🔞 Chapitre 4 : Esprit désordonné

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Je reste paralysé. Suis-je en train de rêver ? Pour avoir la réponse à cette question, je me pince l'avant-bras. Une douleur ! Ce n'est donc pas un rêve ? Je lève les yeux devant moi. La porte de la chambre est toujours ouverte. Je prends une profonde inspiration avant d'y entrer.

Livaï est déjà assis à même le sol, une canette ouverte dans les mains. Il me fait signe de fermer la porte. Je m'exécute et le rejoins, non sans appréhension. Si mes parents me surprennent, je suis mort.

— Tu en veux une ?

Me demande le noiraud en me tendant une canette. Je l'observe un petit moment, avant de décliner sa proposition poliment.

— Je ne vais pas te forcer. Il remet la canette avec les deux autres restantes, et prend une gorgée de celle qu'il a dans sa main droite. T'es trop crispé.

— Comment ça ? Parce que je ne veux pas boire de bière ?

Mon ton est exécrable, et je m'en veux un peu.

— Ce n'est pas ça. Tu fais ce que tu veux, je ne vais pas te juger.

— Alors pourquoi ?

— Sois juste toi-même. N'essaie pas de jouer un rôle.

Il a raison. Tout ce que j'ai fait aujourd'hui, je l'ai fait car j'avais peur qu'il ne voie pas à quel point j'ai changé, mais en fin de compte il me regarde comme il me regardait dix ans auparavant. J'ai l'air de quoi moi, maintenant ? Je serre les poings, maudissant ma stupidité.

— Je... Je veux juste que tout soit parfait.

Je souffle en détournant le regard.

— Pourquoi ?

Ne fais pas l'ignorant. Tu sais très bien la raison qui m'a poussé à agir comme je l'ai fait. Tu connais mes sentiments, et qu'est-ce que tu fais ? Tu me proposes de boire un coup dans ta chambre. Sais-tu à quel point c'est difficile de me contrôler ?

— Et si on changeait de sujet...?

Oui c'est la meilleure chose à faire car je ne veux plus parler de ça, mais je ne veux pas non plus sortir d'ici.

— Et tu veux parler de quoi ?

Il accepte. Merci !

— C'était comment les États-Unis ?

— C'est, d'une certaine façon, similaire au Japon, je dirais que ce qui différencie ces deux pays c'est surtout les gens qui y vivent.

— C'est-à-dire ?

— Aux États-Unis les gens sont plus bruts de décoffrage, alors qu'au Japon ils sont plus... Sages, je dirais... Enfin, c'est assez difficile à expliquer.

— C'est bon je peux comprendre.

— Et sinon. Je me tourne vers lui. Tu es à l'université, c'est ça ?

— Oui en deuxième année de commerce. Il me reste encore trois jours de vacances avant de reprendre les cours.

Il ouvre une seconde canette de bière. Est-ce qu'il compte boire les quatre tout seul ?

— Et comment ça se passe ? Tu as des potes ? Tu sors avec quelqu'un ?

Pourquoi poser cette question tout à coup ?!

— Je m'entends bien avec mes camarades et je suis sorti avec une fille pendant un an, mais maintenant c'est terminé. Je marque une pause, avant de me lancer. Et toi, tu avais quelqu'un là-bas ?"

Tu es à moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant