June est loin d'être la fille la plus extravertie que Brett connaisse. D'ailleurs, il peut compter sur les doigts d'une main le nombre de fois où il l'a entendue parler. Cependant, sans trop savoir pourquoi, elle l'intrigue. Elle n'est pas une créat...
June referma doucement son casier, fardes et trousse en main. La vie lui semblait bien calme depuis ce match à Beacon Hills. Ils étaient tous retournés à Devenford et les choses étaient retournées à la normale. Chacun avec son cercle d'amis. Enfin, Brett avec son cercle, June avec sa solitude. En vérité, cela ne lui déplaisait pas, elle avait envie d'être seule après tous ces retournements.
Dans sa classe de mathématiques, tandis que certains élèves réglaient des problèmes au tableau, la jeune fille réfléchissait. Porter un secret aussi lourd que celui de l'existence des créatures surnaturelles était difficile, mais elle tenait bon. Et puis, ce n'était pas comme si elle avait des amis avec qui en parler. De toute manière, elle avait promis de ne parler à personne de ce qu'elle avait appris et tiendrait sa promesse, elle détestait les traîtres.
À la pause, à la place de manger seule à la cafétéria du lycée de Devenford, la June décida de s'installer dans les gradins de leur terrain extérieur, où il n'était censé y avoir personne. Elle s'assit, pris son sandwich, et commença à manger, son roman en main. Elle avait presque finit quand elle sentit un mouvement à sa gauche. Elle tourna la tête et croisa des yeux bleus qu'elle aurait reconnus entre milles.
« Salut. » dit-il.
« Salut. Qu'est-ce que tu fais ici ? »
« Je voulais savoir comment tu allais. »
« Je vais bien. »
June reporta son regard vers son livre, mais, remarquant que Brett attendait une suite à sa réponse, fût obligée de le reposer instantanément.
« Brett. » Sans savoir pourquoi, le blond eu un frisson à l'entente de son prénom entre les lèvres de la jeune fille face à lui. « Tu n'as pas besoin de traîner avec moi depuis que je sais pour toi et les autres, j'ai promis que je me tairai, j'ai l'intention de tenir ma promesse. »
« Je sais, je te fais confiance. »
Surprise, June haussa les sourcils mais ne dit rien. Au bout de quelques secondes à se fixer mutuellement, elle lança :
« Dans ce cas, pourquoi est-ce que tu es ici ? »
Brett hésita sur ce qu'il devait répondre. Lui dire qu'il voulait voir comment elle allait depuis l'incident avec Violet n'était pas totalement un mensonge, mais ce n'était pas la raison première qui l'avait poussé à la suivre lorsqu'elle était sortie du bâtiment de leur lycée afin d'aller manger à l'extérieur. La vérité, c'est qu'il avait envie de la voir. Il avait envie de discuter avec elle, comme si ils se connaissaient depuis des années alors qu'ils ne savaient rien l'un de l'autre. Le capitaine de leur équipe de lacrosse ne comprenait plus rien. Cette envie violente de la voir était inhabituelle, surtout pour un garçon comme lui, qui attirait la plupart des filles comme des aimants.
Il se gratta la nuque et finit par répondre :
« Je... Je m'inquiétais. Apprendre tout ça n'a pas dû être facile pour toi et tu avais l'air dépassée quand Scott t'en a parlé alors... Je voulais m'assurer que tu ailles bien. »
Ce n'était pas un mensonge. Ce n'était pas non plus la vérité. Soit, il en parlerait à sa sœur, peut-être même à Satomi si elle n'arrivait pas à régler son problème. Après tout, la personne la plus sage et à l'écoute qu'il connaissait n'était autre que son Alpha, alors il pouvait en profiter. June papillonna des yeux, surprise. Il s'inquiétait pour elle ? Décidément, Brett la surprenais toujours plus. Il s'éloignait de plus en plus du garçon arrogant dont elle s'était faite l'idée. Bien sûr, il gardait ce caractère de garçon populaire qu'elle lui connaissait, mais, aux yeux de la jeune fille, il était bien plus gentil qu'elle ne le croyait.
« Je vais bien. C'est assez impressionnant comme annonce, mais je vais bien, je t'assure. Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi : reprends ta vie, je reprends la mienne, et tout est oublié. » Brett la dévisagea. « Enfin, tu vois ce que je veux dire, je garde votre secret, vous n'avez pas à vous inquiéter de moi. »
Il acquiesça. Bon. Il n'avait plus à se soucier d'elle, elle allait bien. Brett se leva, la salua, puis partit sans dire un mot. June avait l'impression de l'avoir vexé, mais ce n'était pas le cas. Il n'était pas vexé, ni en colère. Il était triste. Il n'avait pas envie d'arrêter de voir June, il avait envie de lui parler, de l'écouter lui raconter des choses. Il ne voulait pas que tout redevienne comme avant, qu'ils soient juste intrigués l'un et l'autre de la présence de l'autre. Il ne souhaitait qu'une seule et unique chose : rester près d'elle. Brett avait apprécié cette minuscule journée où ils s'étaient parlés, dans les gradins, dans les vestiaires, ou dans la clinique vétérinaire après les incidents pendant le match. Il avait aimé être collé à elle, pendant trois minuscules secondes, lorsque Violet avait voulu s'en prendre à elle. Il avait aimé sa présence.
Il devait vraiment parler à Lori et Satomi, son cas devenait vraiment grave. Qu'en était-il du tombeur qunil était ? Brett n'avait pas envie de draguer des filles, de les séduire en jouant au lacrosse. Il voulait qu'elle le regarde, qu'elle l'admire jouer, qu'elle rigole à ses blagues. Il en avait besoin, plus que n'importe quoi d'autre, et cela le rendait fou de ne pas comprendre pourquoi Diable avait-il tant envie d'être auprès d'elle. Il avait envie de percer tous ses secrets, de briser cette carapace dure qui la rendait si solitaire, de comprendre pourquoi.
Alors, tandis qu'il se rendait vers le réfectoire pour rejoindre ses amis, Brett se promis une chose : quoi qu'il lui en coûte, quoi qu'il doive faire, quoi qu'il doive dire, il allait faire sourire June. La faire rire, la faire penser à lui. Car, lui, il n'arrêtait pas de penser à elle. Il ne savait pas pourquoi, mais elle était là, elle était entrée dans sa tête sans rien demander. Lorsqu'il s'était réveillé dans la clinique vétérinaire et qu'il l'avait vue, il n'avait eu qu'une peur : qu'elle ne veuille plus le voir, ni lui parler. Qu'elle s'enfuie. Mais, comme d'habitude, elle l'avait surpris en s'intéressant simplement à ce qu'il était.
C'était officiel, cette fille le fascinait, le passionnait.
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