Chapitre XI

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June dormait enfin. Calée entre les bras de Brett, elle respirait enfin paisiblement. Elle avait voulu le calmer en disant que tout allait bien, mais elle sentait encore l'anxiété à plein nez. Ses longs cheveux roux retombaient à présent sagement le long de son dos, tandis qu'elle était blottie contre le blond. Par ailleurs, ce dernier se demandait comment il avait fait pour perdre le contrôle de lui-même aussi rapidement. Satomi lui avait pourtant expliqué des centaines de fois l'importance de garder son calme en toute circonstance, au risque de révéler sa vraie nature aux autres ! Cependant, voilà, lorsqu'il avait entendu le cri de June alors que Félix l'avait attrapée, il n'avait plus chercher à réfléchir et il avait foncé sans plus attendre dans la direction de la bibliothèque. Déjà énervé, il n'avait fallu que quelques paroles de Félix pour le faire sortir de ses gonds. En fait, si June n'avait pas eu le réflexe de le calmer, il aurait sauté sur son ancien coéquipier et l'aurait frappé jusqu'au sang.

La jeune fille bougea, faisant sursauter Brett. Même endormie il la trouvait belle. Il sourit en constatant qu'elle lui avait pris la main dans son sommeil. Il remonta la couverture de son lit sur elle, qu'elle n'attrape pas froid, et resserra l'étreinte de ses bras autour de son petit corps. Il ne lui fallut pas longtemps pour sombrer à son tour dans un sommeil profond, bercé par les battements de cœur de la rousse endormie contre lui.

***

June courait. Elle était affreusement en retard à son cours de théâtre. Ses pieds se prirent dans une racine d'arbre et elle tomba la tête la première dans les feuilles mortes tapissant le sol boueux des bois. Quelle idée idiote de couper par les bois ! Elle se releva difficilement, ses genoux endoloris par sa chute. Génial, et maintenant ses vêtements étaient tâchés, quelle journée merdique...

« Mais regardez qui voilà ! Ce ne serait pas notre chère June ? Qu'est-ce que tu fais là, au milieu des bois ? Ah oui, tu cherches sûrement l'endroit où se cachait ton misérable père ! »

June ne répondit pas, les larmes aux yeux. Son père avait été retrouvé mort quelques semaines plus tôt dans un endroit qui lui était inconnu. C'était apparemment l'endroit où il venait se reposer après de dures journées de travail. Il n'avait jamais voulu dire à sa fille où il se rendait. Elle avait effectivement tenté de retrouver ce mystérieux lieu autrefois, mais plus maintenant.

« Pas étonnant qu'il se barrait de chez lui le soir, avec une fille pareille ! Et ta mère, qu'est-ce qu'elle a dit ? Ah bah non, c'est vrai, elle s'est barrée quand t'es née. »

Un des garçons frappa dans la main de son ami, fier de la plaisanterie misérable qu'il venait de faire. Les larmes défilaient à présent le long des joues de June. Un autre la saisit soudainement par le bras et la poussa sur le sol, la salissant une fois de plus. Le premier garçon qui avait parlé lui lança une poignée de terre dans la figure, tandis que le deuxième versait le contenue d'une bouteille d'eau sale dans les cheveux. Après s'être moqués encore quelques minutes d'elle, ils partirent rejoindre le parc proche du bois dans lequel ils étaient. Ni vu ni connu, comme d'habitude.

Seule, frigorifiée, trempée jusqu'aux os et pleine de boue, June pleurait. Elle s'était recroquevillée sur elle-même. Elle en avait marre. Elle voulait partir, loin d'ici, dans un endroit où personne ne connaîtrait son passé. Où personne ne savait ce qu'avait fait sa mère, ou ce qui était arrivé à son père. Un bruit dans les fourrés la fit sursauter. Elle releva la tête et croisa un regard bleuté. Une patte après l'autre, le loup avança. Il la fixait étrangement. Apeurée, la petite fille recula vivement. L'animal continua d'avancer lentement, jusqu'à effleurer sa jambe du bout de son museau.

Timidement, June avança sa main afin de caresser le haut de sa tête. Le loup vint finalement se coucher tout contre elle, la réchauffant de son doux pelage. Quelques instants plus tard, endormie, la rousse ne vit pas le loup s'enfuir sous les cris des adultes inquiets qui avaient retrouvé la petite fille dans les bois, seule alors qu'elle aurait dû être à son cours de théâtre. Lorsqu'elle se réveilla, le lendemain matin à l'orphelinat, June pleura. Longtemps. En vérité, elle ne pût s'arrêter de pleurer. Elle ne s'arrêta jamais de pleurer...

***

« June ! June, réveille-toi. »

La concernée ouvrit grand les yeux, le souffle court. Brett était là, penché sur elle, le visage inquiet. Il essuya délicatement ses joues trempées alors qu'elle se rendressair lentement.

« Tu pleurais en dormant alors j'ai pensé qu'il fallait te réveiller. »

« Je... Oui, merci. »

Toute chamboulée, elle ne sut quoi répondre d'autre. Ce rêve, elle ne l'avait pas fait depuis des mois. Brett la prit dans ses bras, et elle se remit à sangloter sur son épaule.

« Hey, June, qu'est-ce qu'il se passe ? »

Cette dernière ne répondit pas, elle se contenta de continuer de pleurer dans les bras du blond. Finalement, elle murmura :

« Tu sais, mes parents ne sont pas mes vrais parents. Ils m'ont élevés pendant une partie de ma vie, mais ce ne sont pas mes parents biologiques. »

Brett hocha la tête. June essuya ses larmes, puis poursuivit :

« Ma mère est partie en m'abandonnant devant la maison de mon père lorsque je suis née. Il s'est toujours occupé de moi. Seulement, un jour... »

Incapable de poursuivre son récit, la jeune fille se blottit à nouveau dans les bras de Brett. Celui-ci pouvait sentir à quel point son cauchemar avait rouvert une plaie profonde en elle. Mais le décès de son père n'était que la partie émergée de l'iceberg. Il y avait tout le reste.

Il y avait les gens de l'orphelinat.

Il y avait les garçons dans les bois.

Il y avait le loup qu'elle n'avait jamais revu.

Il restait encore tellement de choses qu'il devait savoir.

***

Hello les chats, comment allez-vous ?

Bon et bien voilà, maintenant vous savez pourquoi notre chère June est aussi renfermée sur elle-même.

Petite mise en garde (oui oui, parce que c'est important) : le harcèlement est un fait grave et très répandu. Ne faites jamais vivre ça à quelqu'un et si vous en êtes victime, parlez-en. Pour les témoins, c'est pareil, ne vous rangez surtout pas du côté du harceleur, cela ne vous vaudras que des problèmes et vous aurez le malheur de quelqu'un sur votre conscience.

Bref, c'était le petit point "conseil" du jour. J'espère que l'histoire vous plaît, n'hésitez pas à lâcher un petit vite ou quelques commentaires (les deux c'est encore mieux XD) !

Kiss kiss ❤
~ Mel ~

Kiss kiss ❤~ Mel ~

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Human But Not AloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant