Chapitre 34 : Le fil du destin

22 7 9
                                    

Tamiya resta seule avec Kinai dans la Yourte de l'ancien. Le silence régnait en maître. La jeune guerrière s'éloigna légèrement de son compagnon lâchant ainsi son emprise.

On pouvait lire sur le regard du guerrier beaucoup de choses. De la colère, le doute, de la tristesse, mais surtout de la haine. Kinai en était envahi.

Le jeune général se leva et fit face à sa compagne qui était toujours assise. Tamiya, qui n'avait pas le courage de regarder Kinai dans les yeux, croisa ses bras sur ses genoux, et y enfouit son visage.

Le jeune guerrier la regarda attentivement. Il était en colère contre elle. Bien qu'il sache que Tamiya avait tendance à garder les choses graves pour elle pour soulager la conscience de son bien-aimé, cette fois-ci, elle aurait dû lui en parler. Il était concerné.
Voyant que la jeune femme n'était pas décidé à s'expliquer, il prit les devants.

— Pourquoi tu ne m'as rien dit ? Tu ne pense pas que j'avais le droit de savoir ? Mais non toi, tu m'envoies en pleine gueule devant tout le monde que tu as vu l'ancien avec ma mère et mon père ! Et tu n'as sûrement pas vu que ça !

— Kinai, j'étais perdue.

— C'est pas une raison Tamiya. Tu m'as caché mon passé merde ! Tu ne crois pas que je préférai savoir ce qui m'attendait ici. Tu as vu quoi exactement ?

— Kinai...

— Tu as vu quoi ! cria le guerrier.

— Ta naissance, si tu veux tout savoir, répondit-elle en pleurant. La mort de ton père. Et ce que Hokran a fait subir aux Sandaras. Le reste, tu m'as entendu parler.

Kinai prit alors l'un des objets prêt de lui, et le jeta au sol cassant ainsi celui-ci. Le guerrier qui était alors rempli de colère se dirigea vers la sortie.

— J'ai eu peur de te perdre, Kinai, s'exclama Tamiya en larme. J'ai eu peur que tu t'éloignes de moi comme maintenant. Je n'ai pas eu le courage. Et je n'avais pas toutes les réponses. Tu crois que toute cette histoire ne m'effraie pas ?

Kinai s'arrêta et se rapprocha de Tamiya. Le jeune guerrier s'accroupit pour se mettre au même niveau que sa compagne et la regarda.

— Tamiya regarde-moi.

— Non, répondit-elle avant que Kinai ne lui redresse le visage délicatement.

— Regarde-moi.

Tamiya lui fit face. Son visage et ses yeux montraient toute la peine que la jeune femme ressentait.

— Pourquoi tu as peur que je m'éloigne ? Tu me caches encore quelques choses ?

— A part la sauvagerie d'Hokran. Je ne te cache rien.

— Ça je sais. Et on va en discuter ensuite. Mais si tu ne caches rien, pourquoi ?

— Parce que j'ai peur que toute cette histoire te dégoûte. Que tu te dis que tu n'as pas été maître de ton destin et de tes sentiments. Que notre rencontre était calculée. Si on me disait que c'est le cas. Ça ne changerait rien, car je t'aime plus que tout. Mais toi Kinai ?

— Tamiya... Tu es sérieuse ? Honnêtement. Aujourd'hui, je sais qu'on devait se rencontrer. Que j'étais sûrement destiné à être proche de toi. Mais mes sentiments m'appartiennent. Dis-moi, mon père était l'amant de l'autre ?

—  Non, n'importe quoi.

— Notre destin et ceux de nos amis sont liés maintenant. Ce sont nos amants ? Non. Alors je me poserais jamais cette question idiote, rétorqua le guerrier tout en la serrant dans ses bras.

Sento D'AhmériaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant