Chapitre 7

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Je suis né dans la famille royale il y a bien des dizaines d'années. Lorsque je suis venu au monde on m'a nommé Thameril en référence à une émeraude qui fut créé dans la capitale, puis perdue. Je reçu une éducation très encadré. Je ne pouvais donc pas voir les autres enfants de mon âge. Je n'avais tout simplement pas le droit de sortir du palais royal. Lorsque je n'étudiait pas, je passait mon temps dehors à courir dans nos immenses jardins. Mais en grandissant mon attention c'est porté assez vite sur les livres. Je lisait dès que je le pouvais : matin, midi, soir et même la nuit. En tant que membre de la famille royale elfique, j'avais accès à n'importe quel livre. Au travers de ces manuscrits, j'appris d'abord que nous n'étions pas la seule espèce intelligente, mais qu'il y en avait bien d'autres comme les humains, les nains ou des espèces plus mystérieuses vivant dans les grands lacs du Sud ou dans les forêts à l'Est. Ce monde était vaste, et moi j'était confiné dans un palais. Dès que j'osais me plaindre de ne pas pouvoir voir le monde extérieur, mes parents et ma gouvernante ne manquaient pas de me rappeler la chance que j'avais d'être dans la lignée de la famille royale et que bien des Elfs dans le royaume devait se battre pour survivre. Mon père fini par prendre peur que je devienne un Elf de lettre et non un dirigeant charismatique qui pourrait mener notre peuple dans les moments les plus joyeux de son existence, mais aussi dans les plus sombre. Il donc voulu que je m'entraine au combat à l'épée, au poing et à l'arc pour changer l'ordre de mes priorités. On a ainsi fini par me forcer à suivre un entrainement militaire. Je fut envoyé dans un camp de l'armé. Le service militaire était encore en vigueur à l'époque, je me suis donc retrouvé avec des camardes de toute part. Mais surtout des Elfs venant de milieux plus démunis que le miens. C'est pourquoi je ne leur ai jamais dit que j'était le fils du roi et de la reine. Là-bas on nous apprenait les rudiments du combat et de la stratégie pendant quelques années et après on pouvait se spécialiser dans différents corps d'armés ou tout simplement arrêter et rentrer chez soi. Je m'étais fait plusieurs amis : les frères Rodiel et Rohirte, Azadan, Galgil et Hiredhel qui était l'une des rares filles du camps. Ne voulant pas nous quitter nous avons refusé tout les six de rentrer chez nous. Nous avons donc décidé de rejoindre la garnison de la capitale. Cela me permettait de rester avec mes amis, en visitant parfois l'extérieur lors de certaines missions tout en restant au près de mes parents pour m'assurer de toujours être l'héritier du trône. J'avais en plus accès aux archives elfique et à la bibliothèque royale. Il m'arrivait donc souvent de prendre des livres et de les emporter lors de mes missions pour les lire à mes amis lorsque nous faisions un feu de camps le soir ou pour tromper l'ennui sur les remparts de la ville quand nous étions de garde. Ainsi j'ai pu découvrir des livres de temps anciens notamment la mythologie humaine que nous avions récupéré lors de guerres anciennes.

Un jour on nous confia une mission, capturer le plus de Ornthars possible pour les amener à quinze kilomètres au Nord de la capitale. Nous en avons eu plus d'une vingtaine en une semaine. Nous vivions ça comme de la chasse car nous ne savions pas à quoi ils allaient servir. Nous nous sommes rendu compte que nous n'étions pas les seuls à devoir en capturer. Nous avons donc fini par enquêter pour découvrir ce qu'ils allaient devenir. Cela nous a mené à un laboratoire. L'accès y était très restreint, nous sommes donc entrés par effraction pendant la nuit. Dedans se trouvait un grand nombre de cages avec les bêtes de feu que nous devions capturer. Ils portaient pour certains des chaines au cou, aux poignets et aux chevilles. Des hurlements se faisaient entendre un peu plus profondément sous terre. Nous n'étions à l'époque pas très bon en infiltration, c'est pourquoi un scientifique nous a repéré assez vite et a sonné l'alerte. J'avais compris ce qui se passait ici : des expériences. Etant le fils du roi, j'étais le seul à pouvoir mettre un terme au supplice des Ornthars. Ainsi je me suis retrouvé devant mon père avec mes cinq compagnons après leur avoir expliqué que j'étais l'héritier du trône et pourquoi je leur avais caché. Ils ne m'en ont jamais voulu. J'ai compris ce jour là que plus que des camarades, je m'étais fait de véritables amis en qui je pouvais avoir confiance. Mon père nous a révélé bien pire que ce que nous pensions. Les bêtes allaient servir d'arme. On les domptait pour pouvoir utiliser leur don naturel avec le feu. Plusieurs heures de débats ne changèrent pas l'opinion du roi. J'ai donc dû lui imposer un ultimatum, sans savoir si cela fonctionnerait ou si je me ferai gifler devant mes amis. Soit on relâchait les Ornthars, soit je quittais la famille royale, renonçant ainsi au trône. On me concéda la victoire. Evidemment tout ceci fût rapporté et transformé par la presse, me faisant passer pour une figure charismatique malgré moi. On acclama donc pendant quelques jours l'exploit du fils du roi. Mais cet exploit laissa bien vite sa place au doute et à la colère. Le peuple était convaincu que ce n'était pas la seule chose que le gouvernement leur cachait. En marchant dans les rues de la capitale on pouvait entendre les passant parler de renversement politique. Ce que je pensait impossible car l'armé materai cette insurrection assez facilement.

J'ai compris bien plus tard pourquoi mon père m'avait laissé libérer les Ornthars, il avait compris en me voyant débarquer avec ma petite troupe que j'étais prêt à prendre sa suite et à monter sur le trône.

La Porte des EnfersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant