Prologue

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"Est-ce la fin ?" Se demanda Thomas en regardant regardant autour de lui, ne voyant plus les grands arbres, ni la salle du trône. Tout avait disparu. Seul restait un ciel gris et à ses pieds de l'herbe qui ne frémissait plus au gré du vent puisque celui-ci c'était tue.

"Ça l'est" Répondit un corbeau. L'oiseau se posa sur l'unique structure de ce vaste endroit légèrement embrumé : un fin poteau en bois qui avait jadis du faire partie d'une clôture. "Qu'espérais-tu trouver ici ?"

Tout, absolument tout pensa le jeune homme, mais il n'y avait rien.

"Je pensais... je ne sais pas." Il savait très bien, lui qui avait craint et espéré ce moment. Les étoiles, où étaient-elles ? Ces astres qui n'avaient jamais cessé de s'embraser pour illuminer toutes les nuits de sa vie et toutes celles de qui osaient rester éveillé seulement pour observer leur beauté lointaine. Thomas commençait à perdre la notion du temps. Ça devrait être le printemps. Où sont les arbres, les fleurs et les tulipes ? Même s'il appréciait la vie qu'apportait cette saison, il préférait l'automne et les feuilles orangé qui tombaient au sol, dénudant les arbres. Lui qui, enfant, passait des après-midi entières à attendre que l'une d'elle vienne se poser délicatement dans sa main. "Je pensais qu'il y aurait plus."

"Plus ?" demanda le corbeau, moqueur ou curieux. Il était difficile de comprendre  vraiment ce qu'il voulait dire, ses yeux sans vie révélaient autant d'information sur lui qu'un fragment d'obsidienne. "Plus de quoi ?"

"Il n'y a rien ici" Essayait d'expliquer Thomas. Mais ce n'était qu'un oiseau. Un oiseau qui ne pouvait comprendre ses sentiments. Pourtant lorsqu'il étira ses ailes l'homme eu peur qu'il prennent son envole, le laissant ici, seul.

"C'est parce que tout est de l'autre côté." Répondit le corbeau.

"L'autre côté ?"

"La vie." Dit-il en observant curieusement son interlocuteur. Thomas étaient désormais sûr que l'oiseau n'avait jamais voulu se moquer de lui, même s'il ne pouvait comprendre la souffrance de penser à la mort. "Pourquoi, n'as-tu pas eu assez de temps pour en profiter ?"

"Pas assez" En répondant il sentit que ses mots sonnaient faux, mêmes aux oreilles de ses larmes.

La vérité était qu'il avait eu assez de temps, il avait eu tout le temps du monde, certainement cinq ou six fois plus que le corbeau. Mais tout ce temps il avait finit par attendre une pause, un arrêt qui lui aurait permis de respirer. Il s'était convaincu que s'il accomplissait tout ce que son cœur lui disait de faire, alors il lui resterait du temps pour profiter de tout ce qu'il avait fait au cours de sa vie

Mais le temps ne s'arrête pour personne. Pas pour cet oiseau et encore moins pour lui.

Il aurait souhaiter prendre plus de temps pour observer les saisons qui passent. Assis dans une chaise aussi vieille à lire un livre d'un autre âge. Il aurait souhaiter passer plus de temps avec ses parents avant que la fumé ne vienne les séparer. Il se sentait coupable de les avoir fuient pour avoir continué a vivre après leur disparition, pour avoir du passer à autre chose. Il aurait aimé prendre son père dans ses bras plus souvent et montrer a sa mère au combien il l'avait aimé. Il aurait voulu admirer cette femme une journée de plus, même si le temps les empêchait de construire une vie ensemble.  

En y repensant il réalisa que ça n'avait plus d'importance. Plus rien n'avait d'importance puisque tout était maintenant fini.

Il n'y aurait plus de bon jour, ni de mauvais d'ailleurs. Il ne sentirait plus jamais la sensation de chaleur qu'apportait le câlin d'un être que l'on aimait, mais il ne sentirait plus le froid glaciale que l'on ressent parfois lorsqu'on est seul.

De sa naissance à sa mort il avait observé le monde, espérant voir le plus de choses possible. Il était désormais allégé du poids que pesait la vie sur son cœur.

Alors ça y est pensa Thomas. Il ne se sentait plus angoissé, ni apeuré.

"On peut y aller ?" questionna le corbeau.

"Où ?" Thomas regarda derrière l'oiseau. Ses yeux se posèrent sur l'infinité de ce lieux. "Il n'y a nulle part où aller."

"Nulle endroit que tes yeux peuvent discerner. Mais devant, une aventure attends. Je la vois très clairement. Alors dit-moi camarade, te joindras-tu à moi dans cette quête de la mort et de ses secrets ? Me racontera tu ton histoire pendant cette dernière longue et ultime journée ?"

Malgré lui, il sourit. Plongeant ses mains dans les poches de sa veste tout en se demandant d'où elle venait car il n'avait jamais rien vu de tel de son vivant.

Qu'avait-il à perdre ?

La Porte des EnfersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant