ep4.14

Chapitre 2

Bobby venait de finir de mettre la table.

C'était un homme d'une bonne cinquantaine d'années. Pompier depuis son plus jeune âge, il avait atterrit à Los Angeles pour échapper à son passé. Il y avait renoué avec son avenir. Il y avait une épouse et des amis. Une famille de cœur.

Et puis, il y avait retrouvé Holly.

Il avait enfin eu le courage de lui dire la vérité sur leur filiation. Il avait enfin le droit de se comporter avec elle comme un père et non plus comme un frère. Il avait enfin retrouvé sa place. Même si Holly continuait de l'appeler par son prénom, il sentait qu'elle se rapprochait de lui, un peu plus chaque jour.

Ça lui faisait un bien fou.

– Je crois que je commence à m'habituer à te retrouver à la maison tous les soirs, s'amusa Athena en venant le rejoindre.

Quasiment du même âge que son époux, Athena était une déesse à la peau d'ébène. Elle avait une voix grave et sensuelle et un caractère bien trempé.

– Ne t'y habitue pas trop, répliqua-t-il. Je compte bien reprendre mon poste.

– Alors, je vais profiter de chaque minute, lui sourit-elle alors qu'il déposait un baiser sur ses lèvres. Comment ça se passe avec Holly ?

– On parle, admit-il. On prend le temps de refaire connaissance.

– Elle doit avoir des tas de questions.

– Oui mais nos échanges sont dans les deux sens. Je veux dire, je m'étais préparé à devoir être pressé de questions mais finalement je me retrouve à en poser moi aussi.

– Elle t'a parlé de quoi ?

– De l'Irak, d'Owen et de Max, de leur relation. Je lui ai dis que je le savais, que Max me l'avait dit.

– Comment elle l'a pris ?

– Plutôt bien, affirma-t-il. Je crois qu'elle commence à me refaire confiance.

– Bobby...

– Je ne me plains pas, c'est normal, je l'ai trahie. Je lui ai menti toute sa vie.

– Elle t'aime.

– Je sais et je fais tout pour qu'elle comprenne à quel point moi aussi je peux l'aimer.

– Elle le sait.

Bobby serra la main de sa femme pour la remercier. Elle le soutenait, elle l'aidait, elle lui redonnait confiance en lui et il en avait cruellement besoin.

– Est-ce que vous avez évoqué le sujet de sa mère ?

– Pas encore, admit-il. Elle ne me pose aucune question sur elle, comme si ça ne l'intéressait pas.

– Est-ce que tu as envie de lui parler d'elle ?

– J'aimerais qu'elle en sache autant que moi mais je ne veux pas la brusquer.

– Ça fait dix jours qu'elle sait que tu es son père. Bobby, il est plus que temps de lui parler de sa mère.

– Je sais, soupira-t-il. Mais je ne sais pas vraiment quoi dire, ni comment amener ce sujet.

– Aborde-le, l'air de rien, lui conseilla-t-elle. Si vraiment elle ne veut pas en parler, n'insistes pas. Tu lui auras au moins signifié que tu es ouvert à la discussion. Elle reviendra vers toi quand elle voudra en savoir plus.

– Je voudrais pouvoir lui parler d'elle sereinement mais je lui en veux. Je me rends compte, que je lui en veux terriblement de l'avoir abandonnée. Je ne veux pas lui transmettre ma colère.