Chapitre 30 : Dans l'obscurité naît la lumière

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Arrivée devant Meïna, le couple s'arrêta pour lui faire face. La jeune reine avait sûrement quelque chose d'important à leur dire pour avoir pris la peine de les attendre ainsi. Ce n'était pas dans ses habitudes.

Tamiya s'apprêta à lui demander ce qu'elle leur voulait, mais l'ancienne ministre ne lui en laissa pas le temps. Meïna gifla Tamiya.

La jeune guerrière surprise sur le moment resta de marbre face à la situation. Mais après quelques secondes, la jeune stratège lui rendit son geste, sous le regard surpris de Kinai et de ses compagnons encore présents un peu plus loin.

— C'est normal que maintenant Tamiya gifle sa reine, demanda Anaich, complètement ébranlé par la situation.

— Non ce n'est pas normal du tout, répondit Ossa. C'est même problématique, je dirais.

C'est alors que Meïna sortit une dague pour la placer sur le cou de Tamiya. Mais la jeune stratège attrapa la lame avec sa main. Kinai, complètement dépassé par les événements, s'apprêta à les séparer, mais la reine lui ordonna de rester à l'écart.

— Pauvre idiote, tu n'aurais pas pu être discrète pour les enfants, et les cachés, dit Meïna. Mais non toi, tu les as exposés à la vue de ce chien.

— Les cachés ? La vérité aurait éclaté au grand jour Meïna. Les royaumes ne sont plus séparés maintenant. Tu crois quoi ? Que je n'y ai pas pensé ? Espèce d'idiote ! répondit Tamiya.

— Sais-tu qu'il a déjà ordonné à un soldat de rechercher tous les enfants Léhvelèst ?

— Je m'en suis douté, quand j'ai compris que Farlang avait parlé. Pourquoi crois-tu que j'ai agi ainsi avec les Sandaras ?

— Ça va être mouvementé pour toi Tamiya... rétorqua Meïna. Maintenant, suivez-moi !

Kinai fut surpris du comportement des deux jeunes femmes, mais plus particulièrement de celui de Meïna. Il savait qu'elle était particulièrement sensible aux conditions de vie des enfants, mais pas à ce point. Leurs amis étaient également dans le même état d'esprit.

Anaich, un peu amusé par la dispute des deux guerrières, ne put s'empêcher de dire que les Nadrans étaient fous.

— Et bien, c'est animé chez vous, dit Anaich.

— Ça dépend, répondit Sehrli. Seul Tamiya et Kinai se permettent ces écarts.

— Après tout ils en ont le droit, rétorqua Salliah. Il l'a fait avorter de force, l'a sûrement rendu stérile, et lui a ordonné de tuer un ministre et son ancienne reine.

Anaich, surpris par ce qu'il venait d'entendre, compris pourquoi le groupe souhaitait se débarrasser de l'homme.

— Ne sois pas surpris, Anaich. Ce roi est bien cruel avec son peuple, dit Uméhiria. À Nadra, si tu as trop de cœur, tu finis au fond d'une cellule, rétorqua t-elle le regard alors perdu.

Les guerriers restèrent  sur place, attendant le retour de leurs deux compagnons.

De leur côté, Tamiya et Kinai, suivirent Meïna dans le silence. Au bout de quelques minutes, la jeune stratège s'adressa discrètement à son compagnon, et lui demanda de rester calme quoi qu'il se passe dans cette salle.

Le jeune général craignait le pire. Si Tamiya l'avertissait ainsi, c'était qu'elle savait que Sahren risquait d'être assez agressif.

— Prépares-toi Tamiya, dit Meïna tout en ouvrant la grande porte les menant à Sahren.

La jeune reine ouvrit la voie, et le monarque les invita à rentrer. Le couple étant à l'intérieur de la salle, deux soldats fermèrent la porte.

— Attrapez-la, ordonna le roi avant qu'une dizaine de gardes ne fasse leurs apparitions.

Sento D'AhmériaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant