XXIII - Une soirée spéciale

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Tristan n'a pas voulu rejoindre mes amis ainsi qu'Ary et Hélène. Ce soir là, il préfère s'asseoir sur les dunes à son tour et regarder la mer ainsi que le coucher du soleil. Alors je me rassois à côté de lui et replie à nouveau mes jambes contre ma poitrine, mes bras les entourant. On dirait que cette énorme boule de feu qui nous sert de soleil descend tout doucement pour disparaître et laisser sa place à la Lune.

Je jette un coup d'œil en coin à Tristan, qui semble plutôt rêveur. Ce manteau a eu un effet extrêmement positif sur lui, comme si rien ne s'était passé. Il lui va comme un gant ceci dit, il tombe parfaitement sur ses épaules.

— Pourquoi tu me fixes ? Grommelle-t-il.

— Je me demandais... est-ce que tu sens quelque chose de particulier quand tu portes le manteau ?

— Je me sens juste revigoré, je n'ai pas une lutte constante en moi pour...

Il ne termine pas sa phrase et se pince les lèvres.

— Pour ? Tu luttes contre quoi ?

— Rien, je suis un petit peu fatigué, je sais plus ce que je dis.

Je ne le crois pas mais je n'ai pas envie d'insister. Pas ce soir. Alors je détourne le regard et fixe l'horizon. Nous restons tous les deux dans le plus grand des silences, bercés par le chant des vagues et la douce mélodie lointaine de la guitare de mon ami Hugh.

Nous nous endormons alors sur les dunes, et quand je me réveille le lendemain, ma tête se trouve contre le torse de Tristan. Je me redresse brusquement en m'en rendant compte et lui jette un regard. Lui est toujours paisiblement endormi, et il n'a pas lâché son manteau. Nous sommes en plein hiver, comment ça se fait que je ne sois pas congelée ? Et lui alors ? Doucement, je repose ma main sur son torse, là où le manteau ne le couvre pas. À travers le veston et sa chemise... je sens une forte chaleur.

Je souhaite retirer ma main, intriguée mais à la fois méfiante. Cependant, Tristan saisit fermement mon poignet, alors je sursaute. Il ouvre les yeux et se redresse pour s'asseoir et me fixer, sans lâcher mon bras.

— Qu'est-ce que tu faisais ?

— Rien du tout...

— Alors ne me touche plus sans que je ne t'y autorise.

— Tu es brûlant, alors qu'il fait froid... pourquoi ? Est-ce que Darius a...

— Ce ne sont pas tes affaires, grogne-t-il en me lâchant le bras.

Mon poignet arbore une marque rougeâtre portant la forme de sa main. Je baisse ma manche et me relève. Il fait de même et notre discussion n'ira pas plus loin puisqu'Ary nous rejoint, tout jouasse.

— Mes chers amis... diantre ! S'exclame-t-il soudainement. Tristan, incroyable !

— Je vois que tu te souviens de moi.

— Comment oublier un être aussi détestable que toi ? Ceci dit, le manteau que j'avais acheté très cher à Hector te va mieux qu'à mon mannequin.

Tristan affiche un faible sourire un coin et Ary secoue la tête.

— Là n'est pas la question ! Je vais organiser le bal dès ce soir ! Afin de fêter mon règne sur Corvil. Alors vite, dépêchons nous et retournons voir vos parents, Chloé !

— Ton règne ? Répète Tristan.

— Comment crois-tu avoir pu récupérer ce manteau sinon ? Rétorque Ary.

Puis il part rejoindre les autres qui sont déjà en route pour rejoindre la ville. Tristan me jette un regard étrange mais je ne relève pas et les suis à mon tour.

Invocatrice de l'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant