Chapitre 5

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Un silence de mort s'abattit sur le couloir. Je ne répondis rien, le fixant, les larmes me montant à une vitesse folle et du sang coula sur mes lèvres. Son visage se décomposa et toute colère quitta ses yeux. Ma lèvre inférieure fut prise d'un tremblement, rapidement rejoint par mes mains.

-Hailey, murmura-t-il.

Je fis demi-tour et me mis à courir.

-H !! cria Peter.

-Non ! Reviens !! supplia mon père.

Je traversais tout le complexe, faisant raisonner mes sanglots dans les couloirs. J'entendis Peter me courir après mais il abandonna rapidement après que j'ai réussi à le semer. En tout cas je pense que c'était Peter, les pas étaient trop légers pour que ça puisse être mon père.

Je quittai bientôt le bâtiment et me remis à courir, pied-nu, dans l'herbe humide et froide. Je m'engouffrai dans la forêt qui entourait le domaine et couru entre les arbres, trébuchant par moment sur leurs racines.

Arrivée aux abords d'un petit ruisseau, je me mis à marteler un arbre de mes points en criant ma rage. Après de longues minutes, je me laissai tomber au sol, les mains en sang.

Sentant mon corps chauffer de plus en plus fort, je me trainai jusqu'à l'eau et y plongeais mes mains, que ce soit pour les refroidir que pour les faire cicatriser. La fraicheur de l'eau m'arracha un petit cri de douleur.

Toujours en pleurant, je m'allongeai en boule sur le sol et finit par vite m'endormir.

Je senti quelqu'un me secouer en criant mon nom. J'ouvrit les yeux et reconnu Steve, penché au-dessus de moi. L'herbe sur laquelle je me trouvais était carbonisée et fumante.

-Hé microbe. Tout va bien. C'est fini. Je suis là, chuchota le blond d'une voix douce.

-Steve ?

-Oui c'est moi. Tu verrais l'état de ton père et de ton copain. Ils arrêtent pas de courir partout, plaisanta le héros national. Tu nous a drôlement fait peur. Tout va bien maintenant. On rentre d'accords ?

Mes paupières étaient alourdies par mes larmes, la sieste de je ne sais combien de temps que je venais de faire n'a pas du tout était reposante.

-Rendors-toi microbe, c'est fini. T'es en sécurité. Je m'occupe de toi.

Avant de tomber de nouveau dans l'inconscience, je le senti me soulever du sol et partir en courant.

La deuxième fois que j'ouvris les yeux, je me trouvais dans ma chambre, les mains bandées, et l'une dans celle de Peter et mon père marmonnant tout seul en faisant les cents pas.

Je portais les mêmes vêtements que tout à l'heure et le sweat de Peter était plein de sang. Surement celui de mon nez qui a coulé dessus.

Les deux hommes n'ayant pas remarqué mon réveille, ils avaient continué leur discussions, me permettant de l'entendre.

-J'aurai jamais dû dire ça !! dit mon père. Sache que j'ai pensé tout ce que j'ai dit, sauf la fin.

-Et vous, sachez que je vous laisserai jamais nous séparer.

-Pardon ?!

-J'aime votre fille. Je l'aime vraiment. C'est comme ça. C'est tout. Vous avez peut-être créé une technologie qui dépasse tout, mais vous ne pouvez pas contrôler les sentiments. Je ne compte pas arrêter de voir celle que j'aime parce que son père n'est pas d'accord avec ça.

-Au moins t'es honnête, grogna le génie. De toutes façons, la connaissant, elle trouvera toujours un moyen de revenir vers toi. Faut juste que je me rappelle que tu la rends heureuse, et peut-être que je finirai par accepter. Mais je ne veux plus de galipettes sous mon toit !!

Nous deux contre le reste du monde Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant