Au revoir Professeur et retour à la Fondation

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« Hey ! Nice tattoos ! S'écrie le barman, alors que nous entrons dans la petite pièce bondée, tout éclairée de rouge. Nous prenons place dans un coin sombre au fond de la pièce, où je peux laisser libre court à ma fascination pour la fumée violette se déposant au fond du verre de Rav-Belkandar ; trop fatiguée pour suivre la discussion.

Je ne sais pas ce qu'il a pris, mais c'est rouge. Sa main griffue y verse un nuage violet bleuté qui s'y mélange lentement; Celui de métamorphosis, qui ne peut être pris qu'une fois toutes les cinq heures. je n'avais pas remarqué que nous avions passé tant de temps à l'hôpital.


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Une voix féminine résonne de nulle part, et dès lors, le paysage moyenâgeux et la maison aux briques rouges s'estompent peu à peu, laissant place à une banquette rouge cramoisie, les planches de bois derrière, et mon collègue reptilien, déguisé en humain, montrant ce qui semble être des billets de train à une contrôleuse.

C'est difficilement et non sans douleur que je m'extirpe de mon oreiller, à savoir l'épaule pointue d'Abdel.

- Bien dormi ? Se moque Naadesh une fois la jeune femme partie.

- Mmmm...oui, je suis désolé d'avoir dormi sur toi.

La chimère me répond d'un haussement d'épaule, perdue dans sa contemplation du paysage défilant.

- Où sommes-nous ? je demande, d'une voix endormie

- Dans le train. Nous ne pouvons pas Voyager avec les statuettes, alors nous allons aux locaux de la Fondation.

- Quoi ? Euh...attendez. Ils ont des locaux où l'on peut entrer sans...

le reptilien me répond d'un hochement de tête

- Dans à peu près tous les mondes. D'ailleurs, nous arrivons bientôt.

Sur ces mots, je sens le train ralentir. Fait étrange, étant donné que nous sommes au milieu de nulle part. Autour de nous s'étend un paysage rocheux et aride, dont la rare végétation est petite et épineuse. Paysage qui ne ressemble pas vraiment à l'Allemagne. A vrai dire, je n'ai même pas une vague idée de où nous pouvons être. Même ce train semble d'un autre âge.

- Euh...

- Nous y voilà.

Mes collègues se lèvent et m'invitent à faire de même. Je regarde les gens autour de nous, qui semblent s'être figés dans le temps. L'enfant derrière nous n'a pas fini sa chute, restant ainsi en suspension dans l'air. La contrôleuse est pétrifiée, tout comme le monsieur qu'elle contrôle, dont la bouche est ouverte en une question que nous n'entendrons jamais.

Rav Bellkandar ouvre la fenêtre, laissant par l'occasion un air brûlant envahir le wagon.

- Dépêche toi! Ne les regarde pas trop longtemps. Me somme-t-il, avant de s'en aller par la fenêtre, suivit de près par Yvan, et moi-même, pour atterrir sur la roche blanchâtre. Et ainsi, nous avançons sans bruit dans ce désert. Malgré ma boule au ventre et les mises en garde, je ne peux m'empêcher de tourner la tête vers le wagon resté planté au milieu des rails.

Les gens nous regardent. Tous.

Ils sont restés immobiles, dans la même position, si ce n'est leur têtes maintenant tournées vers nous, et leurs yeux vitreux suivant chacun de nos pas.

Instinctivement, je me rapproche de mes camarades.

« Ne les regarde pas.»

J'obéis. Loin devant nous se dresse un bunker aussi noir que l'obsidienne. Le silence est pesant, mais nous savons instinctivement que dire quelque chose pourrait de causer notre perte. Le besoin de regarder en arrière se fait de plus en plus puissant à fur et à mesure que nous avançons. Je lutte pour ne pas y céder, et rester concentré sur l'étendue blanche et bleue vide qui se déploie devant nous, priant silencieusement pour que l'on arrive vite.

Et nous y voilà, enfin! J'entends le bruit du train qui redémarre, alors que la porte du bunker s'ouvre devant nous.

Regarde devant toi, et pense à la formule.

Dans la pièce, il n'y a que du noir. Je ne peux attendre de retrouver l'aura chaude et mystérieuse des couloirs de la Fondation.

Une petite silhouette, se révélant n'être autre que le scribe lui-même, émerge de la pénombre pour nous accueillir. Je le salue, et mes camarades me font passer les objets que je lui donne de suite, avant qu'il ne s'écarte pour nous laisser entrer.





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Behind the Scene : les contes d'une organisation secrète (réécrit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant