Chapitre 10 : Sortie et inquiétudes

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— Je n'arrive pas à croire que j'ai perdu...

Je souffle en m'asseyant sur un banc à la sortie du bowling.

— Je ne trouve pas ça si étonnant.

— Tu sous-entends que je suis nul ? C'est méchant !

— Non, c'est la vérité.

— C'est toi qui es imbattable.

Livaï se tient juste devant moi, les mains dans les poches et la tête emmitouflée dans son écharpe. Nous venons de finir une partie de bowling, chose que je ne me voyais pas du tout faire aujourd'hui. Au vu de la tournure qu'avait prise notre déjeuner, je pensais vraiment qu'on allait rentrer à la maison et retourner à nos occupations, chacun de notre côté.

Cependant l'univers en a décidé autrement. Quand nous sommes sortis du restaurant, Livaï m'a demandé si je n'avais rien de prévu pour l'après-midi puis, après que je lui ai répondu que non, il m'a proposé un bowling. Bien qu'au départ je pensais être en train de rêver, j'ai très vite compris que j'étais bel et bien dans la réalité. Quand je lui ai demandé pourquoi cette proposition, il m'a tout simplement répondu qu'il voulait se changer les idées et, qu'en plus, il avait des réductions pour ce genre de chose avec son agence.

Sauf qu'il y a un hic dans tout ça : j'ai lamentablement perdu... Moi qui voulais l'impressionner je me suis pris une sacrée claque. Livaï est beaucoup trop fort, je n'ai rien pu faire. Je ne savais même pas qu'il était possible de faire autant de Strikes... Ce n'est que du bowling, mais ça fait mal à mon ego.

Livaï s'assoit à côté de moi. Je pose mon regard sur lui et j'ai tout de suite le sentiment que quelque chose ne va pas.

— Ça va, Livaï ?

— Ce n'est rien...

Il se penche en avant et se prend la tête entre les mains. Je peux entendre qu'il a le souffle court. Ce n'est pas rien. Il y a quelque chose qui cloche. Je me redresse et m'accroupis devant lui.

— Tu n'as vraiment pas l'air d'aller bien.

— Ça va... Laisse-moi juste un peu de temps.

Je passe une main entre ses mèches qui tombent devant son visage et viens la poser sur son front. Il relève alors la tête.

— Tu es brûlant ! Il faut rentrer à la maison !

— C'est bon je te dis ! Il repousse ma main. Laisse-moi juste un peu de temps...

— J'appelle mon père, il ne travaille pas cette après-midi. Je sors mon portable. Je lui dis de venir nous chercher.

— Non Ere...

— Arrête de mentir, tu ne vas pas bien !

Je sélectionne le numéro de mon paternel et amène l'appareil à mon oreille. Une sonnerie, puis deux. Il décroche.

[Allô Eren ? Qu'est-ce qu'il y a ?]

[Je suis avec Livaï il n'a pas l'air d'aller bien. Je pose mon regard sur mon vis-à-vis, il a repris sa position initiale. Il a de la fièvre et je ne crois pas qu'il pourra marcher jusqu'à la maison.]

[Très bien. Où êtes-vous ? Je vais venir vous chercher.]

[En face du Trost Bowling Center.]

[J'arrive.]

Je raccroche et m'accroupis de nouveau devant Livaï. Je serre une de ses mains dans la mienne, il est gelé. Pourquoi ne m'a-t-il rien dit ? Et comment peut-il se retrouver dans cet état si soudainement ?

Tu es à moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant