C'est quand je rentre ce soir, après une heure à nourrir les canards déjà plantureux de l'étang ####, que je passe à nouveau l'enfer blanchâtre, dansant comme une flamme sur la façade grise du Palais de justice. Le coucher de soleil lui donne des allures plus mystiques encore. Quelque chose semble avoir changé, cependant. Au centre, un gros œil en haut relief fixe maintenant les passants.Il me semblait pourtant avoir vu une sphère, semblable à un soleil, tout à l'heure...
J'approche, encore, comme hypnotisée par le globe calcique. Assez proche pour que je puisse le toucher. Mes instincts me hurlent de partir, mais l'attraction est trop forte. Avant que je ne réalise ce qui est entrain de se passer, je trouve mes doigts déjà posés dessus.
La lumière environnante s'intensifie, comme si l'on avait superposé la lumière blafarde d'un hôpital à la lumière du soleil déjà présente, elle s'intensifie jusqu'à m'aveugler, paralysant ainsi tous mes sens...
...Et me voici à genoux sur de la terre rouge vif. Je lève la tête vers un ciel bleu marine, sur lequel sont fixées des étoiles blanches, ainsi que des planètes. Les couleurs sont bien trop vives pour ne serait-ce que sembler naturelles... L'on dirait davantage un décor de théâtre grotesque, peint à l'huile et retouché à l'ordi. Rien ne semble vivant ici.
Les formes blanches, vaguement humaine, valsent et trépassent. Elles prient, prient une énorme boule de feu autour de laquelle tournoient des bras et jambes humaines.
Le soleil...
Les silhouettes dansent telles des flammes, perdent leurs formes, fusionnent et se divisent, se rejoignent et s'entre-tuent.
Et moi, je suis à genoux.
Dans mon dos, mes mains liées.
Je suis le sacrifice.
Je regarde la boule de feu devenir de plus en plus grosse, puis l'homme à la lance, ou ce qui y ressemble qui s'est posté devant moi. Il m'approche. Des centaines d'yeux se forment sur l'étendue informe lui servant de corps.
Il approche, et plante sa lance dans ma poitrine.
La douleur est vive, brûlante. Je crache du sang avant de sombrer dans le noir...
Une lumière aveuglante me sort de la torpeur, et une jeune femme en blouse blanche se précipite vers moi. Voyant mon regard, sûrement empli d'incompréhension, elle prend la parole.
«Vous êtes à l'hôpital mademoiselle, comment vous sentez vous ? »
- Euh...f...fatiguée...
- l'on vous a trouvée allongée par terre, inconsciente, près de palais de Justice.... Dans une large flaque de sang...
...
- De sang ?...
Je me redresse et touche mon plexus, l'endroit où l'homme m'a poignardée... Puis regarde à nouveau l'infirmière
- Suis-je blessée ?
La jeune femme marque une pause.
- Non...
Aucune douleur dans ma poitrine... ni nulle part ailleurs. si ce n'est un affreux mal de crâne.
- D'où vient le...
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase. Deux personnes encapuchonnées font irruption dans la pièce. Bien que je ne les aie jamais vus, il est aisé de reconnaitre les gens de la Fondation. Ils s'entêtent tout de même à me montrer l'œil de Naga, prenant soin de ne pas laisser l'infirmière voir accidentellement leur visage. Et je montre le mien en retour.
VOUS LISEZ
Behind the Scene : les contes d'une organisation secrète (réécrit)
Fantasy« Notre cerveau ne peut percevoir qu'1 % de la réalité qui nous entoure... » Une phrase bien étrange, sur un carnet abandonné, et trouvé sur une route par un nomade habitué à l'ésotérisme. Un écrivain ? Un illuminé ? Ou encore une organisation secrè...