Chapitre 4

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- CELUI QUI NE DONNAIT PLUS DE NOUVELLES -



[🐯]


— ᴜɪᴊᴇᴏɴɢʙᴜ - ᴍᴀɪꜱᴏɴ ᴅᴇꜱ ᴋɪᴍ : ᴊᴇᴜᴅɪ


Il faisait beau aujourd'hui. Le ciel était dégagé et les arbres commençaient à arborer une douce couleur auburn. L'automne était joli ici aussi, même si les températures étaient nettement plus fraîches qu'à Daegu.

Ah, Daegu... Ma ville natale. Elle me manquait par moment, et pourtant, j'étais bien heureux de l'avoir quittée. Enfin, c'était surtout le fait d'avoir enfin pu me libérer de ma mère qui m'enchantait. Mis à part m'engueuler, elle ne savait pas communiquer avec moi. Remarque, ça l'arrangeait bien. Une fois ses nerfs et sa colère déversés sur l'aîné de ses bambins, elle pouvait jouer la parfaite maman devant les cadets. Quelle garce !

Alors oui, il ne fallait pas dire du mal de ses géniteurs. Mais connaissant son palmarès, franchement, j'estimais qu'elle ne méritait pas mon respect. Trois fois ! Elle l'avait trompé avec trois autres hommes. Et le dernier en date vivait avec elle ainsi qu'avec mon frère et ma sœur.

« Ne dis rien à Eunjin et Jeonggyu, Taehyung. Ils sont jeunes et n'ont pas besoin d'avoir une mauvaise image d'elle. »

Même dans ces circonstances, foutu à la porte du jour au lendemain avec un divorce qui allait lui coûter une fortune, mon père restait le sage que j'avais toujours connu. Le choix fut vite fait pour ma part.

Ça avait été déchirant de laisser ma fratrie là-bas, surtout qu'on s'entendait à merveille et que notre trio était plus fort que tout. Mais j'étais réaliste, et rester en présence de cette sorcière n'aurait en aucun cas été bon pour moi. J'avais donc fait mes valises en quatrième vitesse puis j'avais rejoint mon père sur le quai de la gare le jour de son départ.

Il avait décidé de quitter Daegu et la région, de partir un peu plus au Nord, histoire de reprendre à zéro. Uijeongbu était notre nouveau chez nous. En plus d'être proche de Séoul, cette ville me plaisait beaucoup. C'était d'ailleurs sa proximité avec la capitale qui lui avait fait choisir cette destination. On vivait maintenant dans une petite maison avec jardin tout en ayant une ligne directe vers la plus grosse agglomération du pays.

Il ne me restait plus qu'une centaine de mètres avant d'être définitivement rentré. J'étais parti faire quelques achats pour combler le frigidaire en attendant les grosses courses du week-end. Mon sac n'était pas très lourd, mais son anse me faisait mal aux doigts. Il me tardait de pouvoir enfin m'en défaire, alors, quand je tournai dans ma rue, je me mis à trottiner. La maison était à portée de vue.

Les volets étaient ouverts et la télévision tournait dans le salon, je voyais son écran à travers la vitre. Papa était lui aussi rentré. Lorsque j'eus fermé la porte d'un coup de talon, je me rendis dans la cuisine, prêt à ranger les articles à l'emplacement qui leur était attribué.

— Je vais le faire, Tae.

J'eus un sursaut. La main sur le cœur, je me tournai vers lui, ne l'ayant pas entendu arriver.

— Ça ne me dérange pas, papa.

Il s'approcha de moi, les yeux rouges et le pas lent, pour déposer un bisou sur mon front.

— Va te reposer plutôt, tu en as assez fait pour aujourd'hui. Tu me diras combien je te dois pour les courses.

J'acquiesçai, sachant que lorsqu'il décidait une chose, il ne revenait pas en arrière. De toute façon, je passerai derrière lui pour m'assurer que tout était bien à sa place dans les placards. Mais pour l'instant, je le laissai seul avec les quelques produits du marché et partis dans le salon.

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