Je retourne dans l'hôpital, essayant de me rappeler du chemin que j'ai emprunté. Je ne me sens pas très bien, dans ces couloirs tortueux. Sûrement ces vieilles seringues dans lesquelles je me suis étalé. Alors que je suis en mission, très malin de ma part...
Un râle de détresse, résonant derrière moi, me sort de mes pensées. Je me tourne pour voir une personne s'aidant comme elle peut du mur pour marcher, laissant derrière elle des trainées de sang..
« Excusez moi ? »
le râle continue. Et, alors que j'approche, la personne, jeune femme rousse, s'éloigne vivement, poussant un cri.
« Ne...ne vous en faites pas. je lève les mains. Je ne vous ferai aucun mal. Ne vous en faites pas. Je vais appeler les urgences... »
« May !! »
Une voix masculine me tire de cette étrange torpeur. Naadesh s'approche, suivi de Rav-Bellkandar qui amène, accrochée à son bras, une jeune femme rousse blessée.
Une copie parfaite.
à sa vue, la chimère cesse de bouger, dégaine son arme, avant de la tuer de sang froid.
Un frisson désagréable me parcourt l'échine. Une réaction que j'ai toujours, alors que je vois un collègue tuer quelque chose qui m'a encore l'air inoffensif. Mais, comme pour me remettre dans le bain, le corps de la "jumelle" se change en une immonde masse noire. Un autre coup d'épée. Ça hurle, et ça meurt. Une balle transperce le torse de l'autre jeune fille. Celle que j'allais aider. Elle pousse un cri perçant avant de devenir poussière... Une poussière qui se rassemble pour former un corps, qui me fonce dessus. Je parviens à la bloquer de justesse.Et ainsi, des coins, des murs, du plafonds émergent d'autres jeunes femmes semblables, dont la bouche démesurée semble produire un long cri silencieux.
Il va falloir se battre.
Nous nous rassemblons par réflexe, avant de dégainer les armes. Aucune ne doit rester. Les monstres nous regardent, affamés de cœurs qui battent et d'âme vivante. Ils nous sautent dessus, et rencontrent une deuxième mort. Le sang noir nous gicle au visage, tandis que les armes déchirent les chairs nacrées. Je fais un signe de mains, et des ronces puissantes émergent du sol, pour broyer les os des créatures comme s'ils étaient de papier.
J'ignore comment j'ai appris cela, mais c'est bien pratique.
Leur nombre commence enfin à décroitre, et bientôt, l'existence de ces choses n'est plus qu'un souvenir.
"Où est Yvaan ?
Je regarde la chimère empaler de son bras la dernière de ces choses.
- à la source du problème."
Je le suis jusqu'à la salle de lobotomie, où, sur un lit sale, se trouve une jeune humaine rousse en robe blanche, ou, devrais-je dire ce qu'il en reste. Des tuyaux aussi noirs et visqueux que le sang des créatures sont fixés partout sur son corps. Enfin.. c'était le cas avant. Maintenant, la moitié d'entre eux sont arrachés, et pendent lamentablement du plafond. Comme pour encercler une scène à laquelle j'aurais souhaité ne jamais assister.
Yvaan est là aussi, bien que j'ai du mal à le reconnaitre. Sa mâchoire reptilienne étirée à ce que j'espère secrètement être son maximum, il avale le corps de la gamine sans la moindre pitié.
Malgré tous le respect que j'ai pour mon collègue, je serre les dents et détourne le regard, espérant que cela m'aide à supporter un peu mieux les sons des craquements d'os. Ce n'est qu'une fois son met terminé que mon acolyte nous remarque. Il nous fait face, la bouche pleine du sang de sa victime qui coule abondamment sur son uniforme.
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Behind the Scene : les contes d'une organisation secrète (réécrit)
Fantezie« Notre cerveau ne peut percevoir qu'1 % de la réalité qui nous entoure... » Une phrase bien étrange, sur un carnet abandonné, et trouvé sur une route par un nomade habitué à l'ésotérisme. Un écrivain ? Un illuminé ? Ou encore une organisation secrè...