maudite chanson

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tu n'es qu'une maudite chanson
celle qui passe en boucle dans ma tête
comme ce souvenir du premier jour
quand l'histoire était encore parfaite.

oh que cette époque est douce,
le premier poème, le sensuel, la tendresse
l'ivresse des derniers jours,
les jeux, la maladresse.

et c'était bien souvent
pile je perds, face je perds
puisque je suis si sensible
aux charmes de tes pupilles,
puisque je suis si docile
quand mon prénom pendais à tes lèvres,
avec ce fameux sourire insolent.

et puis vient les derniers poèmes,
ton ombre se mélange
avec mon encre,
quand les ressouvenir
pleuvent sur mes tempes.

tu sais, les flammes de l'absence
ont incendié mon cœur d'absinthe
il n'en reste que rien,
à peine des cendres
à peine de quoi écrire quelques poèmes
sur la manière dont du tu me manques.

tu me hantes, qu'il y ai le soleil ou la pluie.
deux saisons ont défilés sous mes larmes depuis
la dernière fois que j'ai entendu ta voix,
depuis que j'ai perdu le jeu en lui disant
nos mensonges, notre histoire.

[et puis je l'ai entendu à nouveau,
y'a une semaine, lors d'une épuisante journée
et même si le ton grave de ta voix et ton accent nordique
passaient en boucle depuis le printemps dans mes pensées
c'était magique, j'attendais ça depuis la fin de l'été]

l'espoir me brise les côtes, m'arrache la gorge,
il ne reste plus que de nous, les mémoires que j'essaie en vain d'entretenir
de tes mots, de ta peau, de notre bateau.

existe-t'il une raison, aux pieux qui m'accrochent à ton existence ?
qu'importe

je l'ai déjà perdu, la raison,
depuis que je te cherche même
dans les tumultes du vent d'hiver
quand la tempête est trop rude,
quand le chant des oiseaux est déjà au sud.

pourquoi ai-je toujours ton prénom maudit
gravé au fer rouge dans les abysses de mon âme,
que tu me fais mal,
si tu savais, ô combien tu me rends malade.
mais toi,
tu ne dois déjà plus
penser à moi.

et je combat seule, tel le dernier homme
la mélodie de ces nuits, celles où l'opium
n'est même plus assez puissante pour faire fuir
ton visage, ton doux visage...
©

érafle moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant