Tristan attache Josépha, les bras en l'air. Elle est si petite qu'elle touche presque pas le sol. Elle rouvre les yeux et relève la tête vers lui. Elle souhaite se jeter sur lui mais est retenue par les liens. Tristan recule et affiche un sourire en coin satisfait sur son visage.
— Détache-moi TRISTAN ! Hurle-t-elle les dents serrées.
Nous restons en retrait, le prince a trouvé une vieille barre de fer rouillée pour s'aider à avancer. On peut voir qu'il souffre, il lui faudra trouver un médecin rapidement au risque de perdre sa jambe. Je n'ose imaginer l'état de sa plaie.
— Tu ne disais pas ça avant quand je t'attachais pourtant, blague-t-il.
Josépha grogne et tire sur ses liens. Tristan lui fait un bisou sur la joue et retire le poignard qu'elle avait accroché à ses hanches puis le brandit sous son nez.
— Tant que je ne retrouverai pas mon manteau, je garderai ta dague.
— Non ! Rends-la moi, rends-la moi ! Espèce de traître !
— Tu m'as trahie la première.
Tristan tourne le couteau dans ses mains, nous jette un regard et nous fait signe de le suivre à l'extérieur. Lorsque nous sortons, nous pouvons entendre Josépha crier et grogner, tirer sur ses liens...
— Je te tuerai Tristan !
Nous retournons dans les bidonvilles, là où la fête bat son plein. Les gens boivent, fument, dansent, consomment... c'est assez festif et je pense qu'à ce stade de la soirée, plus personne n'est conscient que nous sommes différents.
Tout en tournant la dague dans ses mains, Tristan s'arrête. Il lève son autre main pour que nous nous stoppions et il tend l'oreille. Je n'entends rien moi, mais lui, visiblement, oui.
— Ils sont sur la crique, déclare-t-il.
Alors il se précipite vers la grande descente qui donne sur la crique. Je le suis mais Andrei peine à suivre la cadence. Alors je fais demi tour, je passe son bras autour de mes épaules et le mien autour de sa taille et je l'aide à avancer. Il grimace mais ne rechigne pas. Pour quelqu'un qui n'a jamais vu le monde extérieur, il s'en sort plutôt bien et je m'en veux de l'avoir entraîné là-dedans. Je sais dorénavant qu'une fois que nous aurons réglé tout cela, l'honneur de ma famille sera perdu et nous serons pauvres.
Le prince m'arrête juste devant la côte, et cette fois, je peux entendre Hélène crier. Il me lâche alors je lui jette un regard.
— Allez-y, je vous rejoins. Je vais vous ralentir.
— Êtes-vous certain, votre altesse ?
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Invocatrice de l'Ombre
FantasyChloé est issue d'une famille noble. Pour ses dix huit ans, elle se voit forcée de se marier avec le prince et futur roi Andreï, un homme plutôt fragile qui ne prend jamais le risque de sortir. Alors que Chloé, elle, a soif d'adrénaline et de décou...