Chapitre 20 : Je t'aime

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La paperasse n'a jamais était mon fort. Je préfère laisser ça aux autres d'habitude, mais là ce n'est pas possible. Pourquoi ? Tout simplement parce que je suis seul, que personne n'est encore arrivé à l'agence.

Bien entendu cette situation est totalement volontaire. Je n'ai envie de croiser personne. Je veux simplement faire ce que j'ai à faire, puis rentrer chez moi. Il faut que je sois là quand il se réveillera.

Aaah.... Il faut que j'arrête de penser comme un gamin.

Je me pince l'arrête du nez, puis commence la lecture du dernier dossier dont je dois m'occuper. Après ça, je vais laisser les rênes à Hansi.

Le temps passe et j'arrive finalement à la fin de ce calvaire. Je laisse tomber le document sur mon bureau avant de m'appuyer sur le dossier de ma chaise.

— Tch... J'ai mal au dos bordel.

Je souffle en penchant la tête en arrière pour regarder les petites lumières au plafond. Il y en a une qui clignote. C'est vachement agaçant.

Il est quelle heure ?

Je lève mon bras devant mes yeux et tire sur la manche de ma veste pour découvrir ma montre.

— Dans dix minutes... Je marmonne en m'étirant. J'ai encore une chose de pas très agréable à faire.

Je me lève et, après avoir éteint les lumières, sors de mon bureau. En temps normal j'aurais pris les escaliers, mais mon dos ne me l'aurais pas pardonné...

— Il était beaucoup trop brusque...

Je souffle en me massant le bas du dos alors que j'attends l'ascenseur.

Arrivé au rez-de-chaussée je constate, en regardant par les grandes baies vitrées, que le soleil commence timidement à se lever. Une fois dehors je peux affirmer que la ville, elle aussi, se réveille tout doucement. Les gens commençant à sortir de chez eux pour partir travailler. J'aime bien ce moment de transition. C'est un peu comme le calme avant la tempête si je puis dire.

Je relève un peu mon écharpe pour protéger mon nez du froid, mets les mains dans les poches de mon manteau et pars vers l'Est.

J'ai à la fois tellement attendu et crain ce moment, mais il faut bien que ça arrive. Je veux pouvoir mettre les choses au clair pour que... Je ne vais pas demander à ce que tout redeviennent comme avant, mais simplement apaiser les choses.

Parce que, connaissant cet tête de mule, il serait capable de tout bonnement les ignorer. Je ne veux pas de ça. Ce sont des personnes gentilles et généreuses, mais aussi protectrices et inquiètes. Pour moi on ne devrais pas leur en vouloir pour ça.

J'arrive dans une rue que je ne connais que trop bien.

Encore quelques pas...

Je prends une profonde inspiration puis me dirige vers la quatrième maison sur ma droite. Arrivé devant la porte, je lève un bras. Je reste un petit moment immobile avant de finalement toquer. La porte s'ouvre presque instantanément — pas étonnant puisqu'ils savaient que je venais.

— Bonjour... Je lève la tête en direction de la personne qui vient de m'ouvrir. Madame Jäger.

J'ai du mal à la regarder en face.

— Bonjour Livaï, entre.

Elle me laisse passer.

Je me déchausse, arrive dans la salle-à-manger et l'atmosphère, qui était déjà pesante, devient maintenant étouffante. Monsieur Jäger est assis à la table, les coudes posés sur cette dernière et ses yeux me fixent. Je m'attendais à ce type d'accueil, mais là j'ai vraiment l'impression que je vais passer un interrogatoire...

Tu es à moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant