La Fille Perdue de Wonderland

La Blanche Rébellion

Je donnais des coups à droite et à gauche, faisant pourtant attention à ne pas toucher l’un de nos potentiel allié.

-       Il faut partir au plus vite ! me dit Robin en décochant une flèche.

Je lui tendis l’une de mes dagues, l’autre étant déjà entre les mains de Félix.

-       Ménage tes projectiles, on ne sait pas quand on en aura vraiment besoin, lui répondis-je.

-       Ary, Robin, par ici ! hurla alors Félix en nous faisant signe, plus loin.

Je parvins à nous forcer un passage hors des combats, et nous fuîmes ensuite un peu plus loin, dans les bois. Finalement, nous nous stoppâmes, et je vérifiais le visage de mon père. Je me concentrais un peu, espérant que ça marcherait, et sa lèvre fendue se répara. Je soufflais de soulagement, mon collier semblait encore posséder toutes ses facultés.

-       Tes pouvoirs sont revenus ! se réjouit mon ami balafré.

-       Non, ce sont ceux du coquillage, répliquais-je.

-       On l’a échappé bel, soupira ensuite Robin.

-       Vous allez bien ? m’inquiétais-je ensuite.

Ils hochèrent la tête, et je soufflais de soulagement.

-       Tu lui as sorti la même chose qu’à Pan lors de votre première rencontre, me fit alors remarquer Félix.

-       Je n’ai pas vraiment menti puisque c’est le nom que les sirènes m’ont donné, fis-je remarquer. Je ne vois pas pourquoi j’aurais dit l’entière vérité non plus.

-       Des sirènes ? s’interloqua mon père.

-       Pan est le fils d’une sirène, précisais-je. Bon, et qu’est-ce qu’on fait, maintenant ?

-       Je propose qu’on aille voir s’il y a des survivants, proposa Robin. La bataille doit être terminée, maintenant, et avec un peu de chance, l’un des soldat de la reine va nous conduire à son palais.

J’acceptais l’offre mais, avant que nous ne puissions faire un pas, nous nous retrouvâmes menacés par les mêmes hommes qui nous avaient, bien malgré eux sans doute, permis de fuir.

-       Vous n’irez nul part, déclara alors l’un d’entre eux en s’approchant.

Un foulard recouvrait la moitié de son visage, mais il était facile de deviner qu’il n’était pas vieux, un peu moins de trente ans sûrement. Il avait des cheveux blonds assez courts et bouclés, d’après le peu que je voyais.

-       Identifiez vous, ordonna-t-il.

-       Et si on refuse ? répliquais-je haineusement.

-       Alors vous mourrez.

Je regardais toutes les flèches pointées dans notre direction, et soupirais. Je m’en sortirais sans problème, mais pas Robin et Félix.

-       Pas la peine d’en venir jusque là, dit alors mon père. Je suis Robin des Bois, voici Félix, et ma fille, Aryane.

-       Mes hommes affirment vous avoir vu prisonniers des soldats et du Valet Rouge, dit-il.

-       C’est le mec avec le cache-œil, ça ? tentais-je.

Il haussa un sourcil étonné, et fit signe aux autres de baisser leurs armes.

-       Vous n’êtes pas d’ici, pas vrai ? fit-il remarquer.

-       Non, pour vrai ? me moquais-je. Si tu veux le prix Nobel de la perspicacité, c’est dans la fleur géante là-bas.