15 mars 2017
Le coup de sifflet perça les oreilles de William qui roula sur la pelouse. Il se recroquevilla sur lui-même en tenant son genou, les larmes aux yeux. Les cris autour de lui semblaient lointain, il n'était concentré que sur sa douleur. Les footballeurs de Colmar jouaient assez violemment et il venait d'en faire les frais.
— William, ça va ?
L'adolescent leva la tête vers son meilleur ami qui s'était jeté à côté de lui. Le blond prit quelques secondes pour étudier les traits soucieux de son visage ; ses épais sourcils froncés en signe d'inquiétude et les coins de ses lèvres en direction de son menton.
— Mon genou...
Un grognement échappa à Maxime qui tourna son corps vers le garçon responsable de sa chute. Ce dernier était d'ailleurs sanctionné d'un carton jaune. Le regard de son meilleur ami ne lui disait rien qui vaille. William savait à quel point il pouvait être colérique. Il ne perdait jamais son sang-froid puisqu'il était toujours bouillant.
— Il l'a fait exprès ! s'énerva le brun qui se leva pour se diriger droit vers l'agresseur.
— Arrête Maxime, Robin n'a rien fait, William est tombé tout seul !
— C'est ça ouais.
William s'assit sur l'herbe et regarda sans pouvoir agir les choses dégénérer. Son meilleur ami s'avançait avec assurance vers Robin et attrapa le col de son maillot.
— Maxime ! hurla William pour le calmer.
Trop tard, il venait de coller son poing dans le visage de son adversaire. Le blondinet eut l'impression de voir la scène se dérouler au ralenti sous ses yeux. Quand le Colmarien heurta le sol, le temps sembla reprendre son cours et l'arbitre se précipita sur Maxime. Le brun fut expulsé et il quitta le terrain en jetant un dernier regard assassin à Robin.
William soupira et se releva péniblement en grimaçant ; l'autre abruti ne l'avait pas raté. Il boita jusqu'aux bancs de touche et se laissa tomber à côté de Maxime. Ce dernier gardait les poings serrés et sa jambe gauche tressautait rapidement. Ils regardèrent le jeu reprendre sans échanger un mot. Le collégien n'était pas en colère, il avait l'habitude du caractère explosif de son ami. Surtout, il devait bien avouer avoir apprécié que Robin s'en prenne une.
— On se casse, déclara soudainement Maxime en se levant.
Un sourire naquit sur les lèvres du blond et il attrapa la main de son meilleur ami tendue vers lui. Ils firent le chemin jusqu'à la maison de Maxime en silence, les bras du brun autour de la taille d'un William rouge de gêne.
Une fois à destination, le collégien se laissa tomber sur le lit de son meilleur ami, son visage angélique traversé par une grimace de douleur. Il releva sa jambe droite et posa sa main sur son genoux douloureux. Maxime entra à ce moment-là dans la pièce et posa de la glace sur sa blessure en s'accroupissant face à son meilleur ami.
— Tu n'étais pas obligé de le frapper tu sais...
— J'ai dit que je te protégerai. Il a fait exprès de te faire tomber, se défendit Maxime.
— Oui et j'imagine que lui coller ton poing dans sa figure a tout arrangé, rétorqua ironiquement le blessé.
— Ça m'a détendu.
Un rire échappa à William. Il avait vraiment essayé de garder un air sérieux et contrarié mais face à Maxime toutes ses résolutions tombaient à l'eau. Le brun rit à son tour et leurs regards se croisèrent. Le blond rougit face à ses yeux chocolat remplis de malice.
— Tu devrais faire de la boxe, lança-t-il pour dissiper sa gêne.
— J'y penserai. Ça va mieux ?
Le hochement de tête du blessé le fit se redresser. William posa ses fins doigts sur la glace et cria de surprise quand il fut renversé sur le lit.
— Je vais te guérir, chuchota Maxime près de son oreille.
Les glaçons s'éparpillèrent sur le sol et William se dit que les mettre sur ses joues serait sûrement plus utile que sur son genou. Un frisson remonta le long de son dos quand son meilleur ami retira les mèches de blé de son front en effleurant doucement sa peau.
Son sourire si doux et prévenant fit fondre son cœur en un amas de guimauve. Maxime n'avait plus qu'à croquer dedans.
— Me guérir ?
— Oui, tu veux bien ?
Il attendit patiemment que William accepte, intrigué mais terriblement impatient. Une fois que le blondinet lui donna sa réponse en rougissant jusqu'aux oreilles, Maxime glissa ses lèvres dans son cou.
C'était la première fois qu'ils agissaient comme plus que des amis. William savait que des meilleurs amis ne faisaient pas ça. Pourtant il n'en était pas effrayé, il savait qu'il l'avait toujours voulu. Mais il s'était tu : si jamais Maxime ne ressentait pas les mêmes picotements, les mêmes sensations ? Si jamais son cœur ne s'emballait pas autant que le sien rien qu'en posant ses yeux sur lui ?
Première fois également qu'il ressentait ce désir dans sa poitrine et le bas de son ventre. Il voulait que ce moment ne s'arrête jamais. Maxime mordit soudain le bas de sa nuque et William serra ses fins doigts autour du maillot de son meilleur ami, se mordant la lèvre pour éviter de gémir.
Sa torture ne s'arrêta pas puisque le brun insista à cet endroit un long moment. William frissonnait et gémissait doucement.
— Tu vas avoir une jolie marque demain, rit Maxime.
— Une marque ? Genre celles que les troisièmes ont avec leurs petits amis ?
— Absolument, confirma le collégien en hochant la tête. On est en quatrième, on est grand maintenant !
Le clin d'œil de Maxime le fit rougir. William posa ses yeux sur le maillot du brun et prit une profonde inspiration pour se donner du courage ; c'était la première qu'il allait faire ça. Il posa ses mains sur le tissu puis glissa le bout de ses doigts en dessous. Le frisson qu'il décela contre la peau caramel du collégien le fit sourire. Lui aussi avait ce pouvoir sur Maxime. C'était terriblement enivrant.
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Évidence
RomanceLa première fois que je l'ai vu, je crois que j'ai compris ce qu'était un coup de foudre. • Histoire courte : 10 chapitres • Chapitres entre 700 et 1600 mots