(A)social Club・ᵗᵏ ʸˢ

Chapitre 16

 - QU'ILS DANSENT, LES SOUVENIRS -

[🐿]

— ᴜɪᴊᴇᴏɴɢʙᴜ - ʟᴏᴄᴀʟ ᴀꜱꜱᴏᴄɪᴀᴛɪꜰ, ꜱᴀʟʟᴇ ꜱᴀɢɪᴛᴛᴀʀɪᴜꜱ : 3ᴇᴍᴇ ꜱᴇᴀɴᴄᴇ

— Allez, allez ! On change ! résonna la voix guillerette de Seokjin. Reprenez à manger, mes agneaux, ne mourrez pas de faim.

Mourir de faim ? Il y avait peu de chances. À chaque rotation, il nous faisait nous resservir au buffet. Personnellement, j'étais déjà plein, et je le suspectais sérieusement de vouloir nous engraisser pour d'obscures raisons.

Les mains de ce fait vides, je continuai cet étrange jeu des chaises musicales et m'installai à la table qui me revenait. En face de moi, Jimin était déjà assis. Il m'adressa un joyeux sourire que je m'empressai de lui rendre. J'aimais bien ce p'tit gars. Gentil comme tout.

— Bonjour, est-ce que je peux prendre cette chai-

— Coucou Hoseok !

Je me stoppai dans mon élan après ses salutations et me retint de rire. En voilà un qui n'avait pas vraiment compris le principe d'un jeu de rôles. Ne voulant cependant pas mettre un frein à sa joie, je décidai de laisser tomber les consignes à mon tour.

— Hey, Jimin. Comment tu vas ?

Jimin ouvrit la bouche pour répondre mais fut interrompu par Namjoon qui attrapa son siège à l'aide d'un gant pour le nettoyer avec un vaporisateur à désinfectant.

— Bonjour, vous deux, nous salua-t-il en s'asseyant enfin.

Immédiatement, Jimin retroussa ses manches et lui tendit fièrement ses mains, tel un enfant sage, pour que notre camarade puisse lui verser un peu de produit pour les assainir. Tout de suite, je remarquai une certaine connivence entre eux, comme si cette scène faisait partie intégrante de leur quotidien. Peut-être étaient-ils déjà amis ?

— Tes mains, Hoseok.

— Hm ?

En entendant mon prénom, j'abandonnai mes réflexions et levai les yeux sur Namjoon qui me fixait avec une expression autoritaire.

Dans la lune, je ne percutai pas ce qu'il me demandait et récoltai pour mon manque d'attention un pshit en pleine poire. Le jet me fit reculer instinctivement mais, si mes paupières s'étaient fermées d'elles-même, ma bouche, elle, n'y avait pas pensé.

— Ah mais c'est dégueu ! pestai-je en m'essuyant la langue. En quel honneur ?

Sans pitié ni remord, Namjoon répéta :

— Tes mains.

Je soufflai et lui montrai mes paumes, capitulant devant son obsession des microbes.

Une fois l'espace suffisamment sain à son goût, il se détendit et son visage se fit beaucoup plus amical. Du moins, de ce qu'on en voyait à cause de son masque.

— Désolé pour ça... J'ai tendance à me laisser un peu emporter parfois.

— Ce n'est pas grave, Joonie, le rassura la pipelette.

Ben oui, bien sûr que ce n'était pas grave. Ce n'était pas lui qui avait eu droit à un ravalement de façade à l'alcool. J'en avais encore la peau qui tiraillait. Jimin semblait vraiment avoir un traitement de faveur. Quelle injustice.