Chapitre 19

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Hello les amours, je vois tous vos commentaires. Malheureusement, je ne peux pas toujours y répondre tellement je suis débordée actuellement. Pardonnez le moi et bonne fête à tous ♥️
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Jamila

J'ai beau être une peste, j'accorde beaucoup d'importance à mes études. Lorsque j'étais petite, c'était pour les récompenses, je suppose. Puis, c'est devenu une histoire de fierté cette pression de rester dans le top de la classe. Sauf qu'à quelques heures des évaluations, je suis distraite. Distraite à cause d'un homme. Et ça, c'est tout nouveau.
Pour rattraper le retard accusé à penser à Taha, je suis restée à l'école réviser avec mes potes après les cours. En arrivant à la maison, Ndaté était déjà en train de mettre la table pour le dîner. J'ai dû prendre une douche éclair pour pouvoir dîner avec mes sœurs. Et Taha. Je l'ai trouvé au salon avec les filles. Il avait promis de passer mais c'est pas pour autant que j'allais écourter mes révisions pour sa vilaine tête.
Je suis tellement fatiguée que je n'ai pas d'appétit. Je mange juste pour la forme et m'excuse dès que j'ai fini. Les filles me souhaitent bonne chance et me laissent monter sans rouspéter.
Je me brosse les dents et enfile mon pyjama. Et pourtant, j'ai beaucoup de cours à revoir. Le plan c'est de me coucher de suite, afin de pouvoir me réveiller à 4h du matin et poser une dernière couche.
On toque à ma porte alors que je sors tout juste des toilettes. Taha. Il se plante au milieu de la pièce en mettant ses mains dans ses poches.
- Hey.
- Hey.
- Tu es rentrée tard dis donc.
Je le regarde mal avec l'envie de l'étrangler.
- Tu vas sérieusement me faire une scène ?
- Non. Pas du tout. Tu dois être crevée, c'est tout.
Mo geun si yow dé. (Il vaut mieux pour toi)
- Je le suis.
- Come here, dit-il en me tendant la main.
J'avance avec réticence. Il me prend dans ses bras.
- Bonne chance pour les exams. Que Al Latif t'assiste.
- Amine.
- Tu me fais la tête ?
- Xolal rk. (À ton avis)
- Je ne veux pas qu'on se fâche. Particulièrement pas avant tes examens. Je suis désolé pour ce matin. Je ne peux pas te promettre que ça n'arrivera pas plus. La vérité, c'est que je perds complètement les pédales rien qu'à l'idée qu'un homme s'approche de toi. Mais je peux te garantir que ce n'est pas un manque de confiance envers toi. Juste que je connais les hommes et c'est en eux que je n'ai pas confiance.
- Bah si tu me confiances, le problème ne devrait pas se poser. Peu importe ce qu'ils font, tu devrais savoir que ça ne m'intéresse pas.
- Bref. Je vais te laisser te reposer. So, are we good ? (On est okay ?)
- Yeah.
- Fais moi un bisou.
Je lui fais une bise sans intérêt sur la joue.
- Pas comme ça.
Il m'embrasse sur la bouche et me fait subitement basculer en arrière, m'arrachant un cri de surprise. Je le sens sourire contre mes lèvres. Puis, il nous ramène à la position verticale et me dit :
- Comme ça.
Avec ce flash romantique, il réussit à me faire sourire.
- Bonne nuit, mon bébé.
- Bonne nuit, titi.
Il me fait un bisou sur le front et s'en va. Il a laissé son odeur sur moi. Aïe aïe aïe. Ça me donne presque envie de le rappeler et de lui demander de passer la nuit avec moi.
Thié. Je suis piquée. Espérons seulement que je ne vais pas dessiner des cœurs à la place des réponses sur mes copies.
Comme prévu, je me réveille tôt et me plonge dans les dernières révisions. Taha en parfait petit ami me ramène une boite de granola et du thé chaud. Je prends juste les biscuits. Le stress me fait uriner alors je ne veux pas en rajouter en prenant du thé.
Les épreuves sont une catastrophe pour certaines, un succès pour d'autres. Il en va de même le deuxième jour. Au troisième, je suis tellement soulagée qu'honnêtement, raté ou pas, l'essentiel c'est que j'en ai fini.
Y a-t-il pire que la Terminale ? Je suis tout le temps en train de faire une série d'exercices, des recherches, ou de préparer un devoir. C'est infernal. Dire qu'il y a encore de longs mois à affronter. Je ne suis pas sure de pouvoir tenir jusque-là.
Pour fêter la fin des compositions, Taha m'invite à sortir le samedi. Leçon sue, cette fois, je mets un jeans, une chemise en soie et des baskets. On va d'abord bruncher puis on décide d'aller chez lui.
Sa femme de ménage me regarde de haut en bas, le jugement évident sur toute sa face. Ça m'énerve direct. De quel droit elle se permet de me juger. Ce n'est pas parce que je viens chez un homme que je suis une pute non plus.
- J'avais oublié qu'elle serait là. Mais bon, elle devrait finir bientôt.
- T'as vu comment elle m'a regardé ?
- Comment elle t'a regardé ?
- Comme une filles aux mœurs légères.
- Mais non. 
- Vas-y elle m'a saoulé là. On se connaît pas, tu me regardes avec dédain.
- Viens, on va lui donner matière à parler.
Il se lève, me tend la main et me guide vers sa chambre. Je glousse lorsqu'il referme la porte derrière nous.
- Je pensais qu'on ne devait plus se retrouver dans une chambre tous seuls.
- Non, en effet.
Il se met à l'aise sur son lit et je reste bêtement debout à côté.
- Tu attends que je t'invite à t'assoir ?
Moi même je ne sais pas.
Je m'assois à l'extrémité du lit et lui il me regarde en riant.
- Waay viens ici, tu fais genre t'es timide.
Il m'attire et me fait allonger sur lui.
- You're so pretty.  (Tu es trop belle)
- Thank you.
Il se met à jouer avec mes mèches pendant que moi je le guinz(mate) bien fort.
On toque à la porte et je me lève par réflexe.
- Entrez.
La dame entre et dit à Taha qu'elle a terminé.
- Ok. J'arrive.
Il se lève et me laisse seule quelque minutes. Je ne sais pas si c'est la dame qui a réussi à me faire sentir gênée ou si c'est le fait de me retrouver dans sa chambre qui me fait cet effet.
À son retour,  Taha me trouve avec les bras enveloppants mes jambes. Il s'assoit en face de moi et vient m'envelopper à son tour.
- Tout va bien ?
- Oui.
- Pourquoi tu es aussi calme ?
- Rien. Je suis sage rk.
- À d'autres.
Il commence à me faire des petits bisous sur le visage.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien.
- Pourquoi tu es froide d'un coup ?
- Rien, je te dis.
Il recule et me regarde.
- What is it ? Talk to me. (C'est quoi le souci ? Parle moi)
- Mais puisque je te dis qu'il n'y a rien.
- Ok.
Il s'allonge et prend son portable me rendant mal à l'aise. Au bout de dix minutes, je demande à rentrer. Il se lève et enfile ses chaussures. Je fais de même. On passe au salon où je prends mon sac et lui ses clés.
- Tu es exaspérante tu sais. Je ne te comprends vraiment pas. Si j'ai dit ou fait un truc, tu me le dis. Si tu ne te sens pas bien et que tu ne veux pas en parler, tu me dis Taha j'ai pas envie d'en parler. Je peux comprendre ça. Mais  tu ne peux pas passer d'un état à un autre en une minute et me dire qu'il n'y a rien.
Je ne trouve rien à répondre à cela. Il ouvre la porte, énervé, et s'efface pour me laisser passer.
En réalité, je ne sais même pas pourquoi mon humeur s'est assombrie aussi soudainement. Sa bonne m'a énervé et j'étais mal à l'aise d'être seule avec lui dans sa chambre. Pas de quoi en faire un plat.  Ça doit être les hormones. Parfois, je n'ai juste plus aucun contrôle ni sur mon corps, ni sur mes actes.
Pendant le trajet, son téléphone sonne avec insistance sans qu'il réponde. Au bout de quatre appels, il décroche avec un allô presque menaçant.
- Ça va, alhamdoulilah... Là tout de suite là ?... Cheuuu Coco, tu aurais dû m'en parler plus tôt... Honnêtement, c'est chaud là.... Bon, d'accord. Je termine une course vite fait et j'arrive... Ça marche. Bye.
Pardon ? Arriver où ? Xawma coco xawma koni, elle va attendre jusqu'à se momifier sur place. Mouyen !
On arrive à la maison en dix minutes. Je meurs d'envie de lui demander où il compte aller mais les mots s'étranglent dans ma gorge. Au lieu de ça, je me contente d'un lamentable :
- Tu descends ?
- Non. J'ai des choses à faire.
- Tu vas où ?
- C'est pas comme ça que ça marche, Jamila. Subitement, tu as envie de me parler et je suis censé faire comme si de rien n'était ? Bah, non.
Ça veut dire quoi non ?
- Si tu vas voir une autre femme, sache que toi et moi, c'est fini. Falayam nak.
Je sors en claquant la portière pour la énième fois. Il redémarre aussitôt me laissant avec l'envie de ramasser une pierre et de la lui jeter sur son pare-brise.



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