Chapitre 5. Le temps que l'on a plus

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Il faisait toujours nuit lorsque Megumi se réveilla dans sa chambre vide. La chaleur était étouffante et ses cheveux collaient à son front. Il s'assit au bord de son lit et frotta ses yeux secs.

Combien de temps avait-il réussit à dormir après que la tristesse ne l'ai forcé à se coucher ? À peine quelques heures, au vue de la lumière qu'il percevait à travers les rideaux. Il se rhabilla fébrilement, la chaleur ralentissait ses mouvements et son inconscient se demandait si c'était vraiment une bonne idée.

Il était à peine minuit passé lorsqu'il sortit de sa chambre et s'engagea silencieusement dans les couloirs. Il retourna à l'entrée du lycée et en sortit sans croiser personne. 

Il n'avait pas réagit suffisamment rapidement. Cela lui faisait penser au jour où il avait été blessé par une flèche. La première douleur est atroce mais on est trop surpris par l'impact lui même, par la sensation d'un corps étranger qui en veut à notre vie, pour vraiment en avoir conscience. Cette blessure nous étourdit et soudain on retire la flèche et c'est là qu'on comprend ce qu'est la douleur. Le sang déborde et ne sait pas si ça pourra s'arrêter de saigner un jour. Les effets secondaires resteraient peut-être toute sa vie...

Il aurait pu aller chercher Nobara en passant mais il ne savait pas dans quel état elle était, il savait simplement que le silence l'avait engloutit elle aussi. 

Ils avaient réellement reçu un coup. Sauf qu'au lieu d'encaisser puis de se relever, ils c'étaient fait emportés par la violence de l'impact, incapables de ralentir la douleur qui les frappait de plein fouet.

Les mains dans les poches, Megumi monta dans le métro presque vide. Il n'était vraiment pas sûr que ce soit une bonne idée mais il n'avait envie de rien d'autres de toute façon.

~*~

Dans la lumière de la demi lune, les vagues glissaient tranquillement sur le sable et créaient un doux son de roulement en se retirant des coquillages. La mer montait tranquillement sur la plage, centimètres après centimètres. Dans quelques heures elle atteindrait les corps qui gisaient sur le sable.

- Arrête de chialer, gamin, c'est toi qu'ils allaient tuer.

- Surtout toi, siffla Yuji entre ses dents.

- Ça revient au même, idiot.

Yuji sentait les larmes sur ses joues mais il savait qu'elles n'étaient pas pour les exorcistes qui venaient de mourir. Enchainés à ce qui ressemblait à un bûcher entouré de barrières d'énergie occulte, Yuji contemplait le massacre qu'avait réussit Sukuna en à peine quelques secondes de relâchement de sa part.

Malgré les chaines qui maintenait fermement ses poings au point de les faire saigner et le reste de son corps attachés à un plateau verticale, Sukuna avait réussit à se débarrasser d'une quinzaine d'exorcistes formés et spécialisés pour cette mission. 

- Pourquoi tu ne me laisse pas nous sortir de là ?

- Mais parce que j'ai demandé à y être !

- Magnifique résultat.

Sukuna éclata de rire. Yuji était maintenant habitué à ce que sa voix vienne de sa joue mais il détestait toujours autant l'entendre aussi proche et résonner ainsi dans son crâne.

Avant de mourir, les désignés pour son exécution avaient au moins réussit à enclancher le sort d'exorcisme. Ce n'était plus qu'une question de temps avant que tout ne soit finit. Tant que Yuji maitrisait l'emprise de Sukuna sur son corps, tout devrait bien se dérouler.

- Je sais ce que tu essaye de faire, gamin. Je partage ton corps et je sais à quel point tu es faible et fatigué. Pourquoi tu ne veux pas vivre un peu plus ?

- J'ai déjà vécu plus que je ne l'aurait dû.

- Foutaises. Tu aurai pu vivre une vie tranquille mais tu as préféré aller sauver celle des autres au détriment de la tienne. Je sais qui tu es Yuji It-

- Ferme la, tu ne sais rien...

Il sentait la sueur sur son front, soit le sort commençait à faire effet, soit il était en plus mauvais état qu'il ne le pensait et Sukuna en profitait.

- Rien est un grand mot, gamin. J'en sais suffisamment pour savoir que tu n'as pas envie de mourir sur cette plage déprimante.

- Tu te trompe, la vue est plutôt sympas et plus je t'entend, plus je me dis que j'ai fais le bon choix. De nous deux tu es celui qui ne veux pas mourir... Malgré la surprise, cela fait plusieurs heures que tu essaye lamentablement de reprendre le contrôle. Tu as simplement réussit à tuer à distance ces exorcistes. C'est trop mais c'est tout ce que tu pourra faire... Je suis plus fort que toi et on mourra ensemble, pourriture.

- Romantique.

Yuji leva les yeux au ciel. Ses mains étaient de plus en plus moites et tout son corps le tiraillait. La brise marine caressait son visage et avec elle, commençait à venir l'odeur du sang. Il entendait les mouches se regrouper autour des corps.

- En parlant de romantisme-

- Par pitié, laisse moi passer mes derniers instants dans le silence...

- J'insiste pour aborder ce sujet. Tu as peu de raisons de rester en vie mais tu en as et il me semble que notre protégé commun, Megumi Fushiguro, fait partit de la liste. Je dirais même qu'il en est la première...

Yuji préférait ne rien répliquer. Il haïssait la manière dont Sukuna parlait de Megumi, il ne le voyait que comme un outil à utiliser pour ses plans désastreux, il ne voyait pas la personne qu'il était... Yuji s'humecta les lèvres en sentant un pincement dans son torse. Il préférait ne pas trop penser à Megumi car il savait que c'était la seule raison qui pourrait le faire flancher. C'est bien pour ça qu'il avait demander à Gojo de l'éloigner, lui et Nobara, pour son départ...

- Tu ne peux même pas le nier, je connais les moindres battement de notre cœur.

- MON cœur. Maintenant ferme la, tu veux ?

- Je tenais juste à en parler car il a traversé le rideau.

C'est bien le cœur de Yuji qui manqua un battement. Erreur qui lui fut fatal.

Capital Pains (Itafushi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant