(A)social Club・ᵗᵏ ʸˢ

Chapitre 1

- CELUI QUI N'ÉTAIT PAS UN TROUILLARD -

[🐰]

— ᴜɪᴊᴇᴏɴɢʙᴜ - ᴍᴀɪꜱᴏɴ ᴅᴇꜱ ᴊᴇᴏɴ : ᴊᴇᴜᴅɪ

— Non ! Non ! Non ! Non !

Dans un état d'alerte général, je ne pouvais m'empêcher de me tourner et me retourner dans tous les sens, sans jamais cesser d'avancer. Je tentais de fuir le danger, aveuglément, tandis que le bruit des grognements monstrueux résonnait à n'en plus finir dans mes oreilles.

— Nochu mais bon sang, qu'est-ce que tu fais ? Derrière-toi !

In extremis, je fis volte-face et dégainai mon atomiseur laser pour tirer dans la bête qui s'apprêtait à ne faire qu'une bouchée de moi. Son sang, d'un noir aussi écœurant que les eaux boueuses d'un marécage, gicla dans l'air et atterrit à moitié sur le sol et dans mes yeux.

— Dé... Désolé, j'ai trop peur, ils sont trop nombreux ! Et ils sont si moches... dis-je piteusement pendant une accalmie.

— Mec, t'es sur un jeu de zombies. Tu t'attendais à quoi ? Des licornes ?

Un soupir m'échappa.

— Les zombies ne sont pas tous effrayants... Ceux-là sont juste affreux. Je ne m'attendais pas à ça en acceptant de tester ce jeu.

Cette fois, ce fut à mon correspondant de souffler, provoquant une saturation du son dans mon casque audio. Ma main, qui tenait le clavier, partit le réajuster sur mon crâne, alors que l'autre restait bien crispée sur la souris d'ordinateur.

— Pourquoi tu t'obstines à geeker sur des trucs qui te font flipper ? Tu devrais changer de- Oh putain, on est encerclés. Merde ! J'ai plus de munitions !

Il ne me fallut pas plus de deux secondes pour réagir, anticipant dès lors le game over si jamais je décidais de rester là sans rien faire. Mon cœur battait à tout rompre, je n'entendais plus que lui, ses battements ayant pris le pas sur les cris surexcités de U-Gyeom97. M'armant d'un courage sans faille, je shootai dans le tas sans réfléchir, alternant les head-shots avec mon flingue et les morts subites avec mon couperet dentelé. Pour aider mon partenaire à s'en sortir, je lui léguai un des mes hachoirs en trop afin qu'il puisse se défendre, puis continuai mon raid sans plus attendre.

Les créatures, autrefois humaines, tombèrent les unes après les autres, telles des mouches sous insecticide, jusqu'à lapidation totale du groupe.

Ma respiration, jusqu'ici entrecoupée par le stress et l'adrénaline, reprit un rythme normal une fois le silence revenu dans les larges boyaux de la grotte. Fier de moi, je vins essuyer une goutte de sueur sur ma tempe d'un revers de manche et lâchai un petit gloussement.

— Pourquoi devrais-je changer de styles de jeux alors que ce sont ceux sur lesquels je cartonne le plus ?

— C'est vrai que t'es doué. Mais qu'est-ce que t'es trouillard.

— J'suis pas un trouillard, tronche de cake.

— Si t'es un trouillard !

— Même pas vrai, tu dis que des co-

— Jungkook !

— Zut, il faut que je te laisse, ma mère arrive. Salut !

À la hâte, je quittai le jeu et enlevai mon casque pour le reposer sur mon bureau, quand au même moment, la porte de ma chambre s'ouvrit.