8 août 2009
La chaleur était étouffante. Les volets de la maison étaient fermés pour préserver le peu de fraîcheur entre les murs. Maxime soupira, allongé en étoile de mer sur le carrelage. Il serrait entre ses doigts la petite main de William. Le blondinet s'était endormi à même le sol, la tête posée sur le torse de son meilleur ami.
Maxime s'ennuyait. Alors pour passer le temps, il détaillait le visage de l'enfant assoupi contre lui. Les cheveux de William étaient en bataille, encore mouillés de leur dernier plongeon dans la piscine. Sa bouille ronde était sereine, des gouttelettes d'eau glissant sur ses joues rebondies.
— Qu'est-ce que vous faites par terre vous deux ?
— Chut maman ! William fait dodo. Et puis il fait plus froid par terre.
Karine s'approcha des deux enfants et Maxime rit quand elle ébouriffa ses cheveux. Elle posa ses yeux sur leurs mains liées et sourit tendrement. Le brun glissa sa main dans les cheveux de William, se demandant s'il allait lui aussi rire. Un grognement lui répondit et Maxime fit la moue.
— Je crois qu'il aime pas, constata-t-il à haute voix.
— Il dort, tu le déranges.
— Oh... désolé William.
Il retira sa main à contre cœur. Sa maman prit le blondinet dans ses bras et alla l'allonger sur le canapé du salon. Maxime se redressa, réfléchissant à quelque chose à faire pour faire passer le temps.
— Maman ? Ils sont rangés où les crayons et les feuilles ?
— Je vais les chercher, installe-toi sur la table du salon.
L'enfant obéit et attendit que sa mère revienne ; sa tête posée sur sa main et les jambes balayant l'air. Son regard se perdit sur le corps endormi de son meilleur ami. Il hésitait vraiment à le réveiller. Dessiner tout seul, c'était pas drôle.
La boîte de crayons et quelques feuilles blanches furent posées devant lui quand Karine revint dans le salon.
— Maman ? J'ai le droit de réveiller William ?
— Non.
Le petit garçon gonfla ses joues et jeta un regard noir à sa mère qui sourit. Elle posa le bout de ses doigts sur les pommettes de son fils et appuya. Maxime fit un bruit de pneu dégonflé avant de se mettre à rire.
— Encore !
Elle réitéra le même geste deux fois avant que Maxime ne se mette à dessiner, oubliant son caprice. Il appuyait le crayon sur sa feuille, les sourcils froncés par la concentration et le bout de sa langue coincée entre ses dents.
Il jetait de temps en temps des petits coups d'œil à son modèle, effaçant certains traits et les refaisait. Maxime voulait que tout soit parfait. Une fois le dessin fait, l'enfant attrapa les crayons et se mit à colorier, très concentré pour ne pas dépasser.
— C'est très joli, le félicita son père qui venait de rentrer du travail.
— Merci papa !
— Tiens, papa est rentré.
Une grimace de dégoût apparu sur le visage de l'enfant quand ses parents s'embrassèrent. Il fit un "beark" magnifiquement ignoré par les adultes.
— Oui, tout le monde n'a pas la chance d'être en vacances, soupira Charles d'un ton théâtral.
— Tu as pris tes congés le mois dernier, le rembarra sa femme. En plus tu n'avais gardé que Maxime, moi j'ai deux petits monstres dont il faut que je m'occupe.
Maxime se désintéressa des chamailleries de ses parents et termina son dessin. Il rajouta un petit soleil souriant et quelques nuages. Profitant que son papa et sa maman soient partis discuter dans la cuisine, l'enfant sauta de sa chaise son dessin à la main et se précipita vers le canapé.
Il grimpa sur le tissu et s'assit sur le ventre de William avant de le secouer par les épaules.
— William ! William debout !
Le blondinet ouvrit les yeux et Maxime déposa un baiser sur sa joue. Ses pommettes s'enflammèrent mais le brun ne s'en souciait pas, trop excité à l'idée de lui montrer son dessin. Il se dandinait, écrasant son meilleur ami en dessous de lui.
— Maxime ! Pousse-toi tu me fais mal !
— Mais je t'ai fait un dessin ! Regarde !
— Mon ventre...
Soudain, des bras entourèrent sa taille et Maxime se retrouva assit sur le canapé. Karine essuya quelques larmes sur les joues de William et déposa un baiser sur son front.
— Maxime, tu aurais pu faire attention, le gronda son père. Excuse-toi.
Il baissa piteusement la tête.
— Pardon William.
Un sourire illumina son visage quand le blondinet sauta dans ses bras. Il le serra -pas trop fort- contre lui et lui fit un bisou. William rit et s'assit sur ses cuisses, face à face.
— Regarde mon dessin !
Il le donna à son meilleur ami qui écarquilla les yeux de surprise.
— C'est toi !
— Pourquoi j'ai des ailes et un cercle sur la tête ?
— C'est pas un cercle c'est une aureillole ! Déclara le dessinateur avec fierté. C'est parce que tu es un ange !
Le sourire de William ébloui Maxime. Ils échangèrent tous les deux un regard en rougissant. Le brun plissa les yeux et glissa sa main caramel dans la chevelure de blé de l'autre enfant qui éclata de rire. Ça marchait vraiment ?
— Je te le donne, dit-il en désignant son dessin.
— Merci Maxime.
Le blondinet se jeta dans ses bras et le brun s'autorisa à le serrer un peu plus fort contre lui.
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Évidence
Любовные романыLa première fois que je l'ai vu, je crois que j'ai compris ce qu'était un coup de foudre. • Histoire courte : 10 chapitres • Chapitres entre 700 et 1600 mots