La Porte des Enfers

Chapitre 3

Les rayons du soleil du soir donnaient une couleur dorée aux hautes herbes. Elles tremblaient légèrement à cause du faible vent. Aux milieux d'elles se trouvait un corps. Celui de Thomas. Il ne bougeait pas. Son bras était ensanglanté et partiellement bandé. Cela faisait cinq jours qu'il était à la poursuite du fugitif et ne l'avais toujours pas trouvé. Pourtant il avait continué de se renseigner dans plusieurs villages, tavernes et auberges. Avait même parcouru plusieurs forêts de nuit en espérant tomber sur sa cible. Mais rien à faire. À part un petit groupe de loups qui lui avait infligé sa blessure au bras gauche il n'avait rien trouvé de très concluant. C'est pourquoi il s'était assoupi dans ce champs, à bout de force. Il ne lui restait presque plus d'argent pour acheter de la nourriture et des informations. Il serait bientôt hors course. Un homme arriva en marchant, il portait une cap à capuche marron qui lui couvrait la tête. Thomas ouvrit les yeux et vit la personne l'observer sans un mot.

"Qui es-tu toi?

-...

-Tu es muet ?

-Toi qui es-tu? Ce n'est pas chez toi ici.

-Moi c'est Thomas et désolé mais je ne pensais pas que cet endroit appartenait à quelqu'un comme il n'y a pas d'habitation aux alentours.

-Ma maison a brûlé Enfin un groupe d'individus lui a mis le feu.

-Oh, mais la mienne aussi. Quand je suis rentré chez moi je l'ai retrouvé en cendre et... mes parents..."

La gorge de Thomas se noua et son poing droit se serra. L'inconnu enleva sa capuche qui retomba sur ses épaules, laissant son visage visible.

"Mais, tu es recherché par la garnison.

-Un chasseur de prime..."

Le rôdeur pris un poignard dans sa main, le chevalier se releva et sorti son épée de son fourreau. Les deux hommes étaient près à s'affronter, et tout laissait présager un combat à mort. Le vent se mit a souffler arrachant plusieurs feuilles des arbres, qui s'envolèrent. Ni une ni deux, le bandit se mit à courir vers la forêt. S'il l'atteignait Thomas ne pourrait plus le retrouver et serait semé tout comme l'argent de sa prime de capture. Ce dernier s'arrêta donc, posa sa jambe gauche en avant et arma son bras droit. Il lança son épée de toute ses forces. Elle transperça le mollet gauche du rôdeur qui s'effondra au sol. Le combat n'en était pas fini pour autant, il lança son poignard qui s'enfonça dans l'abdomen du chevalier. Lui ne s'effondra pas comme sa cible. Il s'adressa à l'homme à terre, laissant échapper de sa bouche un filet de sang :

"Allez abandonne, je ne comptes pas te tuer j'ai simplement besoin de l'argent de ta capture.

-Tu sais qui a brûlé ta maison et la mienne ? C'est l'Etat, les troupes du royaume ils sont à la recherche de quelque chose. D'ailleurs ils n'ont pas incendié que nos habitations mais celles d'autres fermiers et hameaux des environs.

-Tu crois que c'est ainsi que tu sauveras ta peau? Cesse de mentir, tu n'as même pas besoin de parler je te ramènerai mort ou vif pour avoir la prime que tu as sur ta tête.

-Soit, mais sache que je ne me laisserai pas faire, tu devras me tuer!"

Thomas récupéra son épée toujours plantée dans le mollet de sa victime et l'assomma grâce à la gouttière de cette dernière. Il serait plus simple à transporter ainsi. Il sorti sa gourde et s'apprêtait boire l'eau sombre. Mais il s'arrêta net, il devait d'abord amener sa prise car le temps lui manquait.

***

"Ha ha ha, bravo tu as réussi à le capturer. Tu as bien mérité l'argent, d'autant plus qu'il est encore en vie. Je peux te donner une nouvelle mission tu en as envie. Elle te rapportera bien plus d'argent. Alors qu'en dis-tu?

-Hmmmmmm, en quoi consiste cette mission?

-Comme tu le sais, ici nous sommes à l'Est du royaume et nos voisins direct sont les Elfs. Nous pensons qu'ils préparent une guerre. Nous savons de sources sûres qu'ils ont des espions parmi la population. Avec l'argent de ta dernière mission tu dois trouver des informations sur ces espions afin de les éliminer.

-Pourquoi vous adresser à moi pour cela, votre source sûre ne peut-elle pas s'en charger ?

-A vrai dire notre homme à été retrouvé mort, poignardé. Les Elfs ont du le démasquer.

-Ah...

-C'est pourquoi si tu réussi à trouver les espions n'essaye pas de les tuer ou capturer seul prévient moi et j'enverrai des troupes. Je sais qu'en temps normal si tu en avais capturé tu aurais eu une grasse prime, mais là tu n'es qu'un novice. Pas besoin de te suicider en agissant ainsi.

-Oui instructeur!"

Thomas se mit en route de Vyria, un village au nord du camp d'entrainement relativement grand et réputé pour la bière que sert ses auberges. Il pensait trouver des information plus facilement si ses interlocuteurs étaient ivres morts, d'autant plus que la bière de ce village attirait de nombreux voyageurs qui souhaitaient faire une halte dans les environs.

***

Sur le chemin, Thomas croisa un Ornthar. C'était une créature géante de trois mètre de haut avec la peau rouge. Cette espèce vivait dans la nature seul. Il arrivait parfois qu'il croise ses congénère et lorsque que cela se produisait, ils se battaient. Très agressifs, ils ne s'attaquaient pas uniquement entre eux mais à presque toutes les formes de vie. Ainsi les humains évitaient de se mettre en travers de leur chemin. Habituellement on ne trouvait des Ornthars que sur les terres enflammés du Grand Est, un territoire appartenant aux Elfs. Ces derniers les avaient capturé pour essayer de les dompter afin d'en faire des armes de guerre mais cela avait échoué. Les Elfs les avaient donc chassés presque à l'extinction, poussant les géants rouges à migrer vers des territoires plus à l'ouest, sur ceux des Hommes. Ils avaient gardé de cette captivité des bracelets de métal avec des pieux de fer accrochés dessus. Ils avaient même appris à créer des flammes à partir de la poussière de leurs cornes.