Cours particulier

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10 décembre 2017

Maxime se laissa tomber lourdement sur son lit en gémissant de douleur. Son dernier adversaire en compétition l'avait bien amoché, mais le boxeur avait tenu bon.

— J'aurais peut-être pas dû te conseiller de faire de la boxe finalement...

La voix inquiète de William lui fit ouvrir les yeux. Le blondinet était penché sur lui et posa avec douceur un pain de glace enroulé dans un torchon sur sa tempe, une moue désapprobatrice sur son doux visage. Ses yeux océans observaient Maxime à la recherche de la moindre crispation de douleur.

— J'aime ce sport William, je me sens vraiment bien quand je combats.

— Moi un peu moins quand je te regarde prendre des coups.

— J'avoue, c'est pas très agréable... Mais c'est que tu t'inquiètes pour moi, se moqua Maxime avec une voix enjôleuse.

Le regard noir de William le fit rire. Il hurla cependant de douleur quelques secondes plus tard, son meilleur ami avait appuyé contre sa blessure à l'arcade sourcilière.

— Aïe...

— Bien fait. Y'a que moi qui ai le droit de te faire mal.

Maxime sourit en observant William. L'adolescent avait croisé les bras sur son torse et une moue boudeuse faisait ressortir ses pommettes sur son visage. Il rougit quand il senti le regard chocolat de son meilleur ami sur lui et posa ses yeux sur sa blessure.

Avec douceur, il remit la glace sur sa tempe. Le brun ne voulait pas lui dire qu'il n'avait plus mal, il aimait leur proximité, la façon dont William prenait soin de lui. Son cœur battait à un rythme plus irrégulier en sa présence et il se sentait plus léger. Il avait compris depuis longtemps pourquoi son corps réagissait de cette manière.

Maxime aimait William. Depuis la première fois que ses orbes marines avaient croisés les siennes. La certitude que le blondinet ressentait la même chose pour lui semblait ancré dans ses veines. Pourtant, ils n'en avaient jamais parlé. Ils avaient conscience de cette attirance mutuelle, de ce ruban invisible qui semblait les lier ; de sa présence constante depuis que Maxime avait pris la main de William dans la sienne, des années plus tôt.

— Tu veux que je t'apprenne quelques enchaînements ?

Il avait proposé cela naturellement et le regard de son meilleur ami s'illumina. Ils quittèrent la chambre pour aller dans la pièce qui servait de salle de sport. Un sac de frappe était suspendu au plafond, une corde à sauter traînait au sol, abandonnée sans être ranger comme les haltères laissés près du mur. Maxime montra à son meilleur ami comment se placer et William posa ses yeux sur son front.

— T'es sûr que ça va aller ? T'as quand même fait un tournois cette après-midi.

— Parce que tu crois vraiment que tu vas me faire mal ? le provoqua le brun.

Sans comprendre comment, Maxime se retrouva au sol, William assis sur son torse.

— Moi aussi je sais me servir de mes jambes, rétorqua le blond avec un sourire satisfait assorti d'un clin d'œil.

Le rire du blond résonna quelques secondes dans la pièce. Maxime profita de son inattention pour retourner la situation en sa faveur. Il plaqua son meilleur ami au sol, emprisonna ses poignets dans ses mains et coinça son bassin entre ses genoux.

— Je t'ai eu, murmura-t-il près de son oreille.

— T'es sûr que tu prends des cours de boxe ?

William se débattait sous lui. Un sourire amusé étira les lèvres du brun quand il grogna de frustration. Il était complètement coincé.

— Peut être aussi des cours plus... exotique ?

La peau d'albâtre de son meilleur ami vira au rouge carmin et il gigota davantage. Maxime le regardait se débattre en souriant. Il savait que William voulait à tout prix se détacher pour calmer sa respiration chaotique. Sauf que le boxeur n'avait pas envie qu'il s'éloigne d'un seul millimètre ; il ne se sentait entier qu'en sa présence.

— Maxime, s'il te plaît, supplia William.

— Laisse-moi réfléchir, non.

— Mais !

Il approcha son visage et son nez toucha celui de William. Il ne comprit que trop tard son erreur. Le blond mordit son cou sans douceur et Maxime le lâcha dans un cri de douleur. Il roula sur les tapis, dépité. L'adolescent s'était vraiment fait avoir comme un bleu.

— Tu t'y attendais pas à celle-là, hein ?

— T'es moins nul que je le pensais.

Le cri indigné de William le fit rire et il se releva. Ils se placèrent de nouveau en position de combat. Le brun exécuta quelques coups et son meilleur ami les reproduisit avec plus ou moins de réussite.

— Lève ta jambe plus haut !

— Je suis pas souple, Maxime !

— Attend je vais t'aider.

William parti se cacher derrière le sac de frappe. Ses fins doigts agrippaient le tissu de toutes leurs forces. Un rire échappa à Maxime quand la tête du blond se pencha sur le côté, pour l'observer. Il était à croquer.

— J'ai un défi pour toi.

— Ça m'aurait étonné, railla William en se cachant à nouveau.

Maxime s'approcha du sac sans faire de bruit.

— On va faire un combat. Si je gagne, tu dois faire quelque chose que je veux. Si tu gagnes, je fais quelque chose pour toi.

La tête de William réapparu dans son champ de vision. Leurs visages n'étaient séparés que par quelques minuscules centimètres d'air. Le blondinet se mordit l'intérieur de la joue, réfléchissant à la proposition, fixant ses chaussures.

— Tout ce que je veux ? fini-t-il par demander en relevant la tête, un drôle d'éclat dans ses pupilles océaniques.

— Tout ce que tu veux, promit le brun en ancrant son regard dans celui de son meilleur ami.

— Alors j'accepte.

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