et moi qui souillait mes carnets de ton nom, désespérant à chaque ligne que cette fois ci était vraiment la dernière, pas seulement l'entracte de cette pièce sordide, de ce jeu sans victoire possible. et même que mes pensées s'acharnaient, elles me chuchotaient dans le noir : voilà déjà le mois d'août, mais lui n'est toujours pas là. donc je pleurais, parfois, quand j'y arrivais, parce que le manque m'achevait un peu plus chaque jour qui passait, parce que ma vie sans la tienne n'est qu'un film sans acteurs, sans musique, sans titre, sans même un script. alors j'écrivais, j'écrivais à m'en tordre le poignet, je criais avec mon encre sur des papiers déjà tachés de ton absence, je criais les façons dont tu affligeais mon âme de toutes ces douleurs, puisqu'il restait dans mes rêves quelques traces de ton odeur. le temps m'était affreux, insupportable, je ne comptais même plus les jours, ni les mois, le défaut de ta présence était un supplice insurmontable. alors bien sûr, je ne cessa pas de vivre, mais je n'y trouvais plus de sens, maintenant que ma muse n'était plus dans la danse. tu donnais les couleurs au ciel de mes idées, tu donnais les saveurs à ce monde que je peine à supporter, même si à la fois, cela me détruisait, puisque tu n'étais miens que dans les mirages de mes désirs inachevés. enfin, voilà à quoi ça ressemblait, ce monde dans lequel je n'avais plus que ton ombre pour m'accompagner.
pourtant, pourtant ce matin la, mon coeur loupa un battement, peut être même deux, même quatre, puisque ce matin là, et bien, tu étais là.
c'était bien toi, moi qui n'y croyait plus, moi qui ne voulait plus y croire, puisque te voir revenir est aussi déchirant que de te regarder partir. alors depuis, l'histoire recommença. c'est toujours la même, à se demander comment je ne m'en lasse pas. c'est peut être parce que je t'aime. mais dis moi, est-ce que cette fois, tu resteras? est-ce que cette fois, tu seras à moi? j'ai peur de la réponse, pour ça que je ne te la pose pas. mais j'ai l'impression que quelque chose change, quelque chose en toi, peut être que tu prends conscience, des choses que je t'hurlais en silence, je ne sais pas, je ne sais pas si je veux savoir. mais nous y sommes, à se tourner autour comme des ados naïfs, comme si nous ne savions pas que ce pari comptait bien trop de risques, pourtant encore une nouvelle fois, tu es à elle, quand je te veux à moi. c'est une partie d'échec interminable, dans laquelle j'ai perdu d'avance une énièmes fois, mais que veux-tu, je t'aime comme il n'est plus permis d'aimer, je t'aime comme si mon monde brûlerait si je cessais. alors j'attends, d'une manière bien plus atroce que j'attendais ton retour, parce je n'attends plus ta simple présence, cette fois ci, j'attends ton amour.