Chapitre 26

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Désolée mes amours de ne pas répondre à vos commentaires, je les vois sakh mais vreument, le manque de temps ne me laisse pas faire.
Je vous aime en tout cas ♥️

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26.

Mounina

- Mounina ! Mounina !
J'ouvre les yeux et tombe sur Aissata et Madina.
- Alhamdoulilah ! s'exclame Aissata.
- Boy danga biir ? demande Madina en riant (Tu es enceinte ?). Si c'est le cas faut juste le dire, pas besoin de faire peur aux gens comme ça.
- Elle est où ? Dis-je en me levant brutalement.
- Qui ça ? Demande Aissata.
- Aminata. Fina. Elles sont où ?
- Quoi ? De quoi tu parles ?
- Elles sont où ? Dis-je en me levant brusquement.
- Mouna, mais calme-toi.
Je fais le tour du bureau en demandant après Aminata mais personne ne l'a vue. Je cours vers l'ascenseur, mes sœurs sur mes talons.
Elles me demandent des explications mais je ne suis pas en mesure de leur en fournir. Aminata. C'est elle qui nous doit des éclaircissements.
Je descends au rez-de-chaussée et demande des renseignements à la réceptionniste. Elle m'informe qu'Aminata est sortie il y a deux minutes. Je me lance aussitôt à sa poursuite. Dans la rue, je regarde dans tous les sens mais il n'y a aucun signe d'elle. Je me prends la tête entre les mains, déconfite.
La ressemblance étrange avec Jamila. Sa venue soudaine à l'entreprise. Comment je ne l'ai pas vu venir ?
- Mounina ! Mais parle-nous, bon sang ! Crie Aissata.
- Je...
Comment je leur annonce ça ? Comment je leur dit qu'on a peut-être une sœur dont on ignorait l'existence.
- Tu as un comportement de lunatique là. Est-ce qu'on a besoin de t'emmener chez le médecin ?
Je sens l'inquiétude réelle dans la voix de Madina. Je sais que je dois avoir l'air d'une folle à courir dans tous les sens. C'est le choc. Une sœur. Elle a quoi, l'âge de Madina ? Tout ce temps...
- Mounina ! Oh ? On te parle ! Insiste Aissata en claquant des doigts.
- Aminata...
- Aminata quoi ?
- C'est notre sœur.
- What ? 
Je les regarde tour à tour. Elles ont les yeux froncés, le visage incrédule, la bouche entreouverte mais d'où ne sort aucun son. Madina éclate de rire subitement.
- C'est une blague ?
- Fina est venue l'accuser d'avoir tué sa mère. Dans la foulée, elle m'a annoncé que Aminata est l'enfant illégitime de papa.
- Comment elle sait ça ? Interroge Madina.
- Je ne sais pas.
- Et elles sont où ? Demande Aissata en regardant dans tous les sens.
- Je ne sais pas.
Je ne sais rien.
- Ce n'est pas possible ? Insiste Madina. I mean, we would've known, right ? (On aurait su, n'est-ce pas ?)
- Okay, dit Aissata en levant les mains en l'air. On se calme et on réfléchit. On doit trouver Aminata. C'est la seule qui peut répondre à nos questions.
Je me souviens que j'ai son numéro dans mon téléphone mais je doute qu'elle décroche. D'ailleurs mon téléphone est quelque part en haut.
- On va la trouver où ?
- DRH, adresse, suggère Aissata, pragmatique.
On remonte en se suivant comme des canards. On trouve rapidement l'adresse avec le DRH, en espérant que ce soit la bonne.
Sans perdre de temps, nous ramassons nos affaires, mettant tout notre planning en stand-by, et nous mettons en route pour chez Aminata.
UNBELIEVABLE.
Notre père aurait eu un enfant hors mariage pendant qu'il était marié à notre mère ? Non. Pas le père que j'ai connu. Pas l'homme que j'ai connu. Sauf que Aminata vient de prouver à quel point l'être humain est sombre.
On se rend à l'adresse indiquée, mais il n'y a que des immeubles à proximité. On se renseigne auprès de gardiens, et ironie, on se retrouve à sortir la photo de Jamila pour demander notre chemin.
Le gardien de son immeuble finit par la reconnaître et nous indique qu'elle habite au rez-de-chaussée. Je pense parler pour toutes quand je dis que la nervosité est à son comble. Je peux presque sentir nos cœurs battre à l'unisson dans un rythme effréné.
Aissata toque et nous attendons avec impatience. Une jeune fille ouvre et nous informe que Aminata est au travail. On demande à l'attendre, elle nous répond qu'elle ne sera pas là avant plusieurs heures peut-être. Je regarde ma montre et il est bientôt 17h. On l'attendra jusqu'à demain s'il le faut.
La jeune fille nous laisse entrer et nous fait patienter dans le salon. Aujourd'hui est un des rares jours où on est ensemble et muettes. L'air est lourd de solennité. Nous allons apprendre si l'homme que nous avons idolâtré est en fait un menteur et un infidèle.
Quelques minutes plus tard, on entend la clé tourner dans la serrure. Aminata s'arrête net en nous voyant. La surprise se peint sur son visage puis elle se ferme comme une huître.
- Qu'est-ce vous faites ici ? Je n'ai pas envie de vous parler. Sortez de chez moi.
- C'est vrai ce qu'a dit Fina ? Demandé-je du tac au tac.
- Encore une fois, je n'ai pas envie de vous parler. Donc sortez, insiste-t-elle en haussant la voix.
- Autant te dire tout de suite qu'on ne bougera pas d'ici avant d'avoir eu des explications, intervient Madina. Donc épargnons-nous les discours inutiles.
- C'est chez moi ici, vous ne pouvez pas m'imposer quoi que ce soit. Vous vous levez et vous déguerpissez.
- Aminata, tout ce qu'on veut c'est que tu nous éclaires sur les propos de Fina, tempère Aissata.
- Je m'en moque de ce que vous voulez. Partez, c'est tout ,s'énerve Aminata.
- Wa lu xew fii ? (Que se passe-t-il ?)
On entend une voix pas loin, puis quelques secondes plus tard, une femme en chaise roulante se présente devant nous.
- Aminata ? Qu'est-ce qu'il y a ? Qui sont ces filles ?
- Personne, maman. Elles s'en allaient.
Elle nous regarde attendant qu'on se lève mais on n'en fait rien.
- Assalamou aleykoum tata, la salue Aissata.
- Wa alaykum salam. Il y a un problème ? Que voulez-vous à ma fille ?
- Juste des explications.
- Explications et vous arrivez en meute chez moi ?
- Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Aminata travaille dans notre entreprise. Et aujourd'hui, une de ses amies a laissé entendre que c'est notre sœur. Nous aimerions qu'elle nous éclaire sur cela.
La dame pâlit.
- Aminata ? Répète-t-elle d'une voix tremblante.
- Vous êtes sa mère, n'est-ce pas ? Insiste Aissata.
- Aminata, dis-moi que tu n'as pas fait ça ?
- Fais quoi maman ? Fais quoi ? Tenté d'obtenir justice pour toi et pour moi ?
- Justice a déjà été rendue, ma fille. Regarde-moi.
- Mais justement ! C'est parce que je te regarde que je sais qu'elle n'a pas été rendue.
- Comment as-tu pu remuer cette histoire ? Pourquoi es-tu allée les chercher ?
- Je ne suis pas allée les chercher. Elles sont apparues dans ma vie. Et là, j'ai su qu'il était temps de leur faire vivre un échantillon de ce que toi et moi avons vécu.
Pendant ce temps, nos regards passent de l'une à l'autre. On ne peut plus se voiler la face.  Cette femme est notre sœur. Je regarde Aissata et Madina et elles sont autant choquées que moi.
La maman se met à sangloter en demandant de l'aide à Allah.
- Tu ne vas pas pleurer encore. Ça suffit. C'est à elles de pleurer pour changer.
Elle nous pointe méchamment du doigt.
- Vous vouliez la vérité ? Votre père est aussi mon père.
Je l'attendais cette confirmation. Néanmoins, j'ai tout de même l'impression de me prendre une gifle. Et je suis sûre qu'il en est de même pour mes sœurs.
- Un père qui n'a pas été foutu d'assumer ses responsabilités, reprend elle. Un père qui nous a laissé livrées à nous-mêmes à la merci des hommes et des éléments. Pendant que vous vous tapiez les écoles les plus chères de Dakar, nous dormions dans la rue. De quelle justice tu me parles maman ? Celle qui t'a mise dans une chaise roulante et elles à la tête d'une entreprise florissante ?
- Tu n'avais pas le droit de remuer ce passé. Tu m'avais promis. Tu ne devais pas les chercher.
- Tu sais quoi ? Les êtres humains ne tiennent pas toujours leurs promesses. Et comme je disais, je ne les ai pas cherchées. C'est la providence qui les a mises sur mon chemin.
- Ey Aminata...
De notre côté, on n'arrive toujours pas à sortir un mot. Cette nouvelle est tout simplement gigantesque.
- Je ne comprends pas, dit Aissata à la dame. Qui êtes vous ? Comment ça se fait qu'on ne vous connaisse pas ? Qu'on ait jamais entendu parler de vous ? Peut-être que mes sœurs étaient jeunes mais moi j'étais en mesure de comprendre. Et je n'ai aucun souvenir d'un quelconque écho de cette histoire.
- C'est parce qu'elle n'a eu aucune conséquence pour vous, renifle-t-elle. Votre père était un homme. C'était toujours plus facile pour l'homme que pour la femme.
- Je ne comprends pas, répète Aissata.
- C'est normal que vous soyez perdues. Et je pense que vous méritez des explications. J'ai connu votre père quand j'avais 20ans. J'étais jeune et insouciante.  On était amoureux l'un de l'autre. Je n'ai pas besoin de vous expliquer la fougue de l'amour. Les choses ont dérapé une fois. Une seule fois et Aminata a été conçue. Mon père totalement ignorant de notre relation a décidé à la même période de em donner en mariage à un cousin. C'était ça la tradition chez moi. On ne se mariait qu'à la famille. Je lui ai dit que j'aimais quelqu'un d'autre, qu'il voulait m'épouser, il a dit niet. Pire, ils ont commencé les préparatifs sans me demander mon avis. Je n'avais d'autre choix que de leur parler de ma grossesse. Naturellement, mon père m'a mise à la porte après m'avoir sauvagement battu avec mes frères. Je ne connaissais pas l'adresse de ton père, ni celle de son entreprise. En ce temps, les téléphones n'étaient pas répandus comme maintenant. J'ai marché jusqu'à épuisement à la recherche de Fulani. Tout ce que je savais c'est que c'était en ville. J'ai demandé mon chemin jusqu'à arriver. Votre père était éberlué par mon apparence. Il m'a amené à l'hôpital puis trouvé un endroit où loger. C'est là que votre mère a découvert mon existence. Elle lui a demandé de choisir entre elle et ses enfants ou moi et le mien. Il l'a choisie elle. Je ne l'ai pas supporté, j'ai tenté de me suicider.
J'ai l'impression d'entendre le scénario d'un très mauvais film.
- Il faut que vous compreniez mon état d'esprit de l'époque. J'étais jeune, sans famille, sans le sou. Je n'avais que votre père et il a choisi une autre femme plutôt que moi. Il allait s'occuper de moi et de mon enfant mais pas n'allait plus m'aimer. Je préférais mourir plutôt que de vivre cela. Je me suis jeté devant une voiture. D'où la chaise roulante. Encore une fois, c'est lui qui m'a sauvé. Il a payé les frais médicaux pendant les 8 mois que j'ai passé à l'hôpital. J'ai accouché d'une petite fille par césarienne. Il m'a trouvé un appartement et des gens pour m'aider. Je lui en voulais terriblement mais je n'avais pas d'autre choix que d'accepter son aide. Ça a duré quelques années. Puis, il est décédé. Je me suis retrouvé à la rue parce qu'il n'y avait plus personne pour payer. Ça a été très dur. J'ai dû affronter un handicap que je niais. J'ai dû apprendre à survivre pour ne pas laisser mon enfant mourir de faim. Nous avons dormi dans la rue, mangé dans des poubelles, fais la manche. Ça a été des années difficiles. Mais Dieu a pris pitié et finalement, nous voilà ici aujourd'hui.
Rocambolesque.
- Je comprends l'aigreur de ma fille. Elle en veut à ce père qu'elle n'a pas connu. Mais je veux que vous sachiez que c'était quelqu'un de bien. Un homme qui a commis une erreur et qui l'a regretté jusqu'à la fin de sa vie. De son vivant, j'étais dans d'excellentes conditions. Et je suis sûre que s'il avait été là, les choses auraient été différentes. Je lui en ai longtemps voulu, mais avec le recul, je comprends son choix. Il avait une femme, deux beaux enfants, un autre en route. Il ne pouvait pas tout balancer juste pour être avec moi. Je n'aurais pas voulu de ça pour lui. Alors voilà où nous en sommes. Aminata et vous partagez le même sang. C'est un fait. J'aurais aimé que cette histoire soit oubliée et enterrée. Mais voilà.
- Ça n'a pas de sens, marmonne Madina. Comment ça se fait que ni mon oncles ni mes grands-parents ni personne de la famille de papa ne se soient pas occupés de vous après le décès de mes parents ?
- Parce qu'ils n'étaient pas au courant. De toute façon, je ne les connaissais pas. Et puis, qui aurait cru une handicapée qui clame que son enfant est celui d'un défunt millionnaire ? Personne.
- Si ce que vous dites est vrai, papa a reconnu votre fille. Il aurait suffit amener un extrait de naissance.
- Je n'avais pas les idées claires à l'époque. Je n'ai pas réfléchi. Je venais de perdre l'homme que j'aimais. Parce que je l'aimais toujours. Je n'avais plus personne vers qui me tourner. J'étais perdue.
- Pourquoi ne pas être retournée dans votre famille ? Dis-je, sortant enfin de ma torpeur.
- J'ai essayé. Ils m'ont humilié à nouveau.
- Ça fait beaucoup, beaucoup d'informations, murmure Aissata.
Aminata est posée sur un fauteuil, pleurant silencieusement. Je la regarde et tous les points se connectent. Toutes ces histoires qui ont mal tourné dans mon ménage depuis son apparition.
- Attendez une seconde. Comment ça se fait qu'elle ne s'appelle pas Aminata Ba si papa l'a reconnue ? Demande Aissata.
- Son nom est bel et bien Aminata Ba. Je sais que c'est difficile à accepter. Mais si vous ne me croyez pas, vous pouvez toujours faire un test ADN.
Je ne pense pas que ce sera nécessaire. Il suffit de la regarder pour savoir qu'on partage le même sang. La ressemblance avec Jamila aurait dû nous faire tiquer. Jamila. Elle va être déboussolée. Plus que nous d'ailleurs vu qu'elle partage presque un visage avec cette "sœur".
Je n'arrive pas à y croire. Nous avons une autre sœur. A whole sister. A whole freaking sister. (Une sœur entière)
Aissata se lève.
- Je pense qu'on va rentrer, décrète-t-elle. Ça fait beaucoup d'un coup. On...
Elle ne continue pas, incapable de trouver les mots. On se lève à notre tour et toutes ensemble nous sortons sans ajouter un mot. Un trajet n'a jamais été aussi silencieux. On rentre à la maison abattues. C'est toute une vie qui vient de s'effondrer là. J'envie Jamila qui vit encore sans le poids de ces révélations. Je ne sais pas comment on va lui en parler.
À la maison, on s'affale au salon sans savoir quoi se dire. On vit dans le mensonge depuis si longtemps. Comment tout ça est possible. Papa ? Maman ?
Jamila rentre vers 19h et nous trouve avachies au salon.
- Bonsoir. Qu'est-ce qui vous arrive ? Vous en faites des têtes.
On la regarde sans savoir par où commencer.
- Il est arrivé quelque chose à Néné ?
Je secoue la tête. Elle exhale de soulagement.
- Qu'est-ce qu'il y a du coup ? Vous me faites peur.
- Assieds-toi, Jamila, dis-je doucement. On à quelque chose à te dire.
- Quelque chose comme quoi ?
- On... commence Aissata. Someone tell her. I can't do this. (Dites-lui, moi je ne peux pas)
- Tu te souviens, je te disais qu'on a une collègue qui te ressemble comme deux gouttes d'eau ?
- Oui. Et ?
Je lui relate les faits tels qu'ils nous ont été relatés. Je comprends pourquoi Aissata n'a pas voulu se lancer. Le dire tout haut, c'est accepter que c'est vrai. Je prends conscience de l'ampleur de cette histoire. Aminata est notre sœur.
- Ce n'est pas possible. Elles mentent ?
- J'ai bien peur que non.
- Mais on doit faire un test ADN. Like, c'est juste pas possible. Pas papa.
- Je ne pense pas que ce soit nécessaire.
- Non ! On va le faire, s'énerve-t-elle. Il faut qu'on le fasse.
- Ok, Jams. Mais ça ne va pas changer la réalité. Elle fait partie de la famille et on va devoir l'accepter.
- Moi, mon problème c'est que personne ne soit au courant soit disant, remarque Madina. On ne peut pas cacher un enfant à sa famille tout de même. Néné ou quelqu'un doit être au courant. Tonton Sakhir ! S'écrit-elle comme si elle venait d'avoir une illumination. On ne peut pas rester les bras croisés, il faut qu'on fasse quelque chose.
- Appelons Néné, propose Aissata.
Elle sort son ordinateur et lance un appel vidéo.
- Salam, mes amours.
- Bonjour Néné, dit Aissata.
- C'est quoi ces têtes ?
- On a quelque chose à te demander.
- Oui ?
- Tu savais que papa fréquentais une autre femme pendant qu'il était avec maman ?
- Excuse me ?
Elle nous regarde perdue.
- Est-ce que tu savais que papa voyait quelqu'un et qu'un enfant est né de cette relation ?
Elle se redresse.
- De quoi tu parles Aissata ?
Aissata répète au mot près ce que je viens d'expliquer à Jamila. Néné reste silencieuse longtemps.
- Néné ? Tu savais ?
- J'ai entendu parler de cette histoire vaguement.
On se met à parler toutes en même temps.
- Mais écoutez-moi au moins, proteste Néné. Vous m'attaquez pour rien. Je sais juste qu'il y a une période où votre mère avait quitté la maison avec vous deux.
Elle nous désigne Aissata et moi.
- Si je me souviens bien, elle était enceinte de Madina à l'époque. Je sais aussi que c'était parce qu'il y avait une autre femme mais je n'ai jamais entendu parler d'un enfant. C'est vrai que ça a été tendu entre eux pendant un moment. Mais après tout est rentré dans l'ordre. J'avais complètement oublié cette histoire. C'était donc ça. Allahou akbar ! Dit-elle en se prenant la bouche.
- Mais quelqu'un est forcément au courant !  Baba Lamine ou baba Alpha ou même tonton Sakhir. Quelqu'un ! S'indigne Aissata.
- Pendant tout ce temps, je le prenais pour un saint, mais en fait non ! Les hommes sont tous des pourritures, en fait ! Sanglote Jamila.
Elle vient de traduire ce qu'on ressent toutes un peu au fond de nous.
- Je t'interdis de dire ça, Jamila. Ton père était un père et un mari exemplaire. Un homme bon. Je suis tout aussi surprise que toi mais tu n'as pas le droit de parler de lui de la sorte.
- Et maintenant, on fait quoi ? Demande Aissata.
- Je ne sais pas, répond elle en secouant la tête. Je ne sais absolument pas.
- Je vais appeler tonton Sakhir.
Elle compose son numéro et met le haut-parleur. Les salutations sont très courtes puis elle lui explique l'objet de cet appel. Lui aussi reste silencieux longtemps. Beaucoup trop longtemps.
- Seigneur, jamais je n'aurais cru reparler de cela un jour.
Il raccroche en promettant d'être là au plus tôt. Apparemment, on ne peut pas parler de ça au téléphone. Le monde serait-il devenu fou ? En tout cas, nous l'attendons de pied ferme.
Entre temps, Ibrahima arrive. Il semble surpris de nous trouver toutes au salon puisque d'habitude nous sommes dans nos chambres à cette heure ci. Il salue Néné qui lui répond sans grand enthousiasme. Il comprend qu'il y a un souci mais ne s'épanche pas là dessus.
Le revoir me fait comprendre que j'ai eu tort sur toute la ligne. Les messages que j'ai vu étaient certainement une ruse de Aminata. Je me demand comment elle a eu son numéro. Quoique venant d'elle, plus rien ne me devrait me surprendre.
- J'arrive, dis-je en me levant.
Je sens que je vais prendre cher. Je trouve Ibrahima assis sur le bord du lit à défaire ses chaussures. Je viens m'assoir à ses pieds et continue la tâche à sa place. Il ne dit rien. Je n'ose pas le regarder dans les yeux. Quand je termine, il me remercie et se lève.
- Je suis désolée, j'ai eu tort.
Il se tourne vers moi.
- Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?
- Longue histoire, dis-je en me levant. Balma akk, bébé. J'ai vraiment déconné.
- Mounina, je ne suis pas ton pantin. Un coup tu me jettes une lampe à la tête, un coup tu me demandes pardon ? Tu fais des choses qui me poussent à me demander qui j'ai épousé. S'il y a une chose que tu devrais savoir à mon propos, c'est que je ne suis pas un coureur de jupons. Tu ne peux pas m'accuser à tort avec autant de véhémence et puis prendre cet air de chien battu en espérant que je vais passer à autre chose aussi facilement. Et Dieu sait que je ne suis pas rancunier. Mais ça, ça ne m'est pas passé encore.
- Je sais que j'ai mal agi. Waay balma. J'étais juste jalouse.
- Tu vas te comporter ainsi chaque fois que tu seras jalouse ? Très peu pour moi. J'ai entendu ce que tu as dit. Maintenant j'ai besoin d'un peu de temps. Ok ?
Il se dirige vers la douche.
- J'ai une autre sœur.
- Quoi ?
- On vient de découvrir qu'on a une autre sœur que mon père a eu hors mariage.
- Comment ça ?
- Aminata, c'est notre sœur. En fait, elle a monté toute cette histoire pour me faire du mal parce qu'elle voulait se venger de nous. Comme si nous on y était pour quelque chose.
- C'est qui Aminata ?
- Ma collègue. Je te disais j'ai une collègue qui ressemble beaucoup à Jamila. Il se trouve que c'est une sœur cachée.
- Nooon ! Loy wax nii ?
- Je te jure. Je suis abasourdie.
- Attends. Aminata ? Non, lii meunoul nek. (Ce n'est pas possible) Tu as sa photo ?
- Non.
Il prend son téléphone sur le lit et me montre une photo.
- C'est elle ?
- Oui. Tu la connais ?
- C'est la meilleure amie de Maeva.
- Quoi ?
- Non mais c'est pas possible ! C'est Aminata ! Notre Aminata !
"Notre" ? Okayyy.
- Putain mais je me sens bête. Tu te souviens, je t'ai dit une fois que Jamila avait des traits avec une amie à ma femme. Mais jamais je n'aurais imaginé que ça allait aussi loin. Ah la salope ! Alors comme ça je la drague ? Ok.
- Tu comprends maintenant pourquoi j'ai réagi aussi mal ?
- Ça ne te dédouane en rien, Mouna. Tu n'as pas à gober tout ce qu'on te raconte sur moi. Si on te dit que j'ai commis un meurtre, tu ne vas pas écouter ma version ? C'est une manipulatrice, je ta l'accorde. Mais celle qui me déçoit, c'est toi.
- I'm sorry.
- Ce n'est pas suffisant. Mais bon, on reparlera de ça plus tard. Ça va toi ?
- Je suis perdue, confuse.
- J'imagine.
Je me blottis contre lui. Il ne me serre pas en retour se contentant de passer juste un bras autour de moi.
- Je suis désolé. Je sais que tu avais ton père en très haute estime.
- Oui.
- Après ça ne fait pas de lui une mauvaise personne. Tout le monde commet des erreurs.
- Pas tromper sa femme et cacher son enfant.
- Ne sois pas trop dure envers lui. Je suis sûr qu'il avait ses raisons. De toute façon, ce qui est fait est fait. On va tous devoir apprendre à vivre avec. Je sais que c'est un choc mais vous allez figure it out.
- Je suis contente que tu sois là, dis-je en le serrant plus fort.
- Ça va aller. Tu verras.
Je me détache de lui à contrecœur. Je sais qu'il m'en veut toujours même s'il met ses sentiments de côté pour être là pour moi.
- Tu descends ?
- Oui, j'arrive.
- Ok.
Je descends juste à temps pour l'arrivée de tonton Sakhir. L'accueil diffère de ceux qu'on lui réserve d'habitude. Nous sommes toutes sur les nerfs, en attente. Néné est toujours à l'écran, à l'écoute, elle aussi.
- Bon. Il n'y a pas lieu de tourner autour du pot. C'est vrai que votre papa a fréquenté une femme à une époque. Et qu'un enfant en est né.
Comme ça brutalement sans ambages ? Khay !
- Non mais je rêve ! s'exclame Jamila.
- Du calme Jams, dit Aissata.
- Je comprends que vous soyez affligées. C'est une nouvelle bouleversante.
- Pourquoi tu ne nous as rien dit depuis tout ce temps ? Demande Aissata.
- Pour être honnête, j'avais oublié. Tout simplement.
- Oublié ? S'indigne Madina. Comment on oublie de prévenir ses enfants qu'on a un autre enfant ? Et toi depuis tout ce temps tu savais et tu ne nous as rien dit.
- Je comprends ta colère. Mais ce n'était pas à moi de vous le dire.
- Supposons que cet enfant était un homme et que l'une de nous l'avait rencontré par hasard et en était tombée amoureuse ? Vous nous auriez laissé vivre dans l'inceste ? Mais vous êtes incroyables vous ! Toi, papa, maman ! Qu'est-ce qui n'a pas marché chez vous ?
- Madina ! Excuse-la tonton. Elle est sous le choc. Comme nous toutes d'ailleurs, avoue Aissata. Il y a trop de choses que je ne comprends pas.
Elle lui explique ce que nous a raconté la mère d'Aminata.
- Je ne peux pas concevoir que papa soit mort et que tu n'aies rien fait pour leur porter assistance alors que tu savais pour leur existence.
- Le décès de tes parents a été un choc pour moi. J'ai presque hérité de l'entreprise alors que je n'y étais pas préparé. Les responsabilités me sont tombées dessus du jour au lendemain. Sur le coup, c'était ça ma priorité. Et vous aussi. Au moment où je me suis souvenu de cette femme et de son bébé, c'était trop tard. J'ai tout fait pour la contacter. J'ai retrouvé les aides que Mouhamed avait embauché. Ils m'ont expliqué qu'ils avaient arrêté et m'ont indiqué l'adresse où ils travaillaient. Quand je suis arrivé sur les lieux, Fatoumata et son enfant avaient disparu. J'ai embauché des détectives pour les retrouver mais sans succès. C'était compliqué d'autant plus que je na la connaissais pas personnellement. Donc je ne pouvais leur fournir d'information utile. Ça m'a travaillé pendant des années, puis je me suis résigné. Je comptais t'en parler Aissata, éventuellement. À vous toutes, d'ailleurs. Avec le temps, cela m'est sorti de la tête.
- Tu veux dire que ton meilleur ami avait une autre femme et un autre enfant et que tu ne les as jamais vus ?
- Jamais.
- Et pourquoi ?
- Je n'ai été au courant de cette relation que quand cet enfant a été conçu. Quand il a fallu en parler à votre mère. Elle l'a très mal pris. Surtout qu'elle venait d'apprendre qu'elle était elle-même en état. Elle a pris ses bagages et elle est partie. Après, il a fait des pieds et des mains pour qu'elle revienne. Sauf que la condition c'était qu'il mette une croix sur cette relation. Elle ne pouvait bien évidemment pas lui interdire de prendre soin de son enfant. Mais il devait impérativement couper les ponts avec elle et surtout n'en parler à personne. Elle a dit qu'elle ne supporterait pas l'humiliation que tout le monde sache qu'il avait un enfant hors mariage. C'était le prix à payer et il a accepté. Tous deux m'ont fait jurer de ne pas en parler et j'ai respecté leur volonté.
- Au prix qu'on ne connaisse jamais notre sœur ? Au prix qu'elle et sa mère dorme dans les rues pendant que nous étions dans les meilleures conditions possibles ?
- Malheureusement, oui.
- En fait, on n'a connu ni notre père ni notre mère, dit Madina. Ni toi d'ailleurs, tonton.
- Je ne les jugerai pas. Et vous ne devriez pas non plus. C'était des gens biens qui ont eu des réactions humaines. Ils ont fait du mieux qu'ils ont pu devant une situation qui les dépassait. Je pense que votre père espérait secrètement que votre mère accepterait un jour cet enfant et qu'il pourrait l'intégrer à la famille. Et je pense sincèrement qu'elle aurait fini par le faire.
- Sauf qu'on en saura jamais rien, dis-je dépitée.
- Je suis désolé d'avoir à vous apprendre tout ceci.
- Ça me dépasse qu'aucun d'entre vous n'ait rien dit toutes ces années, commente Néné. Je ne comprends pas. Et ce qui est bittersweet c'est qu'on ne peut pas demander des comptes à des morts.
- Pour être honnête, je suis content que cette histoire ait éclaté avant que je ne quitte ce monde.
Madina hausse le ton.
- Ça sert à rien maintenant. C'est il y a 25ans qu'il fallait faire ces aveux. Ou quand papa et maman sont morts. Mais se taire tout ce temps. Pendant qu'on a mangé et bu à notre faim alors que quelqu'un d'autre devait profiter de tout cet argent avec nous.
- J'ai commis une erreur et je l'assume entièrement. Je suis sincèrement désolé. Pardonnez-moi.
This is a complete mess (C'est une vraie pagaille). Ce qui est sûr , c'est que je lui en veux autant qu'à mes parents.
- J'ai du mal à croire que ma sœur a vécu tout ça sans m'en parler. How ? Just how ? (Comment ?) pleure Néné.
- Néné, l'être humain a parfois des réactions inexplicables. Je ne peux toujours pas te dire pourquoi j'ai moi-même gardé le silence tout ce temps. Mais enfin. Cela ne sert à rien de s'appesantir sur le passé, ce qui compte c'est le futur. Que comptez-vous faire ?
- On ne sait pas encore. On n'en a pas parlé, dit Aissata.
- Je tiens à rappeler qu'un enfant hors mariage n'a pas droit à l'héritage. Donc vous n'avez pas à vous sentir coupables de ce côté.
- C'est facile à dire ça, lui dis-je.
- Je sais que vous m'en voulez. Et je le mérite. Je veux juste que vous gardiez en tête que peu importe les erreurs que j'ai commises, vous êtes mes enfants. Et il en va de même pour vos parents. Il n'y a aucune erreur de leur part qui va faire que Maimouna et Mouhamed Ba ne seront plus vos parents. Vous avez une seule option : accepter qu'ils ont fauté, leur pardonner et continuer à prier pour le repos de leurs âmes. Ils ont été de bons parents, de bons guides, des exemples pour vous. Ils vous ont appris ce qui le bien, ce qui est le mal. Ils vous ont nourris, aimés, arrosés. Vous êtes ce que vous êtes parce qu'ils ont été vos parents. Ne l'oubliez jamais.
Oui mais ce n'est pas ce qu'on a envie d'entendre en ce moment. Ce qu'on veut c'est des explications. Le pourquoi du comment.
- Je sais que vous n'êtes pas en mesure de m'entendre en ce moment. Aussi, je vais vous laisser en famille. Je repasserai vous voir. On en discutera davantage.
Il se lève et s'en va sur ces mots :
- La famille est sacrée. Soyez reconnaissantes d'avoir retrouvé votre sang. Peur importe les circonstances. Accueillez-la. C'est ce que votre père aurait voulu.
Décidément. On en attend beaucoup de nous pour des gens sur qui on vient de lâcher une bombe.
- C'est dur à dire mais je suis d'accord avec lui, seconde Néné. La famille c'est la famille. Il faut que vous vous rapprochiez d'elle. D'elle et de sa maman. Elles font partie de la famille.
- Mais Néné est-ce que tu t'entends parler ? Sexclame Jamila. Cette femme était la maîtresse de papa. Papa a trompé maman avec elle. Et tu veux qu'on lui ouvre les portes de notre maison ?
- Tu veux qu'on fasse quoi Jamila ? Tu vas vu ce que la haine a déjà eu comme conséquence ? Tu veux qu'on entretienne ce cercle infernal jusqu'à quand ? Elle fait partie de la famille, point final. Let's all get on board with that.
- Soit. Elle fait partie de la famille. Mais de là à faire ami-ami avec elle... intervins-je. Je ne vous ai pas dit. Je viens d'apprendre qu'Aminata est la meilleure amie de Maeva. Elle sait que je suis mariée avec Ibrahima. Toute cette histoire comme quoi il la drague, c'était un coup monté pour me séparer de lui.
- Elle n'a pas osé ! S'offusque Madina.
- De quoi vous parlez ? demande Néné.
Je lui raconte le manège d'Aminata, les réaction que j'ai eu vis-à-vis d'Ibrahima.
- Mais Mouna tu as perdu la tête ? La seule chose que je t'ai dit c'est qu'un couple c'est deux personnes. Et toi tu laisses une parfaite inconnue s'immiscer dans ton ménage jusqu'à créer ce genre de problèmes. Écoute, tu mérites ce qui t'arrive. Ibrahima daf la warone niouss nga kham. Mey wax muy khoti ay billet melni dessin animé. Niak fayda (il aurait dû te casser la gueule. C'est quoi ces manières ? En plus tu déchires un billet d'avion comme si tu étais un dessin animé.)
- Mais maintenant que j'y pense ! Les tissus c'était elle ! Ah la salope ! S'écrie Madina.
Les tissus. C'est vrai. Quelle comédienne ! C'est elle qui a orchestré toute cette histoire pour me faire perdre la face auprès de ma belle famille pour ensuite venir s'indigner avec moi.
- Néné, pour une fois je suis d'accord avec Jamila, dit Madina. Cette fille est un monstre. On ne veut pas d'elle dans notre maison.
- Madina, si toi tu avais vécu ce qu'elle a vécu, tu serais bien pire. Cut her some slack (laissez-la tranquille).
- Néné, on ne va pas s'entendre aujourd'hui. On ne lui a rien fait pour qu'elle s'en prenne à nous. Le problème ce n'est pas juste Mounina. Elle est allée s'associer à Fina pour faire Dieu seul sait quoi à Aissata. Si ça se trouve, c'est elle qui l'a poussé à dire toutes ces méchancetés sur son compte. C'est sûr qu'elle s'en serait prise à Jamila et moi si elle en avait eu l'occasion. Non mais est-ce que tu réalises tout ça.
- La nuit porte conseil. Allez vous reposer. On en reparle demain Incha'Allah.
Entre ma "sœur" qui a essayé de détruire notre famille, ma coépouse qui est probablement dans le coup, et mon mari qui m'en veut à mort,a nuit ne va pas être de tout repos.



Maeva

J'ai tellement de mal à y croire. Aminata, sœur de ma coépouse. C'est tout bonnement invraisemblable. Jamais je ne l'aurais imaginé. Je connais Aminata depuis qu'on a 15ans. Je savai que son père était décédé mais je n'ai jamais posé de questions quant à ses origines.
Je suis sur le cul. Je n'en reviens pas de toutes les révélations d'Ibrahima. Tout s'explique maintenant. Cette obsession malsaine qu'elle avait de briser le ménage d'Ibrahima et de l'autre.
- Je comprends mieux pourquoi elle était aussi déterminée à...
Je me tais subitement, consciente que c'est à Ibrahima que je parle. Et qu'il n'est pas au courant de toutes les folies d'Amina.
- Determinée à faire quoi ?
- Ce n'est pas important. C'est quand même fou tout ça. Quand on dit que le monde est petit.
- Je suis loin d'être bête, Maeva. C'est vrai qu'elle avait des motivations personnelles pour tenter de me séparer de Mounina. J'espère juste que tu n'as rien avoir dedans.
- Moi ? Tu me vois lui suggérer des idées du genre semblant que Ibrahima te drague ? Tu me vois être aussi tordue ? Non mais respecte-moi.
- Tu savais pour cette histoire de tissus et de cadeaux à ma mère et aux autres ?
Je pense un moment à lui mentir mais l'histoire vient de prouver que tout finit par se savoir.
- Oui.
- Tu savais ? Redemande-t-il choqué.
- Oui. Mais je n'étais pas d'accord avec ça. Sauf que c'était déjà fait alors je ne pouvais plus rien y faire.
- Tu veux me faire croire qu'elle t'en a parlé après coup ? Ne me prends pas pour un con, Maeva. Ça me déçoit venant de toi. Essayer d'humilier Mounina devant ma famille c'était bas, très bas.
- Je viens de te dire que je n'étais pas au courant. C'est Aminata qui a tout organisé.
- Permets-moi d'en douter. Et même. Admettons que tu ne savais pas. Tu as gardé le silence quand tu l'as su. Parce que cela t'arrangeait. C'est méchant. Je ne te reconnais pas.
- C'était justement pour éviter que tu m'accuses comme tu le fais actuellement et créer des problèmes inutilement.
- Si tu le dis.
Il se lève et s'enferme dans la chambre. Je savais que cette histoire allait me retomber dessus tôt ou tard. Je le savais. Maintenant, je dois gérer une meilleure amie qui me ment depuis plus d'une décennie et un mari qui croit que je complote contre son autre femme. Comme si je n'avais pas assez à faire avec mes propres problèmes.
Je ne comprends pas Aminata. Pourquoi elle ne m'a rien dit. Pourtant, elle sait tout de moi. Tu fréquentes quelqu'un année après année, sans pour autant la connaître. L'ai-je jamais connue ? Si elle m'a caché cela que m'a-t-elle caché d'autre ?
Moi j'ai été sincère du début à la fin. Je ne peux pas en dire autant d'elle. Dans tous les cas, on va tirer cette histoire au clair aujourd'hui même.

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